jeudi 20 mars 2014

Étudiants-athlètes ou vaches à lait?


Le sport universitaire américain est de plus en plus frappé, ces dernières années, par des scandales concernant des joueurs ayant accepté des montants en dessous de la table durant leur passage à l’université. Pour certains, la découverte de ces faits arrive au milieu d’une carrière universitaire et cela y met fin prématurément. La raison : Les joueurs de la NCAA n’ont le droit d’accepté aucun cadeau ni montant de qui conque en lien avec leur carrière florissante. Ces montants, ils pourront les toucher une fois professionnel. Certains athlètes NCAA se sont déjà fait suspendre ne serait-ce que pour avoir accepté un repas gratuit.

L’objectif de cette règlementation est clair. La NCAA considère ses joueurs comme des étudiants-athlètes, ce qu’ils sont, mais pas des professionnels. Sauf que les joueurs de basketball et football américains, pour ne nommer que les plus gros sports, engrangent par leur jeu des revenus monstre pour les différentes universités. Aux États-Unis le sport universitaire jouit d’une popularité monstre et des vêtements et objets promotionnels trouvent preneur à la tonne. Faute de pouvoir écrire les noms des joueurs sur les gilets d’équipe, qu’il vende, les universités utilisent tout de même soigneusement leur numéro. Une partie de l’argent amassé par l’université est réinvesti dans le football. Le reste est divisé à d’autres sports moins populaires, mais va aussi enrichir les coffres de l’école.  À ce sujet, je vous invite à regarder les chiffres suivants, publiés par le magazine Forbes, au sujet des grandes équipes de football NCAA (Lien bas de la page). L’université Texas à elle seule engrange plus de 100 millions par saison avec son équipe. Au même moment, pendant qu’on fait des milliards sur leur dos, des centaines d’étudiants athlètes issus de quartiers défavorisés peinent à joindre  les deux bouts. Plusieurs d’entre eux ont la responsabilité de subvenir à leur besoin, mais aussi à ceux de leur famille. Ces étudiants obtiennent des bourses, certes, mais ce n’est pas suffisant.

Vu l’ampleur qu’ont pris certains sports universitaires américains et la logique professionnelle de rentabilité et de profit qui a gagné les 2e et 3e étages de ces programmes de sport, il est temps pour la NCAA, selon moi, de changer sa règlementation.  Les joueurs pourraient avoir le droit, par exemple, de toucher une partie des profits amassés par la vente d’un gilet de l’équipe portant leur numéro. Ainsi, les joueurs vedettes, ceux qui font courir les foules et remplissent les coffres des grandes universités, pourraient toucher à une partie de l’argent que l‘on fait, en quelque sorte, à leur détriment. Qu’en penser vous, doit on laisser les joueurs toucher une partie du magot, au risque de perdre un peu le concept d’étudiant-athlète? Ou encore devrait-on arrêter tout commerce d’objet et vêtement promotionnel concernant le sport universitaire?

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1 commentaire:

Unknown a dit…

C'est un sujet très intéressant et je vais me permettre de défendre les étudiants-athlètes à tes côtés.

Au-delà des chiffres, c'est un modèle qui ne fonctionne pas. Les employés (les joueurs) créent un revenu aux patrons (administration de l'école) sans que lesdits employés ne reçoivent de compensation. Et ne me dites pas qu'un bourse d'études est une rémunération suffisante. Il n'en coûte rien à l'université! C'est une farce. C'est comme si je rémunérais les serveurs et les cuisiniers de mon restaurant en leur offrant des repas gratuits, quand je fais des millions en profits.

En fait, la NCAA pourrait remédier au problème sans avoir à dépenser un seul sous. Elle pourrait simplement permettre aux étudiants-athlètes d'être commandités, ce qui n'est pas permis pour l'instant. Des multinationales comme Nike et Adidas se précipiteraient pour offrir des contrats aux meilleurs athlètes universitaires de la même manière qu'ils le font au niveau professionnel. De la même manière que les bénéfices sur la vente de marchandises, cette solution récompense seulement ceux qui sont responsables des profits engendrés par l'institution.