mardi 12 novembre 2013

Esclave pendant douze ans

Je suis bouleversée. Je viens tout juste d’aller voir le film «12 years a slave» de Steve McQueen. C’est un drame biographique qui raconte l’histoire vraie d’un esclave noir en 1841. Solomon Northup vit paisiblement avec sa famille dans le Nord-Est américain. Un jour, il est engagé par un cirque ambulant pour jouer du violon dans un spectacle de passage à Washington. Le lendemain, à son réveil, il est enchaîné, battu, puis déporté dans le sud, où il est vendu comme esclave. Obligé de taire sa véritable identité afin de ne pas être exécuté, il travaille fort et démontre de grandes capacités qui étonnent ses maîtres.

Habituellement je décide d’écrire un billet au sujet d’un article paru dans un magazine ou dans un quotidien. Par contre cette fois-ci j’ai voulu donner une tribune à ce film merveilleux et touchant. Peu de films avant lui ont montré avec autant de dureté et de vérité la cruauté de l’esclavagisme dans ces années là. Il est évident par contre que je n’ai pas choisi ce film au hasard. J’ai aussi décidé d’en parler en raison des concepts que l’on voit dans le cours en ce moment.

Premièrement j’ai eu de la difficulté à parler du film après ma sortie de la salle tellement les images et l’histoire m’avaient perturbée. On parle toujours de ces choses d’une façon détachée dans les cours d’histoire, mais lorsque l’on voit cette situation en image, c’est impossible de ne pas remettre en question son humanité. On se demande toujours comment un humain peut faire subir de telles choses à quelqu’un simplement par la peur de l’étranger.

Ce film dépeint tous les sentiments que l’homme peut ressentir au cours de sa vie lorsqu’il est confronté à de la souffrance. En effet, ce qui est surprenant c’est de voir le malaise que les gens, qui se procurent des esclaves, ressentent. Ils savent au plus profond d’eux-mêmes que c’est mal, mais il le fond quand même, car c’est la norme sociale de ces années. De plus, ils ne supportent pas de voir des esclaves pleurer, car cela les confronte à leur propre conscience ils sont en dissonances cognitives. Ce qu’ils font alors c’est qu’ils rationalisent leur geste et se détachent de la situation en se disant que c’est normal. Le fait d’acheter ces personnes leur donne le droit d’en disposer comme ils le veulent. Pour ce qui est du personnage principal, il doit mentir sur son identité pour éviter de se faire tuer, car il a toujours espoir de retrouver sa famille. La semaine dernière nous avons parlé de mensonge et je trouvais que cet exemple appuyait cette notion. En effet, pour éviter de se faire torturer, il juge que c’est louable de mentir, car cela lui permet de survivre.


Bref en sortant de ce film je suis moi-même tombée dans le jeu de rationaliser les évènements afin de se déculpabiliser. En effet, je me suis dit que c’était un film et qu’il fallait que j’en revienne. Comme c’était totalement contre mes valeurs et que j’étais dégoutée, j’ai fait comme si ça n’avait pas existé et je me suis rendue que mes proches aussi avaient fait la même chose. Je me suis donc rendu compte que l’humain était capable de se déculpabiliser, et ce, même devant les pires horreurs…

1 commentaire:

Unknown a dit…

En effet, c’est un très bon film, mais un film difficile à voir. Malgré tout, c’est un film que je recommande de voir si vous avez envie de réfléchir. Le plus troublant est que c’est un fait vécu. Je crois que le moment m’ayant le plus marqué est lorsque le personnage principal fait du mal à un autre esclave malgré lui. Comme spectateur, on se demande toujours ce qu’on aurait fait dans ces circonstances. Ça parait toujours bien de jouer aux héros, mais l’instinct de survie est encore plus fort. Finalement, on devine que même à cette époque les propriétaires d’esclaves considéraient plus ou moins les gens de race noire comme étant égaux à eux, mais profitaient des coutumes pour justifier leur geste. Bref, on ne peut écouter ce film sans verser de larmes.