Le journalisme suscite beaucoup de
fantasmes, de peurs, d’inquiétudes, de délires, etc. Par contre, bien peu de
métiers procurent de telles sensations tous en même temps. De même que les
journalistes sont tantôt loués comme des défenseurs de l’intérêt du public.
Tantôt, ils sont voués aux catastrophes, créant de faux problèmes, dénigrant
d’honnêtes gens, amplifiant et montrant ce qui mériterait d’être caché
honteusement et minimisé. Assurément, le journalisme n’est qu’un métier comme
les autres. Il existe de bons journalistes comme de bons relationnistes et de
bons publicistes. Et il en existe tout autant des mauvais. Il existe aussi une
presse honnête comme des auditeurs comptables scrupuleux… et puis il y a les
autres.
Depuis
quelques années, une nouvelle forme de photojournalisme s’est formée : « paparazzi ».
Les professionnels de ce métier prétendent qu’ils sont comme les nouveaux du
photojournalisme. L’image des paparazzis est très négative. De plus, le produit
de leurs œuvres a très souvent une incidence négative. Selon l’auteur Peter
Howe, dans l’ouvrage de l’iconographe, souligne que l’activité
(Paparazzi) est de : « prendre des photographies que vous ne
devriez pas prendre là où vous ne devriez pas être (2005 : 17). Cette
activité, en vogue, a connu ces débuts en 1920. Dans ces années, le but était
de prendre la spontanéité des images et non une transgression de la vie privée
des gens célèbres. L’un des premiers photoreporters de cette époque est
l’Allemand Erich Salomon où il qualifiait lui-même son travail de “photojournalisme”.
D’ailleurs, il était connu pour photographier, à leur insu, des diplomates de
cette époque, au moyen d’un Ermanox (appareil photo) dissimulé et fonctionnant
sans flash (R. Schwartz
Vanessa, 2011 : En ligne).
La
photographie «paparazzi» est une déclinaison extrême du photojournalisme. Le
début de ce style de photographie a commencé avec deux activités : la
Street Photogrphy et Street photographer. Le but était la velléité
de capter des visions fugitives dans l’espace public. De plus en plus,
l’attrait pour le scandale et le sensationnel, entretenu par l’image dans les tabloïdes
et les hebdomadaires est devenu un engouement. Au cours du xxe siècle, le genre paparazzi devient populaire.
L’origine du mot paparazzi viendrait du photojournaliste dénommé “paparazzo”
dans LaDolce Vita de
Federico Fellini (2011 : En ligne). Par contre, le cinéaste Ennio Flaiano,
affirme qu’il s’agit du nom de l’un des protagonistes du roman de George
Gissing, By the Ionian Sea (Sur
les rives de la mer ionienne). De ce fait, dans ces deux cas, la figure
paparazzi est inspirée par Tazio Secchiaroli. Il est consultant de Fellini pour
le film avant de devenir son photographe de plateau (Satta Gloria, 1998 :
62). L’élément déclencheur de la photographie paparazzi est, le plus connu des
festivals, celui de Cannes. Dans le texte de l’auteure, Francesca Taroni
souligne qu’en 1960 La Dolce Vita remporte la Palme d’or et où l’essor de la frénésie
photographique s’est propulsé. C’est à partir de ce moment que les gens ont
commencé à s’intéresser à n’importe quel potin concernant de la vie privée de
nos vedettes préférées. Ce style de photographie paparazzi a pris beaucoup
d’ampleur et d’engouement pour la primeur. Pour ces raisons, ce métier est
devenu très difficile et dur. Mais cet engouement de la primeur est devenu
tellement compétitif que cette profession est rendue mal saine. Cette violation
de la vie privée que ces professionnels prennent en image est rendue à un tel
point méprisable qui peut aller même à détruire la vie de ces gens. Avant tout,
ces vedettes chéries par la population sont des êtres humains comme les autres.
Est-ce que ce métier prend en compte de toutes les questions qui entourent l’éthique?
Peter
Howe, Paparazzi : And Our Obsession with Celebrity, New York, Artisan
Publishers, 2005, p. 17.
Vanessa R. Schwartz, « Grand angle sur la plage », Études photographiques,26 | novembre 2010, [En ligne], mis en ligne le 08 juillet 2011.
URL : http://etudesphotographiques.revues.org/3119. consulté le 12 mars
2014.
Gloria
Satta, “The Buzz about Paparazzi : Marcello Mastroianni se souvient de
travailler avec Federico Fellini and Tazio Secchiaroli, The First Paparazzo”,
Aperture, no 150, hiver 1998, p. 77-78 ; concernant la version
de Flaiano, voir Julien Neutres, “Le cinéma fait-il l’histoire ? Le cas de
La Dolce Vita”, Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 83,
juillet-septembre 2004, p. 62.
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