mardi 15 novembre 2011

Le jour de la marmotte version santé




J'ai trouvé un article fort intéressant aujourd'hui sur le site de Cyberpresse concernant « Un rapport d'experts longuement attendu sur la façon dont les Canadiens abordent la fin de vie demandant au gouvernement fédéral de décriminaliser l'euthanasie et le suicide assisté. » (En ligne: 2011) Selon moi, c'est le jour de la marmotte car on parle de ce sujet à chaque année, voire à chaque fois qu'il y a un procès sur un suicide assisté. Je me rappelle même d'avoir fait un projet sur ce sujet au secondaire au début des années 2000... Je ne comprends pas pourquoi ce dossier n'est pas encore réglé aujourd'hui en 2011. Même si l'on peut se considérer comme une société évoluée, nous sommes très peu avancés sur certains sujets. Nous n'avons qu'à penser au mariage homosexuel au Canada permis seulement depuis 2005. Des fois j'ai l'impression d'être en 1950. Pourquoi une personne malade n'a-t-elle pas le droit de demander à mourir, même lorsqu'il n'y a plus aucun recours médical? Si ses journées sont synonymes de souffrance depuis un certain temps, pourquoi lui interdire l'euthanasie? Je trouve cela vraiment aberrant de parler encore de ce dossier aujourd'hui. Selon moi, il n'y a même pas de débat. Je trouve aussi aberrant le fait que des politiciens puissent décider en quelque sorte du sort de personnes malades. L'euthanasie a vraiment un lien avec l'éthique car elle se rapporte aux quatre formes de réflexion éthique: à l'éthique de la sollicitude car le médecin aidera une personne qui souffre, à l'éthique de la responsabilité parce que le médecin sera soucieux des conséquences sur le patient et son entourage, à l'éthique utilitariste puisque les conséquences de l'euthanasie seront bonnes (le patient ne souffrira plus, sa famille sera d'une certaine façon soulagée) et à l'éthique déontologique car si l'euthanasie devient légale, le médecin respectera la loi. Et vous, est-ce que vous êtes en faveur de cette légalisation? (La Presse. 2011. « Des experts proposent de légaliser l'euthanasie ». En ligne. http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201111/15/01-4468081-des-experts-proposent-de-legaliser-leuthanasie.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS1. Consulté le 15 novembre 2011.[Accès WWW])

2 commentaires:

Rose-Marie a dit…

Je dois avouer que j'ai également beaucoup de difficulté à comprendre pourquoi le suicide assisté n'est pas encore un acte légalisé. À mon sens en moi, lorsque des gens sont atteints d'une maladie incurable et qu'ils savent que leur qualité de vie ne peut que se dégrader, il leur appartient de décider s'ils souhaitent ou non rester en vie. De plus, en légalisant le suicide assisté, des pratiques immorales pourraient être évitées.

Je ne sais pas si certains d'entre vous se souviennent de Stéphane Dufour, un jeune homme souffrant d'une déficience mentale qui avait aidé son oncle à se suicider, en 2006, au Lac Saint-Jean. Stéphane Dufour était aisément manipulable, en raison de sa déficience. M. Dufour avait un oncle, qu'il aimait énormément, et qui était atteint d'une maladie incurable qui le clouait à un fauteuil roulant. Lorsque ce dernier lui a demandé d'installer le mécanisme qui lui permettrait de se pendre, Stéphane Dufour s'est exécuté, même si ce geste le peinait; il ne voulait pas décevoir son oncle qu'il aimait tant.
Par la suite, Stéphane Dufour a été accusé d'aide au suicide, puis a été entrainé dans de nombreuses procédures judiciaires, avant d'être finalement acquitté.

Si le suicide assisté avait été légalisé à ce moment, Stéphane Dufour n'aurait peut-être pas eu à vivre toute cette histoire éprouvante. Après tout, il ne voulait que respecter les dernières volontés d'un être aimé.

Cynthia Fontaine a dit…

Un des problèmes avec le suicide assisté est la notion de consentement. Ce concept semble simple à définir. Pourtant, il est encore au cœur de débats juridiques concernant des sujets tels que les relations sexuelles avec un(e) mineur(e) et le viol.

Comment s’assurer que la personne malade donne vraiment son consentement ? Comment s’assurer que la véritable raison de désirer « mourir dans la dignité » soit directement liée à la maladie dont souffre la personne ? Et encore, comment devons-nous fixer le degré de souffrance ultime qui justifie le suicide comme une solution ?

Dans le cas d’un viol où il y a utilisation de drogue, il est logique de statuer que la personne qui a été droguée n’était pas en mesure de donner son consentement. Dans le même ordre d’idée, un âge légal de consentement sexuel a été déterminé puisqu’il est statué qu’en deçà de cet âge, la personne n’a pas la maturité requise pour prendre une telle décision. Alors, dans le cas d’une personne malade à qui on a administré une drogue médicinale pour soulager ses symptômes, peut-on dire que cette personne possède la pleine maîtrise de ses fonctions intellectuelles et cognitives pour prendre LA décision ultime de sa vie ?

Pensons aussi à une personne qui avait déjà des idées suicidaires avant de tomber malade à cause, par exemple, d’une peine d’amour. Cette maladie peut ensuite lui apporter d’autres problèmes tels que la perte de son emploi, éloignement de ses amis, être dans l’incapacité de s’occuper de ses enfants, etc. Si cette personne demande le suicide assisté, comment peut-on certifier que le véritable prétexte soit la maladie ? Déjà, nous ne permettons pas qu’une personne se suicide à cause de tous les autres problèmes que je viens de mentionner et qui sont tout autant souffrants.

Je ne dis pas que les personnes atteintes d’une maladie incurable doivent rester dans leur souffrance. Je tiens simplement à rappeler les enjeux moraux et légaux du suicide assisté qui peut créer autant de problèmes que d’en régler.