dimanche 13 novembre 2011

L'usage abusif d'un sédatif

Ayant plusieurs membres de ma famille qui évoluent dans le milieu des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), j’entends fréquemment des histoires bouleversantes. Les sujets de ces histoires sont divers, mais plusieurs démontrent un manquement grave sur le plan de l’éthique. La plus récente histoire que j’ai entendue est tout à fait horrible. Malheureusement, ce n’est pas la première fois qu’on entend ce genre d’histoires et ce n’est assurément pas la dernière non plus. Il y a quelques jours, dans un des CHSLD de Québec, une infirmière avait un patient atteint de la maladie d’Alzheimer. Puisqu’il était agité, les responsables l’avait installé dans une chambre isolée, et ce, afin qu’il ne dérange personne. Durant l’après-midi, l’infirmière passait pour donner la médication nécessaire à chaque patient. Arrivée dans la chambre de la personne atteinte d’Alzheimer, l’infirmière a profité du fait qu’elle était supposément agitée pour lui injecter un sédatif très puissant. N’ayant aucunement besoin de cette injection, le patient a eu de graves effets secondaires. L’infirmière a donc utilisé ce médicament afin que l’agité se taise, puisqu’elle était lassée d’entendre ses cris. Quand j’ai entendu cette histoire, j’ai trouvé ça épouvantable. Quel manquement sur le plan éthique et professionnel! L’utilisation du pouvoir (médication dans notre cas) pour dicter le comportement d’autrui. Cette infirmière a peut-être agi selon son propre cadre éthique, mais ce n’est assurément pas de cette manière que j'aurais traité ce patient.

2 commentaires:

Bianca a dit…

En effet cette histoire est terrible, cependant je vais me permettre de jouer un peu l'avocat du diable. Je vais commencer par me mettre dans la peau de l'infirmière. Peut-être remplace-t-elle d'autres infirmières ou préposées aux bénéficiaires depuis plusieurs jours. Peut-être il a t-il un manquement dans le personnel. Nous savons tous que les infirmières travaillent dans des conditions qui ne sont pas particulièrement faciles ni plaisantes. Elles doivent travailler de jours, de soirs, de nuits, de fin de semaines et parfois jusqu'à 16, 20 heures de suite. Il se peut bien dans le cas présent que l'infirmière en question était peut être fatigué. Il se peut que le patient n'est pas reçu les bons soins, ce qui expliquerait qu'il crie. Si l'infirmière lui a administré un sédatif c'est qu'il n'était surement pas très calme. Pour une infirmière qui se trouve au bout du rouleau cela peut sembler une solution acceptable. Bref je déplore ici plutôt le manque de personnel et ou de formation dans le cas de situation présente, je suis convaincue que s'il y avait eu un médecin ou autres membres du personnels sur place qui aurait pu s'occuper du patient qui criait, la situation aurait été bien différente.

Anthony Croteau-Leblanc a dit…

Effectivement, s'il y avait eu plus de personnel, la situation aurait, peut-être, été fort différente. Toutefois, il faut vivre dans le monde actuel et nous savons tous qu'il y a un énorme manque de personnel dans ce domaine. Alors, je ne crois pas que le fait que les infirmières soient fatiguées leur donnent le droit de droguer les patients.Je suis d'accord avec vous Bianca, mais devons-nous accepter ce genre d'histoire au détriment de la santé des patients?