dimanche 2 mars 2014

Bébé-médicament ou Bébé double espoir


Dans le livre, « L’éthique expliquée à tout le monde », il est écrit : « Tout ce qui est possible de faire ne doit pas nécessairement être réalisé » (Droit. 2009 : 93). J'ai accroché à cette phrase dans le quatrième facteur. Est-ce que tout ce que la médecine peut faire doit être fait ?

Cette question m’a immédiatement amenée à penser au film My sister's keeper. Dans ce film, les parents de la fille souffrant de leucémie, Kate, ont conçu un autre bébé, Anna, afin de sauver leur première fille. Anna a donc été créée in vitro pour être immunocompatible afin d'être en mesure de donner de son sang, de sa moelle et ses autres organes à sa soeur malade. Même si la médecine est capable de faire cela (de créer une réserve d'organes pour une autre personne), je crois qu'elle ne doit pas le faire. Un enfant ne demande jamais à naitre et donc ne demande jamais à naitre pour sauver un membre de sa famille. Il faut respecter cet enfant et surtout respecter son enfance. En plus, il n'a même pas conscience de ce qu'il fait. Le bébé-médicament devient une sorte d'instrument médical au même titre que la chimiothérapie. De surcroit, je trouve que c'est brimer sa liberté. On profite un peu du fait qu'il est un bébé et qu'il n'a pas encore la parole pour se défendre. On abuse, en un sens, de l'enfant et on brime sa liberté de choisir.  « La Société européenne de reproduction humaine et d'embryologie a déjà réfléchi à la question et a proposé que les parents ne soient autorisés à faire un bébé-médicament que s'ils avaient déjà le projet d'avoir un autre enfant. » (Perreault. 2009 : en ligne). Comment savoir si le projet était à la base d'avoir un autre enfant, comment déterminer les motifs de ce désir d'enfanter ? Je doute de cette loi et de cette pratique. Même si la médecine est en mesure de le faire, je suis entièrement contre la pratique de cette solution. Il y a trop d'enjeux, comme l'instrumentalisation du corps et la brimade de la liberté de l'enfant.

Pensez-vous que la médecine doit faire tout ce qu’elle est en mesure de faire ? Avez-vous des exemples ?

Perreault. Mathieu. 2009. « Concevoir un enfant pour en sauver un autre ». La Presse. En ligne. http://www.lapresse.ca/vivre/famille/200907/25/01-887233-concevoir-un-enfant-pour-en-sauver-un-autre.php. Consulté le 2 mars 2014.

1 commentaire:

Malicka a dit…

Je suis en partie d'accord avec toi, faire un enfant uniquement pour en sauver un autre ce n'est peut être pas la meilleure des idées (pour toutes les raisons que tu cites). C'est vrai que plus la science progresse plus on est capable de faire des choses. Face à cette liberté gagnée il faut réfléchir aux choix que l'on va poser. C'est certain, pour moi la réponse à la question "pourquoi?" ne doit pas être "parce que je peux le faire". Mais on peut comprendre que la question se pose, notamment quand l'intention première est de sauver une vie. Que peut-on dire à ces parents qui voient leur enfant malade ou mourant? Comment leur faire accepter qu'au nom de l'éthique, la solution à tous leurs problèmes ne sera pas appliquée? Je me mets à leur place.
Pour servir un même intérêt il y a des arguments pour et des arguments contre. Mais je suis d'accord, ce ne sont pas des décisions qui doivent être prises à la légère et il faut pouvoir argumenter solidement pour soutenir sa thèse.