jeudi 5 décembre 2013

L'espace privé-public



Le concept de sphère publique réside essentiellement dans le fait de diffuser des dossiers d’intérêt général à la population, en plus de stimuler un débat public dont l’essence même est la quête du bien commun. La diffusion de l’information se fait par le biais de différents canaux, dans lesquels le sensationnalisme gagne du terrain. La rationalité y a encore sa place, mais ne constitue plus la base de l’argument, ce qui a pour effet de remettre en doute la pertinence des contenus diffusés. Jusqu’à quel point peut-il être considéré éthique et nécessaire de révéler les détails de la vie de personnalités publiques au grand jour par exemple?

La composition de l’espace public est une chose, mais qu’en est-il de ses limites? La frontière entre sphère publique et sphère privée se trouve à être de plus en plus ambigüe puisqu’on assiste à une montée en flèche de l’informatisation de la société qui est propice à l’intrusion dans la vie privée. De nouvelles lois adoptées suite aux attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis reposent sur un contrôle et une surveillance accrus, ce qui malgré ses prétextes d’ordre de sécurité publique, rend acceptable la pénétration dans la vie privée des gens et brime également leurs libertés individuelles.

Deux autres tendances contradictoires contribuent à rendre difficile la définition de la frontière entre le public et le privé. D’un côté, la société s’individualise de plus en plus à cause des nouveaux moyens de consommation culturelle qui contribuent à isoler les individus, tels que le « iPod », la télévision, le cinéma maison, le cellulaire… Les logements d’une bonne partie de la population sont dotés de davantage de commodités qu’auparavant et ce confort individuel contribuerait aussi à ce phénomène. À l’opposé, on observe une fascination grandissante par rapport à la mise en spectacle de sa propre vie privée et celle d’autrui. La popularité grandissante des émissions de téléréalité, des sites internet qui sont basés sur la diffusion d’images captées dans la vie quotidienne ou bien les réseaux sociaux où les usagers étalent leur vie privée aux yeux de tous sont également des manifestations de cette tendance.  La popularité d’internet rend d’autant plus complexe la distinction entre le public et le privé puisque tout usager peut publier ce qu’il désire. Internet permet en quelque sorte une ouverture positive vers la démocratie, mais nourrit aussi un voyeurisme malsain. Il en découle une abondance de contenus  accessibles, mais qui sont dilués en pertinence. 

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