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mercredi 26 février 2014

La couverture médiatique et la « célébrité » des tueurs


Photo : Le Journal de Montréal, en ligne.

J’ai lu deux articles tout récemment qui m’ont permis de me questionner encore une fois sur la couverture médiatique des tueries ou meurtres de masse.

Bien que le rôle des médias soit d’informer les citoyens, car ces derniers ont le droit de savoir puisque nous sommes dans une société démocratique, je crois personnellement qu’il y a toujours certaines limites qui devraient être respectées pour le bien de la société.

Je m’explique. D’abord, je dois avouer que j’ai énormément de misère avec l’emploi du mot « célébrité » ou « célèbre » dans le cas de tueurs en série ou de meurtriers de masse par les journalistes et autres médias. Selon sa définition, le mot « célébrité » se traduit par la grande réputation, la renommée, et ce mot a souvent davantage une connotation positive. Or, je ne sais pas pour vous, mais pour moi donner le titre de célébrité à un tueur en série ou à un meurtrier de masse ne fait que lui apporter ce qu’il souhaitait en commettant son geste, la célébrité, soit qu’on parle de lui (ou d’elle). Bien sûr, quand je dis cela, je parle d’homicide ou de génocide volontaire, planifié. Vous comprenez que je parle de tueurs comme Magnotta ou autres responsables de massacres dans des écoles comme le massacre de Newtown, Dawson, et je ne sais combien d’autres.

Dans des cas comme ceux-ci, les médias ont été très présents et ont couvert ces événements de façon à livrer l’information à la population. Toutefois, le fait de couvrir de tels événements et d’en parler et en parler jusqu’au point où l’événement devienne célèbre en soi donne toute l’attention que le tueur recherche. Même si c’est en mal, on parle de lui. Personnellement, je trouve qu’il devrait y avoir des limites imposées aux médias concernant ce genre de couverture. Toutefois, comme le mentionne Valérie Borde dans son billet sur la tuerie de Newtown, le code de déontologie du Conseil de Presse détient déjà un article à ce sujet : « [Les journalistes] doivent éviter tout sensationnalisme dans le traitement de ces événements et prendre garde de leur accorder un caractère démesuré, sinon amplifié, par rapport à leur degré d’intérêt public. Ils doivent éviter de mettre l’accent sur les aspects morbides, spectaculaires ou sensationnels de ces événements », est-il écrit. Le problème, c’est surtout l’espace que ces événements occupent dans l’actualité. Le fait que certains de ces événements soient couverts en continu rend aux tueurs en série ou de masse la célébrité qu’ils recherchent. Je crois fermement que la couverture médiatique des tueries comme celles survenues dans plusieurs écoles a nécessairement contribué au passage à l’acte d’autres personnes ou va y contribuer, comme ça a probablement été le cas depuis le massacre de l’École polytechnique de Montréal en 1989. Comme le dit si bien Valérie Borde dans son billet, « les médias [devraient] adopter au plus vite un code d’éthique encadrant étroitement la couverture de ces tueries qui, actuellement, ne fait qu’encourager leur multiplication », ce qui exprime très bien ma pensée, et ce que je pense depuis bien longtemps.

Et vous, que pensez-vous du rôle des médias dans la couverture des meurtres de masse? Que pensez-vous de la façon dont les médias traitent ce genre de tragédie? Sensationnalisme ou intérêt public?


Sources :

Borde, Valérie. 2012. « Tuerie de Newtown : faut-il sévir… contre les médias? », dans L’actualité. En ligne. 17 décembre. http://www.lactualite.com/opinions/le-blogue-de-valerie-borde/science-le-blogue-de-valerie-borde/tuerie-de-newtown-faut-il-sevir-contre-les-medias. Consulté le 26 février 2014.
 

Gagné, Marie-Pier. 2014. « Tueuse en série: Devenue meurtrière à 13 ans, elle confesse avoir tué au moins 22 personnes depuis », dans Le Journal de Montréal. En ligne. 16 février. http://www.journaldemontreal.com/2014/02/16/elle-avoue-au-moins-22-meurtres. Consulté le 26 février 2014.

mardi 17 janvier 2012

Des politiciens-blogueurs sur le site du Voir?

