L’exposé
sur le ghostwriting et les pharmaceutiques fut fort intéressant. Le sujet
allait en concordance avec celui traité par notre projet d’Affiche, soit La biologisation des troubles psychiques et sociaux. Je trouve judicieux
de mettre en citation la définition du ghostwriting qui se trouve dans les
écrits offerts par Florence Piron dans le cadre de notre projet :
Un des stratagèmes utilisés par l'industrie est nommé
la rédaction en sous-main, ou ghostwriting. Les compagnies pharmaceutiques
approchent des professionnels (psychiatres, chercheurs, etc.) pour leur
proposer de signer des articles déjà écrits par des rédacteurs à leur emploi,
et qui font la promotion des bienfaits d'un médicament et qui apparaissent
ensuite dans de prestigieuses revues médicales. On dit que ces articles
souffrent de conflation (inflation des conclusions). Ces pratiques sont légales
dans les faits, mais elles peuvent devenir nuisibles si les publications
induisent en erreur et mettent ainsi en danger la santé des gens qui consomment
ces médicaments. En 2009, l'Associated Press a révélé que GlaxoSmithKline a
recouru au ghostwriting pour promouvoir l'antidépresseur Paxil. Entre 2000 et
2002, cinq journaux ont relayé l'étude litigieuse, dont l'American Journal of
Psychiatry et le journal de l'American Academy of Child and Adolescent
Psychiatry (Larocque-Allard, 2012).
De tels cas ne sont que la pointe de l'iceberg, si
l'on en croit Robert Whitaker, journaliste au New York Times spécialisé entre
autres dans la couverture de la psychopharmacologie. Selon lui, le problème est
celui, plus large encore, du biais financier qui teinte toute la littérature
psychiatrique depuis des années, une tendance qui demeure lourde (Larocque-Allard,
2012).
Cette citation m’a donc permis de
comprendre ce qu’est la rédaction en sous-main. Je peux donc plus facilement
développer mon opinion sur le sujet. Pour ma part, j’avoue n’avoir jamais eu
connaissance que ce stratagème était utilisé. J’ai conscience que la
malhonnêteté a plusieurs formes et est présente dans toutes les sphères d’une
société. D’ailleurs, le ghostwriting est employé, par exemple, dans les
universités, la littérature, la politique, la médecine, etc. Par contre,
j’osais espérer que dans le domaine médical les professionnels avertis sont
assez nombreux pour ne pas laisser de tel stratagème prendre autant d’ampleur.
Toutefois, les chercheurs font régulièrement face à un dilemme entre
l’honnêteté et le prestige. Le désir de prestige pousse malencontreusement
plusieurs spécialistes à signer des études falsifiées. Les firmes
pharmaceutiques font également face à un dilemme entre la santé de la
population ou le profit. Je conçois qu’il y a toujours des gens malhonnêtes et
assouvis par un désir de grandeur et qui n’ont aucune gêne à mettre la santé de
nombreuses personnes en danger. Néanmoins, j’espérais que la majorité était
soucieuse du bien-être d’autrui et soucieuse de respecter les codes de
déontologie de sa profession. La rédaction en sous-main va à l’encontre de la
fiabilité, de l’intégrité et de la rigueur. Malheureusement, les citoyens, pour
la plupart, ont une confiance aveugle envers la médecine. Les études falsifiées
sont difficilement détectables par le commun des mortels, il est donc d’autant
plus ardu de faire des poursuites judiciaires. Les scientifiques ont un devoir
collectif. Ainsi, leurs connaissances approfondies devraient servir à faire le
bien.
Le sujet m’a donc fait réfléchir sur
ma propre attitude et mon comportement envers mon médecin de famille, ma
pharmacie et les médicaments que j’accepte de prendre. Je travaille depuis plus
de 4 ans dans une pharmacie, donc, connaissant bien les pharmaciens et les
pharmaciennes, j’ai confiance en leurs conseils. Je n’ai jamais eu de méfiance
envers les pharmaciens et les médecins que j’ai rencontrés depuis ma plus
tendre enfance. Ainsi, j’affirme qu’avant, n’ayant eu connaissance de l’ampleur
des études falsifiées, j’avais une confiance aveugle. Aujourd’hui, j’ai beau en
avoir conscience, je n’ai aucun moyen réel pour faire la différence entre ce
qui est vrai et ce qui est faux.
J’ai pensé aux pilules
contraceptives, dont les choix sont multiples. En majorité, les femmes de ce
monde, qui désirent en prendre, font de l’essai et erreur pour trouver la sorte
qui leur convient le mieux. Pour ma part, la première sorte que j’ai essayée a
bien fonctionné. Je prends Yaz depuis le début. Pourtant, j’ai entendu dire que
Yaz causait la formation de caillots, mais j’avais plus l’impression que
c’était des cas isolés ayant fait de mauvaises réactions, étant un risque dans
toute prise de médication. Certaines, plus craintives, ont probablement demandé
à leur médecin de changer leur sorte de pilule contraceptive. Je devrais
peut-être également la changer, mais je n’ai aucun effet secondaire visible.
Ainsi, pour décider de la changer, il me faudrait une plus grande certitude de
l’importance des problèmes de santé qu’elle pourrait m’apporter. Je constate
donc que pour croire aux effets secondaires, il faudrait probablement que le
débat sur Yaz devienne public et majeur. Ainsi, pour qu’un médicament ne soit
plus recommandé et sorte des tablettes pharmaceutiques, il devrait faire
scandale. Malheureusement, c’est rarement le cas. Si les médecins prescrivent
tout de même le produit et que les compagnies pharmaceutiques en vendent
encore, les patients vont en acheter. Moins de citoyens vont se le procurer, je
le conviens, mais le produit va tout de même encore se vendre.
Par contre, il faut en prendre et en
laisser. L’objectif n’est pas de créer une panique générale. Les découvertes
médicales ont du bon, elles sont la preuve de notre évolution. Grâce à de
nombreux chercheurs, de multiples vies sont sauvées comparativement à
autrefois. En ayant conscience d’un des stratagèmes utilisés par l’industrie
médicale et pharmaceutique, nous pouvons être plus vigilants en faisant plus de
recherche sur ce que nous prenons et en posant davantage de questions auprès
des médecins et des pharmaciens. Pour le moment, même en faisant tout ce qui
est en notre pouvoir pour s’informer, nous risquons tout de même de nous faire
berner. Néanmoins, si la population s’éveille et sort de sa somnolence, elle
sera davantage armée pour percevoir des indices de malhonnêteté.
Source :
Larocque-Allard, Caroline. 2012. « La
biologisation des troubles psychiques et sociaux ». En ligne. http://ethiquedessciences.com/wiki/La_biologisation_des_troubles_psychiques_et_sociaux.
Consulté le 21 octobre 2013.
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