dimanche 23 mars 2014

Les femmes et les médias sportifs


Lorsque je regarde les nouvelles sportives sur Internet ou à la télévision, il est possible de constater qu’il n’y a pas beaucoup de femmes qui occupent des postes prestigieux. Le fait que le public cible soit principalement des hommes et que les analystes soient également des hommes peut expliquer cette situation. Selon l’article Les femmes dans le monde du journalisme sportif, il y a au total une douzaine de femmes qui ont percé dans le journalisme sportif au Québec. Parmi elles, il y a bien sûr quelques figures bien connues du public comme Chantale Machabée et Claudine Douville. À mon avis, il est important de faire une distinction entre les femmes ayant étudié le journalisme et les anciennes athlètes devenues analystes comme Hélène Pelletier par exemple. Par contre, je trouve que les médias francophones ne se démarquent pas par leur quantité de journalistes sportives féminines comparativement à ailleurs en Amérique du Nord comme l’explique ce passage :

«On peut noter le retard du Québec en faisant simplement une comparaison avec nos cousins de l’Ontario. Seulement sur le réseau TSN, on compte déjà une douzaine de femmes journalistes, dont quatre chefs d’antenne (Jennifer Hedger, Kate Beirness, Natasha Staniszewski et Leah Hextall). De plus, le nombre grandit chaque année puisque TSN est passé de deux reporters féminins en 2007 à cinq en 2010 et maintenant dix en 2013. Sur le réseau américain ESPN (Entertainment and Sports Programming Network), la quantité de femmes journalistes augmente également à un rythme similaire» (Le sport et les médias, 2013: Les femmes dans le monde du journalisme sportif).

J’adore le tennis et j’ai toujours trouvé cela bizarre que les hommes se fassent appeler par leur nom de famille (Federer (Roger), Nadal (Raphael) etc.) tandis que pour les femmes, c’est par leur prénom (Vénus et Serena pour les sœurs Williams, Genny pour Eugénie Bouchard, etc.). J’ai donc trouvé très intéressant le texte Le sport féminin a du mal à trouver sa place à la télévision, car il explique très bien quelques différences sur le plan du traitement de l’information sportive entre les hommes et les femmes. Selon Anita de Frantz (présidente de la commission Sport et femmes au Comité international olympique) : «C'est une façon de ne pas prendre les femmes sportives au sérieux et de les infantiliser» (Le Monde, 2010 : Le sport féminin a du mal à trouver sa place à la télévision). Bref, je considère que le sport peut être un excellent moyen de comparer les rapports sociaux hommes-femmes et également la hiérarchisation selon le sexe. Par contre, j’ai trouvé lors des derniers jeux Olympiques que cet évènement sportif favorise énormément l’élimination de toute forme de ségrégation entre les hommes et les femmes. En effet, comme l’explique le journaliste Stéphane Baillargeon dans son article Journalisme sportif- Phase incomplète, les jeux de Sotchi ont présenté «une image beaucoup plus équilibrée avec une quasi-parité dans la centaine d'épreuves, soit 49 pour hommes, 43 pour femmes et 6 mixtes, dans une quinzaine de disciplines. Les journalistes, les commentatrices et les animatrices devraient aussi se multiplier. Le diffuseur officiel Radio-Canada confie encore la codirection de l'antenne à Marie-Josée Turcotte, pro d'entre les pros» (Baillargeon, 2014 : Le Devoir).


[1] Le sport et les médias. Archive mai 2013. Les femmes dans le monde du journalisme sportif. [En ligne]. http://lesportetlesmedias.wordpress.com/la-place-des-medias-dans-le-sport/les-femmes-dans-le-monde-du-journalisme-sportif/ (Page consultée le 3 mars 2014)
[2]Le Monde. 12 novembre 2010. Le sport féminin a du mal à trouver sa place à la télévision. [En ligne]. http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/10/12/le-sport-feminin-a-du-mal-a-trouver-sa-place-a-la-television_1424695_3236.html (Page consultée le 3 mars 2014)

[3] Baillargeon, Stéphane. 2014. «Journalisme sportif- Phase incomplète». Le Devoir. En ligne. http://www.ledevoir.com/societe/medias/398878/passe-incomplete Consulté le 3 mars 2014.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Il y a effectivement un certain travail à faire au niveau de la place des femmes dans le monde du journalisme sportif. Comme tu l'a mentionné, ce n'est pas seulement une question de présence, mais aussi de rôle.