Le Voir devrait-il offrir des blogues à des politiciens? Cette question est un dilemme éthiquement complexe. Des compétiteurs directs du Voir acceptent cette nouvelle pratique et vont même jusqu'à rechercher de telles participations qui sont susceptibles d'améliorer la fréquentation des sites, et ce, même si cela va à l'encontre des valeurs journalistiques d'impartialité et d'indépendance. Pour l'instant, Simon Jodoin, Directeur du développement des nouveaux médias, a toujours refusé, principalement pour conserver la neutralité de son média.

Toutefois, si des blogues sont attribués à des militants, des membres actifs de certains partis, alors, pourquoi pas à certains élus? Croyez-vous que le débat serait enrichi par la participation de certains politiciens aux blogues du Voir?

Un débat qui fait suite à celui autour du Huffington Post Québec...

jeudi 21 octobre 2010

«C'est qui, maman, le monsieur tout poilu qui porte un soutien-gorge orange?»

Jusqu'où doit on aller au nom de l'éternelle phrase ''Le public a le droit de savoir'' ? Audrey a déjà abordé le sujet de l'Ex-Colonel Williams , cependant, je trouve important de revenir sur un aspect plus particulier de la couverture médiatique de l'affaire.

C'est en lisant la chronique de la blogueuse Nathalie Petrowski et le questionnement amené par Michelle McQuigge sur Cyberpresse que j'en suis venue à me questionner sur le sujet. Est-ce que l'on doit, au nom de cette sacro-sainte notion d'intérêt public (et aussi, d'intérêt du public, comme l'a judicieusement mentionné Catherine), montrer des photos d'un déviant sexuel violent, meutrier (et à tendance pédophile qui plus est) en soutien-gorge fushia à des heures de grande écoute ? Je ne parle pas seulement de publier ces photos dans les pages intérieures des journaux, ou de les montrer au bulletin de 22h à la télévison, mais plutôt de manger mon spaghetti à 17h accompagnée par les photos HD dégoûtantes de ce monsieur sur la TV plasma de la cuisine. Oui, on aurait pu fermer la télévision, cependant, que ce soit LCN, TVA, RC ou une autre chaîne d'information, tous les passent en boucle, et nous, et bien ça fait partie de la routine familiale d'écouter et de commenter les nouvelles en mangeant notre spaghetti.

Dans ma famille, nous avons tous plus de 18 ans, et bien que les photos nous ont choqués, nous avons pu passer par dessus. Cependant, imaginez les jeunes enfants qui ont les yeux rivés sur la télévision. À cet âge, on pose beaucoup de questions, on a peur facilement et je ne crois pas que ce soit le genre de photos auxquels les enfants devraient être exposés. Certains films, et certaines émissions qui présentent du matériel explicite ne sont pas présentés à certaines heures, ou à tout le moins sont accompagnés d'un encart avant la présentation «pour un public averti», et je crois que cela devrait être le cas pour ce genre de récit.

Comme le dit Yves Boisvert, chroniqueur pour La Presse « le public en général a le droit - s'il le veut - d'être informé des faits qui justifient les sentences des tribunaux. Il a aussi le droit - s'il le veut - d'observer les profondeurs les plus noires de l'âme humaine. Les archives des tribunaux sont un catalogue des horreurs et des souffrances humaines. Libre à chaque adulte d'y entrer ou non pour les contempler.» Je suis tout à fait d'accord, et je crois que chacun devrait être libre de consulter ces images s'il le désire. Cependant, d'imposer des images choquantes comme celles de l'Ex-Colonel en sous-vêtement à des heures où le jeune public est à coup sûr devant la télévision, est selon moi un manque de tact, et surtout un manque d'éthique, flagrant.

Il est possible de ne pas écouter lorsqu'un reporter énumère des crimes avec des détails sordides, et il est possible de ne pas lire un article qui nous dégoûte, mais comment éviter une image choquante qui nous est imposée à la télévision, ou encore sur la une de certains journaux ? Nous pouvons fermer les yeux, mais le temps de soustraire l'enfant à ces images, et elles sont déjà imprégnées dans sa rétine...