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lundi 24 mars 2014

Une éthique « élastique » du côté des libéraux ?


Eh oui, un autre article sur la politique québécoise ! Nous sommes en plein dans ce sujet actuellement avec les élections à venir le 7 avril 2014. J’ai lu quelques articles sur La Presse lesquels font fait réfléchir concernant l’éthique des libéraux. Dans ce billet, je parlerai donc du bilan éthique du gouvernement Charest alors qu’il refait surface.

Un article a été publié hier traitant de la Commission Charbonneau. Selon les sources de La Presse, le caucus libéral concernant la tenue d’une commission d’enquête « paraîssait uni, mais derrière les portes closes, des brèches commençaient à apparaître. Même s'ils ont voté 11 fois à l'Assemblée nationale contre la tenue d'une commission d'enquête […] certains libéraux pensaient le contraire » (Journet, 2014 : En ligne). Oppressés par la majorité? Contraints de se conformer aux ordres et opinions de Jean Charest pour ne pas perdre leur emploi? Selon les sources de La Presse, le nombre de libéraux pour la tenue d’une commission d’enquête aurait évolué avec le temps et que ça aurait fait « boule de neige » pour reprendre l’expression qu’a déclaré Monsieur Michel Matte en impromptu de presse lors de la visite de Philippe Couillard dans une cabane à sucre de Portneuf. Ce dernier n’aurait pas dit regretter d’avoir voté contre sa conscience, mais estime que la commission d’enquête aurait pu être tenue plus tôt. Il est tout de même heureux que la commission Charbonneau « soit là parce qu'elle va faire le ménage, et on va se tourner vers le futur » (Journet, 2014 : En ligne).

Selon le chef caquiste François Legault, « il y a une éthique un peu élastique du côté des libéraux » (Journet, 2014 : En ligne). Selon lui, ils étaient prêts à appuyer M. Tomassi et à appuyer le fait que le Québec n’avait pas besoin d’une commission d’enquête alors que le ministre du Travail était au courant  des manigances dans le secteur de la construction. Monsieur a soulevé, selon moi, un point très intéressant concernant l’éthique. D’après lui, Monsieur Matte, candidat libéral dans Portneuf, aurait dû défier Jean Charest publiquement puisqu’il était pour la tenue d’une commission d’enquête et donc contre la position de Jean Charest. Monsieur Legault estime que Monsieur Matte « a manqué de courage de le dire publiquement et de démissionner » (Croteau, 2014 : En ligne).

Vous, si vous aviez étiez dans la situation de Monsieur Matte (et des autres députés pour la tenue d’une commission d’enquête), auriez-vous gardé le silence et suivi la position de votre chef libéral ou auriez-vous dit publiquement votre réelle position (pour) et remis votre démission? Pour ma part, je crois que c’est un enjeu éthique beaucoup trop important que je suis d’accord à 100% avec Monsieur Legault. À la place de Monsieur Matte, je ne crois pas que je vivrais bien et la conscience tranquille si j’avais voté contre une commission d’enquête que les Québécois demandaient tant, et à savoir que le refus de sa tenue était en grande partie pour cacher les magouilles de l’industrie de la construction.

Je suis curieuse de savoir comment vous auriez réagi à la place de Monsieur Matte. Et aussi, que pensez-vous de la formation libérale de Monsieur Philippe Couillard laquelle est composée de 18 anciens ministres du gouvernement Charest?


Sources :


Croteau, Martin. 2014. « Legault presse Couillard de se dissocier du bilan  de merde de Charest ». La Presse. En ligne. 24 mars. http://www.lapresse.ca/actualites/elections-quebec-2014/201403/24/01-4750790-legault-presse-couillard-de-se-dissocier-du-bilan-de-merde-de-charest.php. Consulté le 24 mars 2014.

Journet, Paul. 2014. « Des libéraux réclamaient à Charest une commission d'enquête ». La Presse. En ligne. 23 mars. http://www.lapresse.ca/actualites/elections-quebec-2014/201403/23/01-4750528-des-liberaux-reclamaient-a-charest-une-commission-denquete.php. Consulté le 24 mars 2014.

lundi 10 décembre 2012

Viens, je vais te raconter une histoire


Il était une fois un politicien et son spin doctor qui avaient une technique plutôt efficace pour convaincre les gens d’adhérer aux idées proposées par le politicien. Nos deux amis avaient compris qu’il était beaucoup plus facile d’influencer quelqu’un par les émotions que par la raison. Ils préparaient donc les discours publics comme s’ils écrivaient une histoire. C’est comme ça qu’est peut-être née la technique du storytelling.

