mercredi 4 décembre 2013

Le maire clochard

Rob Ford. Le personnage, l’homme politique, l’homme de tous les vices. L’homme qui engage des prostitués à travers ses employés, utilise ses bureaux pour les recevoir, consomme drogues et alcools à maintes occasions, conduit en état d’ébriété, profère des menaces de mort en complet état d’intoxication. AH OUI, petit détail : LE MAIRE DE TORONTO.

Nombreux hommes politiques ont été éclaboussés par des scandales similaires dans le passé, mais vraisemblablement pas par tous ceux-ci et surtout pas à répétition. S’étant maintenant fait donner une tribune radiophonique, l’iconique maire utilise cette dernière pour bâtir son argumentaire afin de rester en poste. Un ministre perd un document officiel : il est destitué de son poste. Un candidat à la chefferie du PQ avoue avoir consommé de la cocaïne, et OH comble de la honte, avoue son homosexualité : il tombe en disgrâce dans l’opinion publique et devient affecté à la diplomatie à New York, surprise.

Un maire éclate en sanglots à l’antenne nationale, avouant ses nombreux problèmes, et on le dorlote, attendris par l’empathie envers la médiocrité. Comble de l’insulte, il insiste pour RESTER EN POSTE. Le conflit éthique est évident, les conseillers réagissent : on lui enlève ses pouvoirs dans une réunion spéciale du conseil de ville, et le maire rouge tomate fonce vers un député tel un taureau sans bride et pointe un autre du doigt en lui mentionnant « qu’il s’en souviendra aux prochaines élections ». Intimidation, enfantillages, violence : les mêmes traits qui déferlent les manchettes québécoises et dont les principaux protagonistes sont ostracisés avec véhémence.

Qu’attendent les mouvements sociopolitiques de l’Ontario pour agir? Les lobbyistes municipaux ont-ils une influence si importante qu’ils musèlent la dissidence? Chose certaine, une telle situation n’aurait pu perdurer plus de quelques semaines au Québec.


1 commentaire:

Mélijade Rodrigue a dit…

Je ne sais pas si la situation aurait été si différente au Québec. Je prends exemple sur Montréal, leur maire était pourri (oui, oui, je me permets le terme pourri) et pourtant, la population le réélisait à chaque élection! Je crois que les gens ne réagissent pas à Toronto, car les gens sont désillusionnés de la politique. Depuis quelques années ce n’est que scandale sur scandale sur scandale encore. Ce n’est même plus surprenant de voir un nouveau scandale politique aux nouvelles de 6h… Je ne suis pas d’accord avec l’inaction des citoyens de Toronto, je serais surement la première dans la rue pour crier au maire de démissionner, mais je comprends pourquoi certains ne font rien. Désormais, le peuple ne vote plus pour le meilleur candidat, mais bien pour le moins pire! En espérant que personne ne sera assez stupide (oui, oui, je me permets le terme stupide) pour mettre un X à côté du nom Rob Ford aux prochaines élections municipales, mais en attendant je ne m’attends pas que les citoyens de Toronto aient de grandes réactions… Malheureusement!