mercredi 26 mars 2014

Thierry Watine et ses principes

M. Watine considère que le métier de journaliste est dans la ligne de mire de la critique  et cherche constamment à comprendre pourquoi. Une des réflexions qui m'est venue subitement. La logique marchande qui gère les médias permet-elle réellement au journaliste d'être objectif? La recherche constante de scoop influence-t-elle le rapport qu'entretiennent les journalistes avec la privée versus l'intérêt public? Malgré l'importance accordée à l'éthique par un journaliste dans l'exercice de sa profession, va-t-elle surpasser le besoin de gagner sa vie et ainsi contribuer à l'accomplissement des impératifs économiques de l'employeur? Je ne crois pas. L'humain reste tout de même humain, peu importe à quel point il est éthique. Je ne crois pas que quelqu'un serait prêt à perdre le pain qui nourrit sa famille au nom de l'éthique.

Dans le même ordre d'idées, M. Watine a évoqué les trois qualités qui selon lui font un journaliste éthique. L'une d'elle, soit qu'un journaliste éthique est quelqu'un qui entreprend une démarche désintéressée, mais en ayant en tête de servir l'intérêt public, a particulièrement retenu mon attention. N'est-ce pas légèrement, voire très utopique de penser qu'un journaliste peut être désintéressé et ce, à n'importe quel prix? Peut-être que je suis trop cynique, mais j'ai de la difficulté à concevoir l'humain comme étant désintéressé en sachant toutes les tragédies que notre monde a connu entre autres pour des questions d'argent, de pouvoir, de sexe, etc. Toutefois, il est clair que l'intérêt public doit rester une notion et une préoccupation centrale dans l'exercice du métier de journaliste et que tout praticien qui ne garde pas cela en tête n'est pas dans  la bonne branche de métier.


Une dernière réflexion qui m'est venue pendant  la présentation de M. Watine concerne le fondement de l'éthique en tant que tel. Notre intervenant soulevait la question à savoir à qui pouvons nous faire confiance pour nous parler d'éthique. Est-ce seulement aux intellectuels, aux journalistes, à nos professeurs, etc.? Au delà de cela, qui nous dicte ce qui est éthique ou non? Comment arrive-t-on à un consensus? De manière collective? En suivant un certain code imposé? Je développerai plus longtemps ce point dans le résumé du livre obligatoire L'éthique expliquée à tout le monde.

1 commentaire:

Stéphanie St-Louis a dit…

« L'humain reste tout de même humain, peu importe à quel point il est éthique. Je ne crois pas que quelqu'un serait prêt à perdre le pain qui nourrit sa famille au nom de l'éthique.»

Je ne suis pas en accord avec cette affirmation. Je crois qu'il existe, encore aujourd'hui, des professions qui sont en fait des vocations. C'est le cas du journalisme. Pour certains, il peut en effet s'agir d'un simple emploi, et de ce fait ton affirmation serait probablement justifiée. Pour d'autres, le métier de journaliste relève plus d'un appel, d'un but, d'un idéal: d'une vocation. C'est peut-être un peu naïf, mais je suis persuadée qu'il existe encore des gens prêts à sacrifier un peu peu de leur intérêt personnel, au profit de l'intérêt de la collectivité.