J’aimerais m’entretenir sur un sujet que je trouve particulier. La
folie qui entour la fameuse journée du lendemain de l’Action de grâce
américaine, où les commerçants offrent une foule de rabais impressionnants aux
consommateurs. L’événement prenant place d’abord aux États-Unis, s’impose par
ailleurs de plus en plus au Canada. « Les commerçants canadiens, qui ne soulignaient pas par le passé cette
période de promotion, ont commencé eux aussi à offrir des rabais importants à
l'occasion du Vendredi fou américain » (Radio-Canada, 2013 :
en ligne). Par contre, considérant que les rabais sont beaucoup plus importants
aux États-Unis et qu’il s’agit de l’Action de grâce américaine, je
m’entretiendrai plutôt sur l’événement de nos voisins du Sud.
Originalement, il s’agissait d’une fête chrétienne où les Américains
priaient Dieu pour le remercier des bonheurs reçus cette année-là. De nos
jours, il s’agit d’une fête laïque. Le principe étant tout de même semblable, jeudi
dernier, les Américains ont prit un moment pour se réunir en famille, afin
d’être reconnaissant pour tout ce qu’ils possèdent. « Thanksgiving
Day is a time for many people to give thanks for what they have » (Time and date, 2013 : en ligne). La
majorité des Américains en ont profité pour voyager partout à travers les
États-Unis pour être auprès de leur famille. « Some 43 million
people were expected to take trips on the holiday weekend, according to travel
group AAA, despite heavy rain, wind and snow across parts of the eastern United
States that started on Wednesday and snarled roadway and airport traffic »
(Reuters, 2013 : en ligne).
J’aimerais parler de l’ironie engendrée par cette folie. Leur
« Thanksgiving » se trouve à être le dernier jeudi de novembre. Le
lendemain, il s’agit du fameux « Black Friday ». Maintenant, pouvez-vous m’expliquer
pourquoi le lendemain qu’ils ont remercié la vie pour ce qu’ils ont, ils vont
littéralement se piler dessus en prenant d’assaut tous les magasins aux
États-Unis pour aller s’empresser d’acheter de nouveaux objets, dont ils n’ont
probablement même pas besoin, car ceux-ci profitent de rabais incroyables?
« The customer, who didn’t want to be identified, said he
ended up on the bottom of a pile when shoppers pushed forward for headphones on
sale » (WFAA, 2013 : en ligne). Les rabais aux États-Unis sont beaucoup plus
importants qu’au Canada, certes, mais est-ce une raison pour commencer à user
de violence envers les autres consommateurs?
Petite parenthèse, cette année le
« Black Friday » américain a engendré des recettes de 3 milliards de
dollars, uniquement avec les ventes en ligne (01net, 2013 : en ligne).
Sources :
http://www.01net.com/editorial/609556/black-friday-3-milliards-de-dollars-depenses-en-ligne-aux-etats-unis/
1 commentaire:
En toute honnêteté, j’ai vécu un état de dissonance cognitive lors du dernier « Black Friday ». Partagée entre la tentation de profiter de ces baisses de prix pour acquérir quelques articles dont au fond je n’ai pas vraiment besoin, mais qui sont tout de même attrayants, et ma préoccupation de ne pas me soumettre au paroxysme même de notre société de surconsommation. Habile piège mercatique, nous sommes bombardés d’annonces dans les journaux, de publicités télévisées et de courriels promotionnels.
Le fait qu’une célébration prônant à la base le rassemblement en famille et la reconnaissance de ce que l’on a ait été dénaturée et transformée en un véritable cirque me met franchement mal à l’aise. La perspective d’être confrontée aux instincts primitifs de certains consommateurs qui sont prêts à tout pour mettre la main sur le dernier engin électronique à moitié prix, très peu pour moi. Le bilan de cette année compte plusieurs décès, ce qui m’amène à croire que nous devrions nous poser de sérieuses questions en tant que société, mais également en tant qu’individu.
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