jeudi 31 janvier 2013

Fascination cinématographique


Pendant les vacances de Noël, un ami m’a montré un reportage portant sur les Teen Werewolves 1 aux États-Unis, un phénomène dont j’ignorais complètement l’existence. Cela m’a fait penser à certaines lectures que j’ai eu à faire dans le cadre d’un cours la session dernière. J’ai entre autres eu à lire Kulturalindustrie 2 de Theodor Adorno et Max Horkheimer. Ils expliquent que «plus [un film] réussit par ses techniques à donner une reproduction ressemblante des objets de la réalité, plus il est facile de faire croire que le monde extérieur est le simple prolongement de celui que l’on découvre dans le film.» (p.19) Cette minorité juvénile inspirée entre autres par la télésérie Teen Wolves et tous les films fantastiques comme la saga de Twilight exemplifie bien cette idée de fascination que peut engendrer le cinéma. Les jeunes adolescents tentent de vivre comme des loups-garous. «Comme le dit Deleuze, ce n’est plus le cinéma qui imite le monde, c’est le monde qui s’est mis à faire du cinéma.» 3 Le cas de ces Teen Werewolves est-il un exemple d’abrutissement et de la perte de l’imagination comme le soutiennent Adorno, Horkheimer et Deleuze ou au contraire ces jeunes sont-ils simplement imaginatifs et créatifs dans leur façon de vivre leur adolescence?
Un autre point qui retient mon attention est l’aspect de plus en plus fantastique des personnages principaux qui évoluent dans un univers violent et sombre. Selon moi, il y a beaucoup violence non justifiée dans les films d’aujourd’hui. Parallèlement, on voit apparaître dans les médias des cas comme ceux de Mark Twitchell, un Canadien condamné pour meurtre en 2011 qui se serait inspiré du personnage de Dexter et de James Holme qui a déclaré «I’m The Joker» après avoir ouvert le feu dans une salle de cinéma en juillet dernier. Ici, il est tout à fait possible de plaider une santé mentale fragile, mais je me demande si un film ou une télésérie peut détériorer la santé mentale d’un individu ou du moins le pousser à certaines actions qu’autrement il n’aurait pas posées. De plus, leur état psychologique ne les rend pas moins dangereux pour la société. Le lien entre le septième art et ces gestes horribles est toutefois indéniable. Bref, la fascination engendrée par les productions télévisuelles et cinématographiques peut-elle faire perdre la tête à l’esprit humain?

2. ADORNO, Theodor et HORKHEIMER, Max. Kulturindustrie, Édition Allia, 2012, 104 p.
3. BIETLOT, Mathieu. «L’optique du pouvoir», ECHOS N°76 Mediatic Mediatoc, Bruxelles Laïque, mars 2012, p.11.




lundi 28 janvier 2013

Quelqu'un de bien


Êtes-vous capable d’apprécier une vedette quelconque en sachant qu’elle s’est «mal» conduite ? Êtes-vous capable de fermer les yeux sur les écarts de conduite de ces «supposés modèles» et continuer d’apprécier leurs performances artistiques, politiques ou sportives ? Si oui, je vous envie. Pourtant, je sais que l’erreur est humaine et je n’exige pas d’eux la perfection. Je veux seulement qu’ils restent de bonnes personnes lorsqu’ils gagnent, mais aussi lorsqu’ils perdent.

L’entraîneur-chef de Georges St-Pierre, Firas Zahabi a déjà dit qu’il fallait être une bonne personne pour gagner et qu’il ne suffisait pas de se battre. Ironique que ces paroles soient dites par un entraîneur d’arts martiaux. Pourtant, tout est là. La vie nous attend tous les jours pour un nouveau round.

Ce n’est pas facile d’être une «bonne» personne. Il faut renoncer à la facilité, à certains plaisirs, accepter avec humilité le fait qu’il nous arrive de perdre et de nous tromper et se méfier des solutions les plus simples. C’est notre manière d’agir qui détermine ce que l’on est et non ce qu’on dit être. Personne ne remporte le prix de la «bonne personne» de l’année. On a seulement la satisfaction d’en être une. C’est maigre comme récompense. Ces derniers temps, la commission Charbonneau, Hollywood et même le monde du sport nous prouvent qu’il est difficile de rester sur le bon chemin. Où est l’intérêt de devenir une bonne personne si on sait que nos mauvais choix et nos écarts de conduite seront pardonnés par nos pairs ? Parce que c’est la bonne chose à faire et parce qu’il y a une différence subtile, mais fondamentale entre plaisir et bonheur.

Avec les exemples de corruptions, d’injustices et de débauches que l’actualité nous montre tous les jours, je dis merci à toutes les «bonnes» personnes, publiques ou non, d’exister encore. Vous êtes de vrais et d’authentiques modèles, même si on vous voit moins dans les journaux ou ailleurs. Pour plusieurs personnes vous êtes des exemples à suivre, pour quelques-uns vous contribuez à entretenir une partie de leurs vies qui est juste et pour une minorité vous les encouragez à devenir, être et rester quelqu’un de bien.

Les enfants d’aujourd’hui



 J’ai décidé d’écrire en ce début de session dans le blogue du cours afin de m’exprimer sur un phénomène qui semble prendre de l’ampleur avec le temps. Je travaille depuis trois ans dans le domaine de la restauration et je sers ainsi régulièrement des familles et des groupes composés de jeunes et de leurs parents. Mes collègues et moi sommes outrés de constater à quel point les enfants sont désormais des enfants rois et peuvent faire tout ce qu’ils veulent. En effet, en premier lieu, ils ont tous pour la plupart des téléphones, des iPod, des Gameboy, tous des appareils qu’ils utilisent lors des repas. Ils n’ont ainsi aucune interaction avec leur entourage et se retournent que lors de la prise de commande par exemple. Les parents les laissent aussi parfois tout simplement continuer de jouer à leurs jeux et commandent à leur place. 

En deuxième lieu, lorsque les parents et les enfants font partie d’un groupe, tout dégénère. Les enfants sont absolument hors de contrôle; ils se lancent du popcorn, courent partout dans le restaurant et crient à tue-tête. À travers tout cela, les parents ne font rien, reste là sans rien faire. Je crois sincèrement qu’il s’agit d’un manque de respect pour les serveurs et les gens dans le restaurant. Les jeunes peuvent maintenant tout faire lors de sorties en publique alors imaginez à la maison.

J’ai dans mes souvenirs mes sorties au restaurant lorsque j’étais petite. Je restais assise, bien calme et sans objet électronique. Je me demande alors où s’en vont nos futures enfants. Les parents devraient-ils resserrer les règles lors des sorties aux restaurants?  Je pense absolument que oui. Et vous?