- Fin février 2014, durant les manifestations en Ukraine, plusieurs images passaient sur les médias sociaux. Ces images sont troublantes : des gens morts, du sang, du feu, des gens en larmes. En regardant ces photos, je me suis demandée à quoi ça servait de regarder ça. Est-ce que c'était pour s'informer ou simplement une curiosité vicieuse ?
Puis, je me suis rappelée d'une chose. Je suis née en ex-Yougoslavie et j'y ai vécu la guerre durant environ quatre ans. L'information n'était pas aussi instantanée et accessible qu'aujourd'hui. Je me suis alors demandée comment j'aurais réagi si des gens à des milliers de kilomètres regardaient ce qu'il se passait chez moi. Ma conclusion : j'aurais vraiment été contente.
En effet, quand je parle aujourd'hui de ce qui s'est passé pendant la guerre, l'histoire derrière ce conflit et ce que mes parents ont dû faire pour survivre, je me rend compte que les gens ne savent même pas c'est dans quelle partie du monde. Intérieurement,ça m'insulte un peu, ça m'attriste. Je me dis que c'était l'enfer là-bas et qu'ici, sur la même planète, on n'en savait pas plus.Puis, je me suis trouvée vraiment stupide. Je me suis rendue compte que je ne savais rien de ce qu'il se passait en Ukraine et que je fais partie de ce même monde. On ne peut peut-être pas faire grand chose, mais se tenir informé, c'est la moindre des choses. Juste pour un simple soutien moral, pour dire que ces gens ne se battent pas pour rien et qu'il y a en qui écoutent leur message et le partage.
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