En France comme au Canada, le système d’approvisionnement en sang est un
élément fondamental du système de santé afin de pouvoir faire des transfusions.
Or, au début des années 1980, ces deux pays ont connu la même hécatombe
nationale dans ce département de la santé publique. Leurs réserves de sang ont toutes
deux été contaminées par des virus infectieux: le virus du VIH ainsi que celui
de l’hépatite C. Les ravages étaient catastrophiques, le VIH avait infecté plus
de 1000 personnes et le virus de l’hépatite C plusieurs dizaines de milliers de
personnes. Certaines personnes avaient été infectées suite à une transfusion en
milieu hospitalier, d’autre suite à une intervention chirurgicale ou encore suite
à l’utilisation de concentrés servant pour le traitement de l’hémophilie.
À la lumière des comparaisons, il a été trouvé que le système français,
contrairement au système canadien, avait réagi beaucoup plus rapidement et de
façon plus rigoureuse à cette tragique affaire. Les répercussions du processus d’enquête ont notamment été plus importantes
en France qu’au Canada. En effet, alors qu’on constituait la Commission
d’enquête sur l’approvisionnement en sang le 4 octobre 1993, à la même date, le
Tribunal correctionnel en France condamnait trois hauts fonctionnaires à des
peines d’emprisonnement...
Je vous ai présenté cet exemple simplement pour vous amener à vous
interroger vous aussi sur les démarches de réparation des torts causés par
l’État. Nous pouvons voir que le traitement par deux pays différents d’une
même catastrophe humaine peut être très différent. Selon vous, pourquoi se fait
t’il que deux pays également civilisés, avec des valeurs qu’on aurait pu
croire similaires, peuvent adopter des positions ou des mesures aussi
différentes?
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