dimanche 10 octobre 2010

Poids des mots

Ce soir, ce fut Jean-François Lisée et Martin Patriquin qui ouvrirent le bal de Tout le monde en parle. Le sujet chaud du moment, le Bonhomme Carnaval corrompu décrit par le magazine Maclean's. Mon but ici n'est pas d'entrer dans le débat à savoir si le Québec est la province la plus corrompue. L'entrevue m'a plutôt fait réfléchir sur la responsabilité qu’ont les communicateurs. En rédigeant son article Quebec: The most corrupt province, je ne crois pas que M. Patriquin soupçonnait la portée qu'allait avoir ses écrits.

Dans certains cas (qui n'inclut pas nécessairement celui de Patriquin), le choix de certains synonymes, tournures de phrases ou raccourcis peut changer la donne et conduire à certaines ambiguïtés. Patriquin ne voulait peut-être pas choquer de manière délibérée (laissons-lui le bénéfice du doute), mais je crois que la controverse l'a réellement dépassé. Or, dans le contexte actuel, les communicateurs ont-ils réellement le temps de peser chacun de leurs mots?


En écrivant ces deux paragraphes, un débat a eu lieu sur un commentaire que j'ai posé sur Facebook concernant les OVNIS. Durant ledit épisode de Tout le monde en parle, l'ufologue François Bourbeau a délivré ses hypothèses concernant les rencontres du 3e type, maints observations et témoignages à l'appui. Au cours de l'entrevue, je me suis même surpris à voir surgir certains doutes concernant le sujet. Ce fut le cas d'une des personnes qui a participé au petit débat qui avait lieu sur le réseau social...

À chacun ses croyances et longue vie à la liberté d'expression. Par contre, la visibilité octroyée à l'ufologie à cette heure de grande écoute peut contenir une certaine perversité. Le cours de communication et changement d'attitude nous fait comprendre que les croyances et les attitudes sont, dans une certaine mesure, malléables. Les changements d'attitudes se font rarement d'un seul coup, mais ils prennent facilement racine lorsque l'on n'est pas vigilant. Il faut en être conscient et garder une distance critique lorsque l'on est confronté à de nouvelles informations.

Faut-il mettre le blâme sur Radio-Canada et l'équipe de Guy A. Lepage ou sur le manque de vigilance critique de la portion crédule du public? Heureusement, contrairement au créationnisme, ces croyances ne sont pas (à ma connaissance) enseignée dans des institutions scolaires [!]

1 commentaire:

Martin Bélanger a dit…

Je ne crois pas que Radio-Canada est à blâmer pour avoir donné une tribune à un pseudo-expert en ufologie (une pseudo-science). Je crois qu'il est important pour une société d'État de laisser la parole à toutes les voix.

Cependant, ce qui m'a étonné, c'est que personne n,a tenté de contredire ces propos, ou du moins démontré des hésitations sur ces «théories». Même Dany Turcotte a été plutôt tranquille.

Les propos de M. Bourbeau ne sont pas fondé scientifiquement et il aurait fallu creuser de ce côté.

En cela, je rejoins l'opinion du chroniqueur Yves Boisvert. Il en parle aujourd'hui sur cyberpresse:

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/yves-boisvert/201010/13/01-4331901-ne-tirez-pas-sur-lextraterrestre.php