La tendance en ce moment préconise plutôt le négatif sous toutes ses
formes. Ça semble être la tangente à prendre pour bien paraître dans la société
d’aujourd’hui et de ne pas trop se faire dévisager d’être optimiste. Sembler désabuser de l’actualité est une mode
bien triste à mon humble avis. À cet égard, cette conférence fut un véritable
baume sur mes observations quant à cette tendance grandissante du cynisme chez
les journalistes, mais surtout auprès de la population en général. Rencontrer
des gens encore visionnaires d’un métier bien fait, soucieux des impacts que
leurs propos peuvent engendrer dans la sphère publique, minutieux de la qualité
de travail qu’il présente, etc. me semblait presque devenu une utopie. J’avais tort,
par grand plaisir.
Cependant, malgré l’analyse passionnante de monsieur Watine sur la
réalité des journalistes, une question reste sans réponse. Qu’en est-il avec
l’arrivée du Web? Le Web n’a pas amené que du bon dans ce flux informationnel
infini. Il a aussi créé par la même occasion des blogueurs qui s’auto nomment
journaliste, et ce, du jour au lendemain, ne respectant que sur volonté
personnelle un code déontologique. Comprenez, je ne dis pas que les blogueurs sont
un élément négatif de l’évènement du Web. Une plateforme permettant la libre
expression de pensée est une mine d’or si elle est bien utilisée. Ce qui mène à
mon point; pas de contrôle, pas de censure, pas de soucis des règles éthiques à
respecter, peut parfois être dangereux. Ces journalistes-citoyens sont de
vraies fourmis; ils en existent des milliers et se propagent à une vitesse
phénoménale. Présents partout dans le monde, travaillant nuit et jour, ils
représentent une réelle machine informationnelle inarrêtable. Face à une
compétition féroce, voire déloyale, les journalistes professionnels se
retrouvent devant un choix éthique majeur; embarquer dans la course et négliger
la vérification des sources et la qualité du papier par la même occasion, ou
prioriser un rendu professionnel, éthique et conséquent. Qu’en est-il du
rapport de productivité que les journalistes se voient imposer en parallèle à
ces créateurs de nouvelles à sensation? La cadence s’en voit-elle bousculée? Et
cette crédibilité dont les journalistes pouvaient bénéficier, s’en voit-elle diminuée?
Ce bombardement informationnel, ce «buzz» d’un sujet à l’autre, quelques fois
basé sur des faits et une vérification minutieuse d’un journaliste soucieux, ne
crée t’il pas un doute chez le public? Comment préserver ce rôle de protecteur
de l’intérêt public tout en conservant un souci pour l’éthique dans ses
pratiques?
Je ne suis pas journaliste et ne connais pas particulièrement cet
univers. Pour récupérer les dires de monsieur Watine, « je me
questionne ».
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