mercredi 26 mars 2014

Se prostituer pour la cause


La sexualité est un besoin.

Elle est partout dans notre société, médiatisée, analysée sous tous les angles. De la porno la plus déviante, à l’amour tendre et romantique, son statut à la fois tabou et banalisé sert à toutes les sauces.

La sexualité est un besoin.

Vécut le plus différemment du monde d’une personne à l’autre, certes, mais ça reste un besoin ; autant la dimension affective que purement physique. Coucheriez-vous avec un handicapé ? Le terme est large, vous me direz. Mental ? Physique ? À quel point handicapé ? Peu importe. Ils en ont besoin autant que n’importe qui. Mais le feriez-vous ? En auriez-vous envie ?

Au Pays bas et en Allemagne notamment, certaines personnes exercent légalement le métier d’assistant sexuel. Une pratique encadrée qui vise à répondre à un besoin d’une partie de la société et à venir en aide à une catégorie de citoyens nécessiteux. Ici, ça s’appelle de la prostitution. On parle de mettre sur pied un programme qui pourrait être offert dans nos CLSC. Aider ces personnes qui ont besoin d’affection et de sexualité par une forme de prostitution.
Le mot prostitution est lourd de sens et de jugement, mais sommes-nous dans une société assez ouverte d’esprit pour voir au-delà de ces jugements ? La sexualité peut-elle être considérée comme un service ? Dans l’éventualité ou nous considérons cette possibilité, où trace-t-on la limite ? Qui est assez handicapé pour pouvoir avoir accès à ce service et qui l’est trop peu ? La logistique de l’application d’un tel programme représente à elle seule un débat éthique tout autant que le principe lui-même.






 Pier Ann St-Jean









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