J’ai relu dernièrement le magnifique livre d’Éric-Emmanuel
Schmitt Lorsque j’étais une œuvre d’art,
où en situation de détresse un homme livre son corps à un artiste afin qu’il le
façonne pour en faire une œuvre parfaite. Ce culte du corps et l’atteinte de
différents objectifs sociaux décrits par Schmitt soulève selon moi un enjeu
important et dangereux : que la perfection du corps est parfois l’unique
façon d’arriver à nos objectifs.
Notre réussite globale tant sur le plan professionnel que
personnel ne peut se soustraire, selon plusieurs, de l’enveloppe physique. Nous
pouvons reconnaître et certainement ne pas ignorer que bien des extrêmes en
matière esthétique trouvent souvent leur point de départ dans une volonté d’améliorer la condition humaine.
Mais face aux différents pièges que présente la société, dépassant la sphère de
l’amélioration de la santé (physique et mentale), faut-il être complètement
aveugle et forger son corps selon
l’image proposée par les médias ?
Je crois que chaque
être humain est libre de choisir de forger son enveloppe de la manière qu’il le
souhaite et tout aussi libre de tenter de se soustraire aux diktats qui le
forcerait à ne plus croire en ses ambitions sous le couvert de certains
masques.
À la fin du livre mentionné plus haut, le personnage malgré
ses réussites constate que ce changement physique global lui a coûté plus cher
que prévu car il y a laissé une partie
de son intégrité morale en vendant son essence. L’aveuglement face à certaines
images proposées peut selon moi entraîner ce désabusement.
1 commentaire:
J’approuve le fait qu’il n’y a rien de sain à vouloir être parfait à tout prix. Il est déplorable que notre société moderne soit de plus en plus basée sur la beauté et la performance pour vivre une vie heureuse. Mais comment atteindre le bonheur si nous sommes constamment en train de devenir quelqu’un que nous ne sommes pas réellement? Pourquoi ne pas apprendre à aimer ses imperfections quelles qu’elles soient? Je pense qu’un tel comportement nous rend plus malheureux qu’autre chose, puisqu’il est malsain d’être constamment insatisfait de sa personne.
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