jeudi 7 novembre 2013

Bébés à la carte



-        Je vais prendre un petit garçon blond avec des yeux bleus et une fossette au menton.
-        C’est noté. Et pour vous madame?
-        Je vais opter pour la table d’hôte. Est-ce possible d’avoir des jumeaux de sexes différents?
-        Je vais me renseigner madame, mais il ne devrait pas y avoir de problème.


Farfelue comme conversation? Je ne vous le fais pas dire! Mais vous n’avez rien vu encore. Ce que je vais vous révéler dans les prochaines lignes est tellement extravagant que je risque bien d’en choquer plus d’un.

J’ai le déplaisir de vous apprendre qu’il est désormais possible de commander « un bébé à la carte » grâce à la société 23andMe. La firme, qui a récemment breveté son idée, offre aux futurs parents la possibilité de produire un bébé présentant toutes les caractéristiques physiques souhaitées. Bref, elle vous offre la possibilité de construire votre bébé tel un monsieur patate.

Je vous conseille fortement d’aller lire cet article. Il décrit de long en large le processus qu’utilisera la firme 23andMe pour produire de parfaits petits bébés modifiés. Pour ceux qui préfèrent obtenir une version courte, je dirais simplement que ce processus se base sur une sélection des gamètes afin de créer le bébé désiré. Bref, un processus intéressant, mais hautement discutable sur le plan éthique.

Pour ma part, je dois avouer avoir de la difficulté à m’imaginer qu’un couple désire construire son bébé. La création artificielle n’enlève-t-elle pas la magie du processus? Lorsque je m’imagine tomber enceinte, je m’imagine découvrir avec surprise le sexe de mon enfant, son visage et les traits qu’il aura retenus de son père et de moi. Je ne m’imagine aucunement être déçue qu’il ait les yeux bruns ou les cheveux blonds. J’ai l’impression que nous associons la reproduction à un nouveau produit de la société de consommation.

Tout cela m’amène à me demander : est-ce que la science va trop loin? Devons-nous tout contrôler au point de construire nos héritiers? J’espère que des lois vont bientôt interdire cette sorte de pratique sans quoi,  il y aura un prochain Hitler qui réussira à créer la race arienne!

Et vous? Êtes-vous du style bébé-patate?

Source : Agence France-Presse. 2013. «Bébé à la carte»: un brevet américain critiqué». Sur Canoë, le 3 octobre. En ligne. URL :  http://fr.canoe.ca/sante/archives/2013/10/20131003-155728.html.  Consulté le 12 octobre 2013. 

4 commentaires:

Unknown a dit…

Quand la science va trop loin…

Peut-être que je me trompe mais la science fait très souvent l'objet de critiques. Elle est au cœur de nombreux débats publics, en particulier autour des questions d'éthique. Dans ce cas ci, le concept du bébé à la carte est très poussé selon moi. J’irais même jusqu’à dire que c’est très horrifiant.

Je suis d’accord avec toi, commander un bébé selon tes désirs est un procédé assez douteux. Nous devons nous poser la question suivante; quel genre de parent a envie de choisir les propriétés physiques de son enfant? Encore une fois, ces personnes sont-elles des victimes de la perfection et de la beauté superficielle?

Il existe des couples qui ont de la difficulté à avoir des enfants. Des couples qui ont des enfants malades… et il y a d’autres couples qui veulent produire des bébés… parfaits… Un drôle de contraste.

Unknown a dit…

Je me souviens avoir vu cet article passer sur le fil d'actualité de ma page Facebook, mais de nature peu curieuse, ou peut-être trop occupée, je ne m'y suis pas vraiment attardée. Cependant, en lisant ton billet, je me suis dit que tout cela n'avait aucun sens... Choisir les caractéristiques de son bébé, c'est une chose, mais cela m'amène surtout à me demander jusqu'où la science ira-t-elle. C'est épeurant... Où est passé le plaisir de découvrir ce dont notre bébé a naturellement hérité? Où est passée la beauté du hasard? Être l'un de ces bébés aux yeux bleus me ferait croire que mes parents m'auraient trouvée moins belle si j'avais eu les yeux bruns... Par contre, « le brevet mentionne des risques médicaux, par exemple la probabilité de développer différents types de cancer, d'avoir une malformation cardiaque ou encore d'être sourd » (Marin, 2013). Ce point est discutable, selon moi. Mais reste que le projet de 23andMe est totalement superficiel !

Unknown a dit…

Je me souviens avoir vu cet article passer sur le fil d'actualité de ma page Facebook, mais de nature peu curieuse, ou peut-être trop occupée, je ne m'y suis pas vraiment attardée. Cependant, en lisant ton billet, je me suis dit que tout cela n'avait aucun sens... Choisir les caractéristiques de son bébé, c'est une chose, mais cela m'amène surtout à me demander jusqu'où la science ira-t-elle. C'est épeurant... Où est passé le plaisir de découvrir ce dont notre bébé a naturellement hérité? Où est passée la beauté du hasard? Être l'un de ces bébés aux yeux bleus me ferait croire que mes parents m'auraient trouvée moins belle si j'avais eu les yeux bruns... Par contre, « le brevet mentionne des risques médicaux, par exemple la probabilité de développer différents types de cancer, d'avoir une malformation cardiaque ou encore d'être sourd » (Marin, 2013). Ce point est discutable, selon moi. Mais reste que le projet de 23andMe est totalement superficiel !

Unknown a dit…

La science va définitivement trop loin.
Je suis totalement d'accord avec toi Florence! Où est rendu la beauté du hasard? La société met-elle autant de poids sur les épaules des parents pour avoir le bébés parfaits? Pourquoi les parents se sentent-ils corrects de produire un bébé comme ça, et ce avec les risques que ça l'engendre.

Les parents sont supposer aimé leur enfant peu importe s'il a les yeux bleus ou bruns. Le côté superficiel n'est pas du tout éthique! Là où je trouve que 23andMe pourrait agir, est sur les maladies génétiques.

Supposons que ta mère souffre de l'Alzheimer et que tu sais que tu as le gène. Veux-tu vraiment donner cette génétique à ton enfant? Préfèrerais-tu que celui-ci n'aie aucune chance de souffrir de cette maladie?

Bref, il y a certainement des limites. S'agit simplement de savoir lorsque la science les dépassent.