dimanche 3 novembre 2013

Les politiciens municipaux dans le trouble


La réputation des maires a eu la vie dure au cours des derniers mois. Cette semaine, deux événements m’ont fait réfléchir à ce sujet : le retour de la vidéo du maire de Toronto, Rob Ford et l’obtention d’un pardon pour une affaire de violence conjugale du candidat à la mairie de Québec, David Lemelin.

Pour Rob Ford, il est soupçonné d’avoir consommé du crack. Devrions-nous accepter qu’un maire consomme de la drogue? Je crois que tous les maires ont eu une jeunesse et qu’ils ont peut-être consommé de la drogue dans le passé. Si une personne est compétente dans les fonctions à la mairie, on ne peut pas l’empêcher de se présenter à cause d’un joint de pot fumé à 18 ans. Par contre, durant son mandat, un maire doit se montrer exemplaire. On peut se poser plusieurs questions devant les allégations de consommation de Rob Ford. Sa consommation est-elle problématique? Est-il dépendant au crack? Si oui, cette dépendance peut avoir des effets négatifs sur ses fonctions. Je crois qu’une personne aux prises avec des problèmes de dépendance ne peut pas être à la tête d’une ville aussi importante que Toronto. De plus, la drogue est liée au crime organisé. Monsieur Ford a-t-il des liens avec le crime organisé? Cela peut nuire à la crédibilité de toute personne en politique. Si les rumeurs sont vraies, je crois que le maire devrait remettre sa démission.

On apprenait que David Lemelin a été accusé de violence conjugale sur son ex-conjointe au début des années 1990. Le candidat se défend en disant que c’était la seule erreur de sa vie, qu’il avait à peine 20 ans et qu’il a obtenu un pardon grâce à son comportement exemplaire. Je trouve le sujet plus délicat que celui de Rob Ford. Le geste est pire selon moi. On parle d’un crime violent contrairement à une consommation de drogue. Par contre, le geste a été commis hors mandat. Ce qui aide David Lemelin est qu’il a obtenu un pardon et qu’il n’a pas récidivé. Cela ne peut pas l’empêcher d’être compétent dans ses fonctions à la mairie. Tout le monde fait des erreurs dans leur vie, mais pas commettre des gestes violents envers son conjoint ou sa conjointe. Est-ce qu’on peut appeler cela une simple erreur de jeunesse? Devons-nous accepter qu’un potentiel maire ait commis un tel geste?

2 commentaires:

Stéphanie Drolet a dit…

Je pense que la transparence doit être mise à l'avant-plan, mais je ne crois pas que tout le monde doit nécessairement être blanc comme neige, et ce, même si idéalement c'est souhaitable.

Ce qui m'a le plus dérangée dans l'affaire de David Lemelin, c'est le timing de la publication du Journal de Québec à quelques jours du vote. À mon avis, l'information était d'intérêt public, mais est-ce que c'était planifié de longue date de sortir ce scoop ou c'était seulement un concours de circonstances comme l'a expliqué la rédaction?

Marie-Claude a dit…

Rob Ford encore à la tête de Toronto, c’est, à mon avis, inacceptable. Comme mentionné dans ce billet, les consommations passées sont chose à part et ne devraient pas provoquer de tels tollés sur la place publique, comme on le voit encore bien trop souvent. Toutefois, si le maire Ford consomme présentement du crac, comme plusieurs sources nous portent à le croire, sa démission est plus qu’urgente. Bien sûr, il y a ce principe selon lequel une personne publique devrait faire preuve d’exemple et, en tout temps, se soumettre aux lois en vigueur. Mais, surtout, il ne s’agit pas d’un simple joint, mais de crack. Les effets de ce dérivé de la cocaïne sont équivalents à ceux de la cocaïne injectée. « Sa consommation régulière crée rapidement une forte dépendance psychologique et une neurotoxicité (dégénérescence des neurones) très importante » (CQLD, 2013: en ligne). Une consommation ne serait-ce que régulière entraîne des conséquences immédiates sur la personnalité du consommateur, et donc, sur le jugement et la prise de décision de celui-ci. Parmi celles-ci, on compte des dommages rapides sur le cerveau, des comportements violents, des épisodes paranoïdes et des hallucinations (ibid.). Je me porte défenseure du droit à la vie privée, mais lorsque ce principe menace l’intérêt public, il y a lieu d’agir.


Centre Québécois de lutte aux dépendances. 2013. « Cocaïne, crack et freebase ». [En ligne] URL : http://www.cqld.ca/livre/fr/qc/index2.htm, consulté le 4 novembre 2013.