Ceci étant dit, je me questionne tout de même à savoir si les femmes sont réellement discriminées dans le milieu, ou ce n'est pas plutôt que très peu de femmes tentent réellement de faire carrière dans le milieu. Étant très impliqué dans les médias étudiants à l'université, notamment au poste de directeur des sports à CHYZ, je peux dire que très rares sont les filles m'ayant déjà manifesté le désir de s'impliquer.
Mon équipe d'animateurs et chroniqueurs à l'émission Conduite antisportive en est un bon exemple. On ne refuse pratiquement personne qui est motivé à participer à l'émission. Or, nous n'avons aucune fille.

Pour moi, donc, l'absence de filles dans le journalisme sportif est probablement davantage due à un élément culturel (les jeunes filles n'étant pas amenés à s'intéresser au sport par leur parent par exemple) qu'à un élément discriminatoire.


Unknown a dit…

Tout comme mon collègue Guillaume Piedboeuf, je me questionne à savoir quelle est la proportion de femmes intéressées qui percent plutôt que d'analyser seulement le nombre de journalistes qui paraissent à l'écran. Dans mon poste de chef de pupitre aux sports à Impact Campus, je n'ai pas non plus reçu d'intérêt de la part d'étudiantes à écrire dans ma section. Si par exemple, 10% des candidatures pour travailler à RDS proviennent de femmes, il ne faut pas se surprendre que seulement 10% de leurs journalistes soient des femmes. De la même manière qu'il ne faut pas s'indigner du nombre d'afro-américains dans les médias puisque après tout, il n'est pas faux de dire qu'ils appliquent à ces postes en proportion moindre. Il faut s'indigner, par contre, si les meilleurs candidats ne sont pas sélectionnés, peu importe leur sexe ou leur nationalité.

Aussi, je suis fortement en désaccord avec les propos de Mme de Frantz selon lesquels le fait d'appeler les soeurs Williams "Serena" et "Venus" témoigne d'un désir d'infantiliser les femmes sportives. Cet exemple-là, du moins, ne tient pas la route. Les deux joueuses ont été adoptées par le public américain depuis un moment dû à leurs succès sur le circuit de la WTA, et les amateurs se sentent près d'elles, d'où la désignation "Venus" et "Serena". C'est le cas également pour des athlètes masculins comme Tiger, LeBron et "Sid the Kid". Il ne faut pas chercher des poux où il n'y en a pas.

Pour revenir aux femmes journalistes, je rejoins votre point à certains égards. Je ne dénonce pas le nombre d'entre elles qui se retrouvent en ondes, mais plutôt le rôle qu'on leur attribue. Avez-vous vu plusieurs hommes être responsables des médias sociaux dans des émissions de sports? S'il y a un désir d'accueillir les femmes dans le paysage médiatique sportif québécois et qu'elles sont qualifiées, autant le faire pour vrai.

Unknown a dit…

J'abonde dans le même sens que mes deux collègues. Pour avoir rencontré deux des journalistes sportifs féminins les plus connues au Québec, (Chantal Machabée et Marie-Claude Savard) Je dois dire que ces femmes sont de VRAIES passionnées de sport et c'est ce que les médias sportifs demandent. Les femmes, mes collègues l'ont mentionnés, sont peut-être culturellement moins intéresser par le sport, ainsi, ils ont peut-être moins de connaissances dans le domaine que certains autres hommes.Les compagnies choisissent donc les meilleurs peut importe leur sexe.

Il faut noter que chaque compagnie médiatique a une politique d'embauche bien spéciale en matière d'équité (homme/femme). Ils se doivent donc de ne pas favoriser l'embauche d'un sexe plus que l'autre.

D'un autre côté comme il a été mentionné, aux Jeux olympiques de Sotchi, la partie de hockey opposant l'équipe Canadienne aux Américaines a suscité énormément d'intérêt et a même dépassé des cotes d'écoutes record.

On peut donc dire qu'il y a certes du travaille à faire, mais je crois que c'est en amont. Les jeunes filles devraient s'intéresser plus aux sports en général et s'impliquer un peu plus au niveau médiatique. Ainsi, elles auront autant de chance que les hommes de percer dans ce domaine.