jeudi 28 octobre 2010

Le cynisme envers la politique : un geste éthique ?

Le fait de ne pas se présenter aux urnes, d’user de cynisme envers la politique, serait techniquement anti-éthique.

Lorsque Samuel Lapointe répond au Président de la Commission-Jeunesse du PLQ dans Le Devoir du 13 août dernier en affirmant que la solution n’est pas de s’attaquer au cynisme des jeunes, mais bien de retourner à la racine du problème, il a raison. Ce n’est certainement pas en ordonnant de sourire à un enfant qui fait la moue que celui-ci va s’exécuter : on ne peut exiger une fin avec des moyens inappropriés. La politique et les politiciens ont peu de chose pour faire sourire la jeunesse.

Cependant, le fait d’éviter la démocratie en exprimant ses préférences n’est pas éthique – du moins pas pour ceux qui prônent l’éthique de la responsabilité. Celle-ci stipule que «quoiqu’on fasse, il faut avoir le souci des conséquences par rapport à autrui avant de poser un geste» (voir diapositives du cours 1 sur les quatre formes de réflexion éthique). Par extension, ne pas voter pénalise non seulement l’individu, mais également le reste de la population. Le gouvernement élu n’est alors pas représentatif de ce que pense le peuple. Ne pas voter, c’est accepter qu’un gouvernement (non) choisi pénalise un groupe de gens au profit d’un autre, par exemple.

Certains diront que le cynisme est la seule réponse possible en réaction à notre univers politique, mais est-ce que cela fait du cynisme un geste éthique pour la population ?

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