Plus le blogue évolue, plus je constate que
nous nous dévoilons que partiellement. On présente nos opinions en marchant sur
des œufs. Tous les textes vont dans le même sens, la grande majorité des sujets
ne laissant aucune place à de virulents débats. Pourtant, dans la vraie vie, on
en voit des débats. Qui a pris part aux assemblées générales de grève l’an
dernier?
Tout comme on peut le voir sur Facebook, ou
autres endroits où notre image est biaisée, ce blogue regorge de textes où l’on
tente rarement de se mouiller, au risque de présenter une mauvaise image de
soi. Tous tentent de bien paraître aux yeux des autres. Nous le faisons par le
choix de nos sujets. Nous prenons un sujet safe,
pour ne pas mal paraître. Sinon, nous faisons la sélection d’un sujet sous un angle
quasi incontestable, afin de minimiser les chances (encore) de mal paraître. Bref, comme
sur Facebook, tout le monde offre le meilleur d’eux même et laisse de côté le
«contestable». C’est drôle, dans le cours d’hier, un débat a éclaté sur la
question autochtone. Ici, personne n’ose se mouiller pour vrai. Oui, il y a eu
quelques échanges sur certains sujets, mais très peu.
Alain Bensoussan, un avocat spécialisé
dans les technologies de l’information et des communications, propose un
intéressant billet sur les réseaux sociaux. Le blogue du cours d’Éthique
présente une similarité plutôt intéressante auquel les paroles de M. Bensoussan
font allusion. «Il n’y a pas d’exposition de soi, c’est plutôt
le paradigme du paraître qui prévaut. Les réseaux sociaux sont aujourd’hui
l’expression de la valeur universelle du ’’droit de paraître’’ faisant ainsi reculer
les limites de l’intimité.»
Bien entendu, je
n’écris pas ce billet pour ridiculiser mes camarades de classe. Bien au
contraire, je relis mes propres textes et je me pointe également du doigt.
J’aurais bien pu me prononcer sur l’idée que j’ai de l’indépendance du Québec,
de ma position plutôt arrêtée quant à la charte des valeurs. J’ai cependant
préféré jouer avec des textes safes. Par
exemple, j’ai décidé d’opter pour un
texte qui démontre la patience que j’ai eu envers un énergumène d’un soir. Disons-le,
c’est de l’éthique à cinq cents.
Alors voilà…
Nous tentons tous d’écrire des billets sur des sujets chauds ou encore étendre
notre vision sur un phénomène X ou Y. J’ai lu plusieurs dizaines de billets et
la majorité était très pertinente. Le reflet de ma pensée est presque toujours dévoilé
dans vos billets. Est-ce que nous ne nous dévoilons pas suffisamment? Peut-être
sommes-nous simplement devenus tous un peu pareil? La culture de masse nous rend
probablement alors moins uniques, mais ça, c’est un tout autre débat.
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http://www.supinfo.com/fr/Newsbc2e9138-a4b8-41bc-8287-c55aa88f40a6.aspx
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