La technique a pour effet de capter l’intérêt des électeurs, de réduire leur cynisme et de leur permettre de s’ouvrir à la persuasion. Trois effets qui sont, en soi, des avantages. Mais elle s’avère finalement tellement efficace que beaucoup d’électeurs moins bien informés prennent leurs décisions sans même porter attention aux arguments raisonnés. Les politiciens pourraient leur raconter n’importe quelles histoires sans même qu’elles ne comportent d’éléments raisonnés et les émotions arriveront elles seules à les convaincre. 

Persuader sans même proposer d’arguments, ce n’est pas un peu dangereux pour la démocratie? Rappelons que tous les citoyens, peu importe qu’ils soient assez dupes pour tomber dans le piège du storytelling ou assez brillants pour obtenir un doctorat en communication politique, dispose tous, au final, du même poids démocratique.

Est-ce moral que de profiter de ce genre d’influence? Considérant cela, est-ce que tous les bulletins de vote ont réellement la même valeur?

Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de votes.

Source : SALMON, Christian, Storytelling : la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits

mardi 17 janvier 2012

Des politiciens-blogueurs sur le site du Voir?

Le Voir devrait-il offrir des blogues à des politiciens? Cette question est un dilemme éthiquement complexe. Des compétiteurs directs du Voir acceptent cette nouvelle pratique et vont même jusqu'à rechercher de telles participations qui sont susceptibles d'améliorer la fréquentation des sites, et ce, même si cela va à l'encontre des valeurs journalistiques d'impartialité et d'indépendance. Pour l'instant, Simon Jodoin, Directeur du développement des nouveaux médias, a toujours refusé, principalement pour conserver la neutralité de son média.

Toutefois, si des blogues sont attribués à des militants, des membres actifs de certains partis, alors, pourquoi pas à certains élus? Croyez-vous que le débat serait enrichi par la participation de certains politiciens aux blogues du Voir?

Un débat qui fait suite à celui autour du Huffington Post Québec...

mardi 25 octobre 2011

«Jean Charest primé pour son engagement public»

On apprend ce matin, sur le site Internet du journal Le Devoir, que le premier ministre du Québec, Jean Charest, est le récipiendaire du prix Woodrow Wilson. Au moment d'écrire ces lignes, le court article du journal ne décrit en rien ce qu'est ce prestigieux prix. Cependant, vous devinerez que le simple titre de l'article a tout de suite piqué ma curiosité. En effectuant une petite recherche avec les mots-clés «prix Woodrow Wilson», on retrouve évidemment de l'information concernant cet ancien président des États-Unis, récipiendaire du Prix Nobel de la paix. Plus spécifiquement, on comprend que le prix de Charest est décerné par le Woodrow Wilson International Center for Scholar, fondation faisant la promotion de la pensée et de l'oeuvre de l'ancien président américain.


«The Woodrow Wilson Award for Public Service is given to individuals who have served with distinction in public life and have shown a special commitment to seeking out informed opinions and thoughtful views. [...] These leaders devote themselves to examining the historical background and long-term implications of important public policy issues while encouraging the free and open exchange of ideas that is the bedrock of our nation’s foundation.» - http://en.wikipedia.org/wiki/Woodrow_Wilson_Awards


Sans laisser transparaître mes opinions politiques, il m'apparaît d'abord important de préciser qu'il est vrai que Monsieur Charest est un homme qui a servi l'État et qui s'est impliqué politiquement et activement. Or, je questionne particulièrement la dernière partie de la description citée ci-dessus : «encouraging the free and open exchange of ideas». N'est-ce pas ce même homme (par extension, parti politique, gouvernement, etc.) qui a imposé plusieurs décrets dans la négociation avec la fonction publique, qui a fait la sourde oreille à la population concernant les gaz de schistes, l'uranium, etc., qui a fait sortir des milliers de manifestants dans les rues, sans même les écouter? N'est-ce pas cet homme qui reçoit un prix pour son implication politique et pour ses facultés d'écoute de l'opinion publique?

mardi 7 décembre 2010

Démocratie: la grande désillusion

En réaction aux textes de Florence Piron, de Julien Gagnon et de Samuel Lapointe.

