«Un étudiant se suicide après la diffusion de ses ébats gais sur le Net » (Le Soleil :24)
Dans Le soleil du vendredi 1 er octobre, deux étudiants ont été inculpés de «violation de la vie privée». Un résumé de l’article : Tyler Clementi, 18 ans, de l’Université de Rutgers au New Jersey s’est jeté en bas du pont de New York. Son colocataire, qui se doutait que Tyler était gay, a laissé une caméra allumée pour le filmer. Tout a commencé le 19 septembre lorsque, par un message sur le réseau social Twitter de la part du jeune homme Dharun Ravi écrit « Mon colocataire m’a demandé la chambre jusqu’à minuit. J’ai allumé la webcam et je suis allé chez Molly. C’est là que je l’ai vu en train de peloter un autre mec. Yay»
Dharun Ravi, lui qui a écrit sur Twitter, a aussi posté les ébats en direct sur le site ichat.
Trois jours plus tard, Tyler Clementi a riposté sur sa page Facebook « Je vais sauter du pont GW, désolé».
Il s’est jeté en bas du pont George Washington, celui qui relie New York au New Jersey. « Son corps a été repêché mercredi».
Où est votre limite entre la vie privée de quelqu’un et ce qui, selon vous, devrait être public?
Quels sont les rôles des réseaux sociaux dans la vie privée et publique des gens?
5 commentaires:
Cette histoire est bien triste, et cette fin dramatique aurait facilement pu être évitée, si le colocataire avait fait preuve d’un peu plus de jugement. Dans cet exemple, non seulement le colocataire s'est permis de filmer son ami Tyler Clementi à son insu, mais en plus, il s’est vanté de son acte déplorable sur Twitter et a « posté » la vidéo. Comment est-il possible de faire un geste semblable à quelqu’un que nous apprécions ? Il aura certainement cela sur la conscience pour le restant de sa vie et, bien honnêtement, je trouve que c’est ce qu’il mérite.
Certes, les réseaux sociaux démocratisent l’information de plus en plus. Les gens cherchent par tous les moyens d’attirer l’attention des autres, en présentant des histoires qui sortent un peu de l’ordinaire. Toutefois, le respect de la vie privée demeure important, peu importe l’outil que nous utilisons pour communiquer. Je ne suis pas contre l’utilisation des réseaux sociaux, bien au contraire, car je les utilise. Par contre, dans cette histoire, je crois qu’il y a eu un véritable manque de réflexion de la part du colocataire et il a oublié les limites de ce qui était acceptable et ce qui ne l’était pas.
De mon côté, j'abonde dans le même sens que mes collègues. Cette histoire est triste et dramatique.
Cela m'a poussée à me questionner : quelles sont les valeurs de cet individu, qui a non seulement entravé la vie privée de son ami, mais qui a pris la décision d'en faire part à tout le monde? Il a sans contredit brimé sa liberté de choisir, en divulguant à tous ce qu'il tentait de cacher.
Bien qu'on ne puisse pas tout contrôler, que ce qui arrive aurait aussi bien pu ne pas arriver, tel que nous l'avons vu il y a deux semaines, le fait de ne pas savoir ne nous exempte pas de devoir réfléchir aux conséquences potentielles des gestes que nous posons.
Si Tyler cachait le fait qu'il était homosexuel, c'est évident qu'il n'était pas encore à l'aise avec sa situation. Dans cette perspective, je crois que son ''coloc'' aurait dû faire preuve d'éthique de la responsabilité, et se questionner sur les conséquences des actes qu'il s’apprêtait à poser. Ainsi, ce drame aurait certainement pu être évité...
Pour ma part, je m'interroge également sur les valeurs du colocataire, qui a privilégié le commérage au détriment du secret de son camarade.
Cependant, ce n'est pas le manque d'éthique du colocataire qui m'attriste le plus dans cette histoire, mais bien de réaliser que la société d'aujourd'hui attend toujours des hommes qu'ils se cantonnent au rôle d'homme viril et hétérosexuel, à un point tel que plusieurs hommes continuent de cacher leur homosexualité.
Que ce jeune homme ait préféré mourir plutôt que de vivre son homosexualité au grand jour, que des hommes préfèrent se marier à une femme et avoir des enfants plutôt que d'avouer leur homosexualité prouve que les mentalités ont encore peu évolué.
Une chose est sûre, c'est que le colocataire du jeune homme qui s'est suicidé est allé beaucoup trop loin dans son atteinte à la vie privée. Je trouve choquant que quelqu'un puisse juger correct de ne pas se mêler de ses affaires à ce point là. Pourtant, il devait bien se douter que ses gestes auraient des répercussions plus graves qu'une simple tape sur la main et une recommandation de ne plus poser de tels gestes!
L'homophobie et le "bullying" sont deux problèmes de société qui n'ont pas lieu d'être et qui finissent souvent par le suicide de la victime concernée. Je n'arrive pas à croire qu'en 2010 certaines personnes puissent toujours être aussi fermées aux différences dans la société. Il reste encore beaucoup de travail à faire avant de réussir à changer la mentalité des gens.
Je suis d’accord aussi pour dire que cette histoire est vraiment triste. Son colocataire a effectivement manqué de jugement. Il n’avait pas à s’infiltrer dans sa vie privée. Toutefois, j’ai l’impression qu’on en met beaucoup sur le dos des réseaux sociaux. Dans tout les cas, ce geste est intolérable et dans tout les cas, cela aurait été difficile pour lui si son colocataire en avait parler autour de lui sans pour autant le mettre sur Facebook. Les réseaux sociaux peuvent être d’excellents outils, il faut toutefois les utilisés avec intelligence.
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