jeudi 20 mars 2014

PKP, son entreprise, sa vision et son ego

L'on m'excusera ici de reprendre beaucoup d'idées émises par Michel C. Auger sur son blogue sur le site web de ICI Radio-Canada, mais je suis bien d'accord avec la plupart des points qu'il soulève. (http://blogues.radio-canada.ca/auger/2014/03/11/pkp-etrange-notion-conflit-interets/) Pierre-Karl Péladeau est un incontournable parmi les hommes d'affaires québécois, et Québécor est un monstre parmi les entreprises québécoises. Lorsqu'on voit tout ce que possède Québécor, et donc PKP, on se demande s'il y a un champ de l'activité au Québec auquel il ne touche pas déjà. Québécor possède en effet le groupe TVA (et toutes ses chaines télé comme LCN, Argent, Prise 2 et CASA ainsi que les magazines comme le 7jours, Clin d'oeil et Star Système), le groupe Archambault, de très, très nombreuses maisons d'éditions (dont les publications sont vendues chez Archambault), le groupe Vidéotron, le Groupe Sun News (incluant tous les journaux et magazines qui sont publiés au Canada anglais), l'Agence de presse QMI, et j'en passe. Avec un pied dans à peu près tout ce qui se passe comme information au Québec, Québécor joue sur toutes les plate-formes et est sur toutes les tribunes. Et PKP, son principal actionnaire, ne voit pas de conflit d'intérêt à ce qu'il siège au conseil des ministres? Parce qu'évidemment, PKP, s'il est élu, sera nommé ministre. Ce serait un trop gros affront à son égo si Marois ne le nommait pas ministre, surtout après l'avoir présenté comme un de ses plus importants députés durant la campagne. Mais de quel ministère pourra-t-il hérité? Comme l'a si hargneusement répété Françoise David, PKP et Québécor sont responsable de 14 lock-out au cours des dernières années au Québec. Il ne peut donc pas hérité du ministère du Travail, ce serait une incohérence profonde avec les valeurs mêmes du PQ. Il ne peut pas hérité des ministères des Finances ou du Trésor, parce que l’homme d’affaires est trop impliqué dans l’économie québécoise pour que sa nomination à la tête d’un tel ministère ne sente pas le conflit d’intérêt à plein nez. Et peu importe là où il sera nommé, PKP pourra-t-il faire son travail efficacement ? Pour éviter les conflits d’intérêts, sera-t-il obligé de sortir de la salle du Conseil des ministres à chaque sujet ? Pourra-t-il vraiment accomplir son travail sans passer son temps à devoir défendre chacune de ses actions devant le commissaire à l’éthique et les journalistes parce que ses décisions auront un impact sur Québécor ? Et est-ce que l’information que rapporteront les journalistes à son propos sera aussi impartiale que pour les autres députés ? En effet, PKP a promis de déposer ses actions dans une fiducie sans droit de regard dans le cas où il serait nommé député. Cependant, les journalistes des entreprises du groupe Québécor oseront-ils critiquer ouvertement les paroles et actions de celui qui pourrait redevenir leur grand patron à n’importe quel moment ? Car une fois parti du pouvoir, une fois sortie de l’arène politique, PKP reprendra nécessairement le contrôle de ses actions. Et il aura alors droit de regard sur Québécor. Pourrait-il alors décider de se venger des journalistes qui l’auraient mal traité durant sa carrière politique ? Ces questions doivent être réfléchies, et les réponses apportées auront un impact sur la vie démocratique des prochaines années. Billet de Michel C. Auger : (http://blogues.radio-canada.ca/auger/2014/03/11/pkp-etrange-notion-conflit-interets/)

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