Dans son texte «Faisons-nous un cadeau pour 2010: aimons la politique!», Mme Piron affirme que nous devriont aimer la politique. Je nuancerais ses propos. Pour aimer la politique, il faut d'abord s'y intéresser, dès lors, on peut l'aimer ou pas. Mais l'ennui, c'est qu'elle laisse beaucoup de gens indifférents parce que nous, le simple citoyen, nous avons le sentiment d'être à mille lieues de ces clubs sélects qui siègent dans les parlements. Aucune proximité n'est établie entre les députés et leurs citoyens. Bien sur, tous les députés ont leurs activités de compté, inauguration par-ci, souper-bénéfice par-là, c'est bien beau, mais ils ne sont pas pour autant près de la masse. Il faudrait qu'il y ait des assemblées de compté où le député et la population seraient présents et où ils pourraient débattre des sujets chauds. Au contraire, tenter de contacter notre député relève parfois du tour de force. Mais encore faut-il qu'il parle à l'Assemblée nationale, qu'il ne soit pas qu'une simple marionnette, pour reprendre l'image de M. Lapointe. Quand la population veut parler, au moyen de manifestations par exemple, les dialogues sont longs et pénibles, et ça, c'est à condition que ce ne soit pas un dialogue de sourds. Quand on se mobilise et qu'on signe une pétition réclamant la démission du premier ministre, on ne se fait pas prendre au sérieux et le premier ministre continue sa route comme si de rien n'était.


Nous vivons dans une soi-disant société démocratique, or, la population est tellement désillusionnée vis-à-vis la classe politique, que les jours d'élections, les votes sortent à peine. Alors en partant, la notion même de la démocratie est bafouée. Lorsqu'on vote, on vote pour des gens qui voteront en chambre pour ou contre un projet de loi, et ce, selon ses propres valeurs et convictions et en suivant bien souvent la ligne de parti, indépendamment de ce qu'en pensent ceux qui l'ont élu. La démocratie est donc ici doublement bafouée. Comme je l'ai mentionné plus haut, quand la population n'est pas d'accord, elle manifeste. Parfois le gouvernement cède, parfois pas, et il met la nouvelle loi en application, parce que «c'est pour notre bien». En ce moment, la population veut son bien: elle veut un moratoire sur les gaz de schiste et une commission d'enquête sur le milieu de la construction et sur le financement des partis politiques. Même si c'est la démocratie qui s'exprime dans ces deux cas, le gouvernement refuse de faire ce qui lui est demandé. La démocratie est triplement bafouée. À ce stade-ci, peut-on vraiment encore parler d'une démocratie?


Il nous faut restaurer notre démocratie et moderniser le système politique. À l'ère de l'interactivité et du web 2.0 où tout le monde a le droit de parole, la façon actuelle de faire de la politique est complètement arriérée. Ce n'est pas vrai que ça peut continuer ainsi ad vitam aeternam. «C'est comme ça que la politique se fait au Québec et au Canada depuis 1867, pourquoi changer?» demanderont certains... Justement, après plus 140 ans, il est peut-être temps de moderniser la machine politique qu'on pourrait comparer à une vieille locomotive à vapeur, au profit quelque chose de plus actuel, disons un A-380, pour rester dans l'analogie des moyens de transport.


Je m'intéresse à la politique par devoir social, pour comprendre la société dans laquelle j'évolue. Avec les arts et la culture, la politique forge mon identité. Mais avec ce que j'en perçois, ça ne me donne pas le goût d'aimer la politique, ni de la détester parce qu'alors là, je serais bien malheureux! Je fais parties de ceux qui sont désillusionnés, mais je suis tout de même optimiste et j'espère que des changements majeurs surviendront bientôt. Pure utopie? Je n'écarte pas la possibilité!


«La démocratie est le système politique le plus difficile à obtenir, mais le plus facile à perdre» - Winston Churchill.

jeudi 28 octobre 2010

Le cynisme envers la politique : un geste éthique ?

Le fait de ne pas se présenter aux urnes, d’user de cynisme envers la politique, serait techniquement anti-éthique.

Lorsque Samuel Lapointe répond au Président de la Commission-Jeunesse du PLQ dans Le Devoir du 13 août dernier en affirmant que la solution n’est pas de s’attaquer au cynisme des jeunes, mais bien de retourner à la racine du problème, il a raison. Ce n’est certainement pas en ordonnant de sourire à un enfant qui fait la moue que celui-ci va s’exécuter : on ne peut exiger une fin avec des moyens inappropriés. La politique et les politiciens ont peu de chose pour faire sourire la jeunesse.

Cependant, le fait d’éviter la démocratie en exprimant ses préférences n’est pas éthique – du moins pas pour ceux qui prônent l’éthique de la responsabilité. Celle-ci stipule que «quoiqu’on fasse, il faut avoir le souci des conséquences par rapport à autrui avant de poser un geste» (voir diapositives du cours 1 sur les quatre formes de réflexion éthique). Par extension, ne pas voter pénalise non seulement l’individu, mais également le reste de la population. Le gouvernement élu n’est alors pas représentatif de ce que pense le peuple. Ne pas voter, c’est accepter qu’un gouvernement (non) choisi pénalise un groupe de gens au profit d’un autre, par exemple.

Certains diront que le cynisme est la seule réponse possible en réaction à notre univers politique, mais est-ce que cela fait du cynisme un geste éthique pour la population ?