mardi 5 novembre 2013

Élections à saveur de référendum

Dimanche le 3 novembre dernier, le maire sortant de Québec, Régis Labeaume, a été réélu avec 74% des voix.





Celui-ci a réussi là où Jean Charest a échoué en septembre 2012 : Donner des airs de référendum à une élection générale.



En effet, dès le début de sa campagne à l'été 2012 et ce jusqu'à la journée du vote, l'ancien chef du PLQ voulait que l'enjeu de la campagne soit la hausse des frais de scolarité. Se doutant que la majorité de la population québécoise n'adhérait pas au mouvement des carrés rouge, M. Charest voulait que ceux qui sont pour la hausse des frais de scolarité votent pour son parti. En votant pour les libéraux, les Québécois démontraient leur appui à ce projet de loi. Malheureusement pour Jean Charest, ce n'est pas tout à fait ce qui s'est produit. Les sondages ont même démontré que les Québécois n'avaient pas adhéré au fait de voter pour le PLQ en fonction de la hausse des frais de scolarité.

Au lancement des élections municipales québécoises qui se sont clôt dimanche dernier, Régis Labeaume a usé de la même tactique que Jean Charest. En effet, le maire sortant a crié haut et fort que voter pour lui, c'est donner son appui à son projet contre les syndicats et les fonds de pension de la Ville. Avec cette tactique, tous les autres projets de son équipe ne valent rien. L'élection d'un maire d'une Ville ne tient qu'à une proposition concernant un seul sujet !

 Cette tactique électorale a fonctionné dans le cas de Régis Labeaume, mais est-ce éthique ?
 Le maire sortant savait que la majorité de la population était de son côté sur son sujet, alors pourquoi diviser le vote sur d'autres sujets ?
 En mon sens, cette tactique est de la manipulation et beaucoup de personnes sont tombées dans le panneau !



Labeaume aurait probablement été réélu sans cette tactique, mais les sondages d'avant les élections prouvent qu'il n'aurait sans doute pas eu un mandat aussi fort. Au fond, Régis Labeaume voulait régner sur Québec avec une forte majorité, voire la totalité de ses conseillers. Le conflit avec les syndicats de la Ville n'était qu'un prétexte pour arriver à ses fins.

Il est normal que les citoyens qui paient des taxes soient en très forte majorité en désaccord avec les fonds de pension généreux des employés de la Ville. Cependant, quand ce conflit sera terminé (et ça viendra vite), nous serons pris avec un conseil municipal où Labeaume et son équipe sont en TRÈS FORTE majorité.
Pour l'avancement des dossiers promis par Labeaume, c'est une bonne chose.
Par contre, pour la démocratie, l'est-ce vraiment ?

Personnellement, j'ai de la difficulté avec le fait de jouer les élections sur UN SEUL dossier.
À un autre niveau, on peut avancer que TOUS les Canadiens sont en accord avec au moins une proposition parmi toutes celles dans le programme du Parti conservateur du Canada. Cependant, allons-nous TOUS voter pour Harper pour cette simple proposition ? Laissez-moi en douter !

C'est pour ces raisons que je trouve que les élections à saveur de référendum sur une seule proposition sont peu éthiques, au nom de la démocratie.

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