lundi 2 décembre 2013

Adonis « Superman » Stevenson



« Superman » est toujours champion du monde aujourd’hui. Grâce à un knock-out fracassant face à Tony Bellew samedi soir, il reste le maître incontesté en boxe au Québec et au-delà des frontières.

Toutefois, malgré ses succès spectaculaires, son discours de Québécois fier et sa bonne conduite depuis des années, Stevenson est loin de faire l’unanimité dans la Belle Province. En fait, malgré que le boxeur fasse rayonner le Québec partout en Amérique du Nord et de l’autre côté de l’Atlantique (sa renommée s’accroît constamment un peu partout), les Québécois ont de la misère à se ranger pleinement derrière leur,  ou plutôt, le champion.

Comment-cela est-il possible ? Pourquoi un peuple habituellement fier de ses protégés tarde à appuyer pleinement l’un de ses athlètes les plus performant ?

C’est qu’en fait, les Québécois hésitent à pardonner à Stevenson ses frasques du passé. On rappelle que le boxeur a été accusé et condamné, alors qu’il n’était alors qu’un jeune homme, pour proxénétisme, voies de faits et autres accusations. Ce sont des condamnations graves, très graves.

Cette semaine, soit quelques jours avant le combat, on apprend pour la première fois l’histoire exacte de Stevenson. Son enfance difficile, son entrée dans un gang, son rôle parmi les pimps, sa violence envers les deux prostituées sous son contrôle, etc.  Quant on voit à la télévision que la force de frappe de « Superman » fait plier les genoux à ses adversaires, de véritables professionnels de la boxe, ça donne froid dans le dos d’imaginer que dans le passé, c’était une femme sans entraînement ni défense qui subissait les coups du pugiliste…

Or, l’homme a changé. Il est poli, respectueux envers tous et cherche à s’impliquer le plus possible dans la communauté. On ne peut lui reprocher le moindre faux pas dans la dernière décennie. Si son passé était resté caché du public, on pourrait avancer avec certitude que Stevenson serait un véritable modèle pour plusieurs jeunes Québécois.

En bout de ligne, il y a lieu de se poser des questions sur la relation entre le boxeur et les Québécois.

À continuellement faire ressurgir du passé les antécédents criminels de Stevenson en se distançant de son champion, est-ce que le Québec se prive d’un modèle de résilience pour la société ? Ou il encourage plutôt la réflexion approfondie des conséquences irréversibles de nos actes ? 

1 commentaire:

Benjamin Roussel-Beaulieu a dit…

Je trouve le raisonnement de certains très limité et j’ai été étonné de voir ce qui s’est passé au cours de la semaine précédant le combat. J'ai même lu certaines personnes qui comparaient Stevenson à Dave Hilton. C'est totalement ridicule, on compare un jeune homme repenti, transformé, qui n'a plus une once de mauvaise foi avec un homme à problème qui avait de la difficulté à combattre ses démons.

Il faut savoir donner une deuxième chance, ce que j’ai décidé de faire avec Adonis, qui, comme tu l’as dit, semble être transformé. À 17 ans, on en fait bien des folies et on peut être assez influençable.