Je suis bouleversée. Je viens tout juste d’aller voir le film «12
years a slave» de Steve McQueen. C’est un drame biographique qui raconte
l’histoire vraie d’un esclave noir en 1841. Solomon Northup vit paisiblement
avec sa famille dans le Nord-Est américain. Un jour, il est engagé par un
cirque ambulant pour jouer du violon dans un spectacle de passage à Washington.
Le lendemain, à son réveil, il est enchaîné, battu, puis déporté dans le sud,
où il est vendu comme esclave. Obligé de taire sa véritable identité afin de ne
pas être exécuté, il travaille fort et démontre de grandes capacités qui
étonnent ses maîtres.
Habituellement je décide d’écrire un billet au sujet d’un article paru
dans un magazine ou dans un quotidien. Par contre cette fois-ci j’ai voulu
donner une tribune à ce film merveilleux et touchant. Peu de films avant lui
ont montré avec autant de dureté et de vérité la cruauté de l’esclavagisme dans
ces années là. Il est évident par contre que je n’ai pas choisi ce film au
hasard. J’ai aussi décidé d’en parler en raison des concepts que l’on voit dans
le cours en ce moment.
Premièrement j’ai eu de la difficulté à parler du film après ma
sortie de la salle tellement les images et l’histoire m’avaient perturbée. On parle
toujours de ces choses d’une façon détachée dans les cours d’histoire, mais
lorsque l’on voit cette situation en image, c’est impossible de ne pas remettre
en question son humanité. On se demande toujours comment un humain peut faire
subir de telles choses à quelqu’un simplement par la peur de l’étranger.
Ce film dépeint tous les sentiments que l’homme peut ressentir au
cours de sa vie lorsqu’il est confronté à de la souffrance. En effet, ce qui
est surprenant c’est de voir le malaise que les gens, qui se procurent des
esclaves, ressentent. Ils savent au plus profond d’eux-mêmes que c’est mal,
mais il le fond quand même, car c’est la norme sociale de ces années. De plus,
ils ne supportent pas de voir des esclaves pleurer, car cela les confronte à
leur propre conscience ils sont en dissonances cognitives. Ce qu’ils font alors
c’est qu’ils rationalisent leur geste et se détachent de la situation en se
disant que c’est normal. Le fait d’acheter ces personnes leur donne le droit d’en
disposer comme ils le veulent. Pour ce qui est du personnage principal, il doit
mentir sur son identité pour éviter de se faire tuer, car il a toujours espoir
de retrouver sa famille. La semaine dernière nous avons parlé de mensonge et je
trouvais que cet exemple appuyait cette notion. En effet, pour éviter de se
faire torturer, il juge que c’est louable de mentir, car cela lui permet de
survivre.
Bref en sortant de ce film je suis moi-même tombée dans le jeu de rationaliser
les évènements afin de se déculpabiliser. En effet, je me suis dit que c’était
un film et qu’il fallait que j’en revienne. Comme c’était totalement contre mes
valeurs et que j’étais dégoutée, j’ai fait comme si ça n’avait pas existé et je
me suis rendue que mes proches aussi avaient fait la même chose. Je me suis
donc rendu compte que l’humain était capable de se déculpabiliser, et ce, même
devant les pires horreurs…
1 commentaire:
En effet, c’est un très bon film, mais un film difficile à voir. Malgré tout, c’est un film que je recommande de voir si vous avez envie de réfléchir. Le plus troublant est que c’est un fait vécu. Je crois que le moment m’ayant le plus marqué est lorsque le personnage principal fait du mal à un autre esclave malgré lui. Comme spectateur, on se demande toujours ce qu’on aurait fait dans ces circonstances. Ça parait toujours bien de jouer aux héros, mais l’instinct de survie est encore plus fort. Finalement, on devine que même à cette époque les propriétaires d’esclaves considéraient plus ou moins les gens de race noire comme étant égaux à eux, mais profitaient des coutumes pour justifier leur geste. Bref, on ne peut écouter ce film sans verser de larmes.
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