Je suis tombée sur cet excellent texte de Mylène Moisan dans Le Soleil du
21 mars.
Elle raconte l’histoire d’une dame souffrant d’Alzheimer qui n’est plus
assez lucide pour voter. Lors des dernières élections provinciales, la dame des élections
qui passait dans le CHSLD a remis deux bulletins de vote au mari de la dame
pour qu’il vote à sa place. L’homme se trouve à avoir voté deux fois.
(L’histoire ne dit pas si l’homme a voté le plus fidèlement possible en
considérant les allégeances politiques de sa femme.)
Le fils de la dame, Joseph (nom fictif), expliquait à la chroniqueuse que
sa mère ne se souvient même pas de son nom. Mylène Moisan ajoute qu’il y aurait
un peu plus de 12 000 personnes dans la même situation qu’elle au Québec
et plus de 8 5000 personnes sous tutelle. Ce qui fait qu’environ
12 000 personnes qui ne se souviennent plus de leurs prénoms peuvent voter
parce qu’ils sont toujours sur les listes électorales. Donc, on se
retrouve avec plus ou moins 20 000 personnes qui soumettent des bulletins
de vote remplis par un responsable, un aidant ou un proche. 20 000 votes
qui sont peut-être, en fin de compte, volés à des représentations politiques, à
des partis, à des idéologies.
Je me demande ce qui est acceptable. Où devrait être mise la
« limite » pour ces personnes présentes de corps, mais pas d’esprit ?
Jusqu’à quand peut-on être apte à exercer son droit de vote?
Difficile de tracer la limite, mais une chose est certaine, je suis en
accord avec la conclusion de cette chroniqueuse : « Le soir du 7 avril, quand un député sera élu par une
poignée de voix, je ne pourrai pas m'empêcher de penser à tous ces gens qui, comme
le père de Joseph, ont voté deux fois. Au nom de la démocratie. »
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