vendredi 25 novembre 2011

Lululemon ou comment mettre quelqu'un mal à l'aise

Publicité ou non, la femme a définitivement été traitée comme un objet lors de l’ouverture d’une boutique de vêtements unisexes conçue pour le sport nommée Lululemon. « Le concept était le suivant : les 30 premières clientes à passer les portes de la boutique en sous-vêtements recevaient gratuitement un ensemble (un haut et un bas). Les femmes prévoyaient se présenter soit en culotte et se cacher les seins avec les mains, soit en culotte et en soutien-gorge ». (Grewal, 2011 : 45) Dès l’ouverture des portes du magasin, les femmes se sont vu refuser le droit de porter un soutien-gorge et on dût le retirer et se cachant ainsi devant plusieurs photographes et caméramans. Oui c’est amusant de recevoir des vêtements gratuitement, mais à quel prix ? Où est la limite respectable qu’une entreprise peut nous pousser à agir pour faire de la promotion ? Est-ce acceptable sur le plan éthique ? Je tiens à dire que la mission de Lululemon est « de procurer aux femmes un mode de vie empreint de joie, de santé, d’équilibre et d’autonomisation. » (Grewal, 2011 : 45)


Source

Grewal et al. 2011. Marketing. Québec. Chenelière /Mc Graw Hill. 660 page.

5 commentaires:

Sandra Veilleux a dit…

Je trouve ce genre de promotion complètement ridicule. Évidemment, le but de la boutique était de faire parler d’elle, et cela a fonctionné de toute évidence. Toutefois, je me questionne sur les femmes qui se sont dévêtues afin d’obtenir un ensemble gratuitement. Est-ce que ça valait vraiment la peine de déambuler en sous-vêtements pour des vêtements Lululemon? Je n’encourage pas du tout ce genre de promotion, mais voyant que certaines personnes sont prêtes à y participer, il faut croire que c'est une stratégie efficace... Finalement, je crois que ce genre de promotion n’est pas du tout en accord avec sa mission qui vise un mode de vie empreint d’équilibre et d’autonomisation.

LaurieCout a dit…

Je suis assez outrée qu'on puisse faire faire un défi pareil aux clientes. J'imagine que la compagnie ne croyait pas que certaines le ferait... Qui plus est, ce n'est pas que de respecter les femmes dont on parle. Ils ne suivent même pas leur mission! Où s'arrêtera les campagnes de publicité experientielles de ce genre? Faut-il choquer pour se faire remarquer? On pourrait faire le parallèle avec Benetton et leur campagne Unhate, qui envoit un beau message, mais à quel prix?

Méline Lemaire a dit…

J'acquiesce, et ça me 'révolte'.
Car ce n'est pas comme si Lululemon Athletica était la première compagnie à rendre l'image de la femme-objet dans un but promotionnel. Combien de marques remplissent leurs vitrines et affiches de 'Sex-appeal' pour tenter de remplir leurs caisses au maximum..? Cela est prouvé, nous avons tous un comportement exploratoire lié à l'attention réflexe lorsque nous sommes face à ce genre de publicités/promotions 'attirantes'.
Ce qui m'inquiète, c'est que cela est rendu normal, voire même accepté par l'opinion général...
Et c'est ainsi que des femmes se mettent à courir pratiquement nues (et pourquoi pas devant des caméras), pour tenter de recevoir un ensemble sans payer, si ce n'est que le prix de leur corps...
Cela me fait penser à tous ces clips vidéos (regardés avant tout par les plus jeunes...) où femme n'est plus que proie, viande à attraper. Des mots forts, vous croyez ? Il est possible de se rendre compte de cette déchéance en restant quelques minutes sur une chaîne musicale : il n'y a plus (ou très peu), à l'heure actuelle, d'artiste féminine qui parvienne à vendre ses disques sans perdre son auto-estime ; la nudité attire très certainement plus que le talent... Mais dans quelles mesures ces femmes acceptent-elles de convenir à un public qui en demandera toujours plus ?!

Joël Auchu a dit…

Je suis bien d'accord que la proposition de l'entreprise était très osée. Toutefois, je pense que le pire dans l'histoire ne vient pas de la proposition indécente de Lululemon pour faire parler d'elle mais bien des femmes qui ont accepté de se dévêtir. Si la campagne était aussi choquante qu'on le dit, les femmes ne se seraient tout simplement pas présentées à l'entrée. Il faut donc se demander qui est le pire dans l'histoire, l'entreprise qui propose quelque chose d'indécent ou les femmes qui acceptent la proposition?

Marie-Hélène Collin a dit…

Oui, le but de certains coups de publicité est de choquer, pour attirer l'attention, pour faire parler d'eux. Et cette fois-ci, pour Lululemon, ça a marché. Ça choque, ça surprend. Les gens, et surtout les femmes, crient au scandale. Je ne suis pas d'accord avec ce concept de "forcer" les femmes à se dénuder, c'est dégradant pour l'image de la femme. Par contre, un autre côté me fait penser que cette publicité est tout de même réussie. Parlez-en en mal, parlez-en en bien, mais parlez-en, dit le dicton. Je suis certaine que cette boutique a attiré plusieurs curieux suite à cet évènement. Malgré tout, la campagne n'a pas respecté la mission de l'entreprise, elle va même à l'encontre de celle-ci. Donc oui, le concept est allé un peu trop loin, mais il ne faut pas oublier que des femmes ont accepté la proposition de se dévêtir. Et c'est à ce moment qu'on peut se poser des questions sur l'avenir de l’image de la femme dans notre société…