Il est clair que le PQ a posé un geste d’éclat.
Fortement critiqué pour sa difficulté à recruter des personnalités économiques
dans ses rangs, le PQ vient de placer ses adversaires sur la défensive. Ceux-ci
n’ont d’ailleurs pas tardé à réagir pour dénoncer l’arrivée de monsieur Péladeau
au PQ.
Je crois que c’est à long terme qu’on
pourra juger si le PQ a fait un bon coup en recrutant Pierre Karl Péladeau. Selon
moi, sa candidature permettra au PQ de gagner des points par rapport à la
souveraineté. Il est rare de voir un homme d’affaires appuyer la séparation du
Québec. Par contre, ce dernier devra affronter plusieurs embûches.
Le PQ est un parti considéré proche des
syndicats. Avec l’arrivée de monsieur Péladeau, comment les militants du parti vont
réagir? Pierre Duchesne, ministre péquiste, était président de la tribune de la
presse au moment du lock-out au Journal
de Montréal. À l’époque, il a fortement critiqué celui qui est maintenant son
nouveau compagnon. Comment cet ex-journaliste va réagir?
Par ailleurs, l’ex-grand patron de Québecor
est reconnu pour avoir une personnalité forte. On a souvent dit de lui qu’il n’était
pas un joueur d’équipe. S’il est élu, comment va-t-il se comporter quand il ne
sera pas d’accord avec une décision de ses collègues? Va-t-il jouer en équipe
ou faire un Marc Bellemare de lui-même? En outre, monsieur Péladeau affirme qu’on
ne lui a promis aucun poste de ministre s’il est élu. Accepterait-il d’être un
simple député? Je ne crois pas. À long terme, je pense qu’il vise le poste de
premier ministre.
Autre écueil à surmonter, PKP a placé
ses avoirs dans une fiducie sans droit de regard. Il restera quand même le
grand patron de Québecor. Ça risque d’être embarrassant pour le PQ. Il y a
quelques années, alors dans l’opposition, le PQ avait forcé la démission du
ministre David Whissell pour une histoire semblable. Comment pourra-t-il se
justifier maintenant?
Source :
Bélair-Cirino, Marco. 2014. « Un
candidat milliardaire au PQ ». Le Devoir,
p.A1. Consulté le 10 mars 2014.
1 commentaire:
Je suis d’accord avec les propos d’Émilie. Même après avoir juré ne jamais se lancer en politique, le voilà qui fait le grand saut dans l’arène. Il déclare avoir fait ce choix pour ses enfants, à qui il souhaite léguer un pays. Par contre, comme le mentionne Émilie, un gestionnaire de la taille de ce dernier ne souhaite pas faire partie d’une équipe, mais désire la contrôler. Il aspire alors, selon moi le poste de futur premier-ministre. De plus, bien qu’il ait quitté son poste de président des conseils d’administration de TVA, Québécor Média et Hydro-Québec, il demeure l’actionnaire de contrôle de Québécor. Les développements de cette histoire nous apprennent que PKP aurait déjà consulté le commissaire à l’éthique et à la déontologie de l’assemblée nationale à ce sujet. S’il est élu, il s’engage à placer ses avoirs dans une fiducie sans droit de regard. Il mentionne également qu’il n’a pas l’intention de les vendre. Il se justifie en disant que ses actions contribuent à l’enrichissement collectif. D’autre part, bien qu’il ait démontré son désaccord lors du Lock-out au Journal de Montréal, en ce qui concerne le rôle des cadres dans ce genre de situation. Adoptant une position contraire à la sienne, le PQ a retiré du programme électoral la proposition sur ce sujet. Bien que la chef du parti déclare que cela n’a rien à voir avec l’arrivée de Peladeau au sein du parti, nous pouvons en douter fortement. À suivre, son arrivée annonce-elle un penchant vers la droite du Parti Québécois?
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