lundi 24 mars 2014

Et si la justice avait manqué de cohérence?

Ce texte de Mylène Moisan me laisse perplexe.

Vous souvenez-vous de ce drame, en février, où un père avait tué son ex-femme, le nouveau conjoint de celle-ci et ses deux enfants ? Puis, il s’est suicidé. On a décrit le drame dans les médias comme on décrit n’importe quel autre drame familial ou amoureux : l’individu a pété les plombs et c’est tout. Déplorable, inhumain, mais il a JUSTE pété les plombs.

Ce matin, je lis ce texte de Moisan qui relate les faits et l’histoire de cet individu qui a commis l’irréparable. Je suis surprise. Et un peu en colère.

Le nouveau conjoint de l’ex-femme de Martin Godin était un pédophile. Pédophile qui a été condamné certes, mais qui était désormais libre. Les psychiatres ayant vu Benoit Daigle avaient pourtant avisé les autorités que l’homme était à risque de récidive modérée. Mais personne ne l’a interdit d’approcher des enfants.

L’histoire est compliquée.

Avant que Benoit Daigle tombe amoureux de l’ex-femme de Godin, ce dernier a été 4-5 ans avec l’ex-femme de François Quesnel. Tous ces gens se connaissaient très bien.
Ainsi, pendant plusieurs années, la femme de Quesnel et ses trois enfants ont été en contact quotidien avec le pédophile.

Lui, il a avisé tous les gens qu’il pouvait. Quesnel a envoyé des tonnes de lettres aux autorités. Il a même parlé directement avec Daigle. Tellement, qu’il a été arrêté 4 fois pour harcèlement et intimidation.

Personne n’a interdit à Daigle de se trouver en compagnie de mineurs. Personne. Ni les policiers, ni les procureurs, ni le juge qui a prononcé sa sentence. Personne. 

Quesnel a réussi, Dieu sait comment, à contenir sa colère durant 4 longues années. Pour Martin Godin, un mois et demi a suffi.

Cette situation ne justifie pas la mort de personne. Mais je me pose la question à savoir si la justice a manqué de cohérence dans cette histoire. Elle interdit à un vieillard de 82 ans en fauteuil roulant, pédophile comme Daigle, de s’approcher d’enfants. Mais pas un pédophile en contact direct avec des enfants et qui représente un risque modéré de récidive ? Avec toutes les démarches faites par Quesnel, personne n’aurait pu prévoir ce scénario catastrophe ?


Je suis perplexe. Une chose est certaine : quand la justice manque de cohérence, les gens règlent parfois leurs problèmes eux-mêmes… et pour le pire.

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