Depuis 2010, un nouveau programme de rééducation a
vu le jour pour les délinquants sexuels à Percé, Gaspésie. La prison de Percé
héberge en permanence 42 détenus au passé pédophilique ou violeur au cœur d’une
des plus grandes stations touristiques du Québec, habitée par un peu plus de
3000 habitants. Il est donc primordial de se poser quelques questions par
rapport au programme : la localisation est-elle idéale pour une population
dont la principale activité est touristique et en quoi consiste ce programme spécialisé,
réservé à une classe particulière de criminels?
Avec l’accessibilité instantanée à l’information engendrée par le développement
du Web, il n’en faut pas plus pour que les commentaires fusent sur les blogues
touristiques et de consultation des voyageurs. Sans consultation effectuée
auprès de la population quant à l’implantation d’une telle initiative, peut-on
dire que le gouvernement Harper a agi de façon démocratique, et incidemment
éthique, dans ce dossier?
De plus, lorsqu’on approfondit les recherches sur ce programme miracle de
rééducation, on apprend que pour créer un roulement adéquat et assurer des
résultats positifs auprès de certains « patients », des cours de
réinsertion, de sensibilisation à la douleur infligée à leur victime et d’éducation
académique spécialisée sont mis en place en échange d’une peine réduite à 6
mois pour tout délinquant réussissant le programme avec « succès ».
Le plus haut taux de récidive se situant parmi les crimes sexuels, le
gouvernement a-t-il réellement la légitimité d’écourter des peines infligées
par des jurys impartiaux et légitimées par la jurisprudence des innombrables
causes similaires? À quoi sert, alors, la tenue d’un procès pour de tels
crimes? Les familles des victimes sont-elles consultées avant l’enclenchement
de ce processus?
Tant de questions qui restent pour l’instant sans réponse, alors que roule un
programme « éprouvé depuis trois ans ». D’accord, construisons Rome
en un jour.
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