lundi 10 décembre 2012

Un drame qui aurait pu être évité?


C'est le 17 octobre 2010 que Maria Dorval, une femme de 28 ans de Montréal, fût poignardée par son mari. Tout comme plusieurs femmes dans ce monde, Mme Dorval était victime de violence conjugale. Son mari la menaçait constamment de mort. Avant ce terrible incident, Mme Dorval avait contacté à maintes reprises le service 911 mentionnant que son mari tenait un couteau à la main : « Oh, oh, oh, tu tiens ton couteau en main, tu dis que tu vas me tuer. Tu as pris ton couteau, tu penses que tu peux me tuer avec mes trois enfants », et ce, en ligne avec le 911. Le répartiteur demande donc à la dame si elle voulait qu’on lui envoie une voiture de police. Sans réponse, Mme Dorval rappelle pour se rétracter. Ce scénario se produisit à 3 reprises, jusqu’à ce qu’elle décide de faire définitivement une plainte. Six jours plus tard, la dame est tuée par l’homme en question. On se demande où en était la plainte? Le centre de service se défend en mentionnant que le dossier n’était pas prioritaire. Cinq policiers sont d’ailleurs devant un tribunal en déontologie pour négligence. Ce drame aurait-il pu être évité? 

Connaissez-vous le syndrome de Stockholm? Ce syndrome décrit une situation, fondamentalement paradoxale, où les agressés vont développer des sentiments de sympathie, d'affection, voire d'amour, de fraternité, de grande compréhension vis-à-vis de leurs agresseurs. Or, ce syndrome se décline souvent dans le comportement des femmes battues. Je ne dis pas que cette femme était atteinte de ce syndrome, mais reste-t-il que le syndrome doit être pris en considération pour le traitement des plaintes. Selon l’article dans le Journal de Montréal, le service de police de la Ville de Montréal a avoué qu’ils sélectionnaient les dossiers et que celui-ci n’était pas jugé prioritaire.  Or, suite aux multiples appels de la dame, il aurait été le devoir des répartiteurs du 911 d’envoyer tout de même une patrouille, et ce, malgré le refus de la dame. Peut-être la femme souffrait de ce syndrome et c’est la raison pour laquelle est retirait ses plaintes, et non pas parce qu’elle se sentait de nouveau en sécurité. De plus, je crois que les répartiteurs du 911 n’ont pas nécessairement les compétences requises pour juger de l’état psychologique d’une personne. Ils ne peuvent donc pas se baser sur ce critère pour juger de l’urgence d’un dossier, mais devrait pourtant être considéré. Une patrouille a été envoyée seulement à la suite de la dernière plainte, et ce, pour n’émettre qu’une simple injonction? Je crois que les policiers auraient dû amener l’individu au poste ou assurer une certaine protection à la dame, sachant que ses enfants et elle étaient en danger. On voit tellement de drame à la télévision de parents qui tuent leurs enfants. Je ne comprends pas que des plaintes de la sorte ne soient pas prises en considération. Chaque plainte est unique et une évaluation rigoureuse doit être faite. Est-ce normal pour un service de police de se dire que telle femme n’a pas encore assez « manger de tape sur la gueule » pour que sa plainte soit considérée ? Cela a peut-être l’air poussé, mais moi je vois les choses ainsi. Un inspecteur au service des enquêtes de la Ville de Montréal avoue que les policiers reçoivent tellement de plaintes pour la violence conjugale, que le risque de les banaliser est bien réel. Je ne sais pas moi, mais augmentez vos effectifs? La violence conjugale est un acte grave dont toutes les plaintes, nombreuses sont-elles, doivent être traitées équitablement. Pourquoi suffit-il toujours que quelqu’un perde la vie pour que les « zozons » se réveillent et qu’ils renforcent leur système ? Ceux qui sont chargés de nous protéger devraient considérer tous et chacun. 

Source :
http://www.journaldemontreal.com/2012/11/22/plainte-mal-evaluee

1 commentaire:

ÉmilieM a dit…

Cet article m’a beaucoup rejoint puisque je suis justement en train de faire un travail sur la violence conjugale. Tout comme l’auteure de ce texte, je crois que les services policiers devraient être renforcés et devraient prendre ce problème plus au sérieux. Plusieurs femmes, comme c’est le cas de Mme Dorval, téléphonent plusieurs fois pour finalement retirer leurs plaintes. Malgré ce fait, les policiers devraient exercer leur pouvoir dans des situations pareilles.

En écoutant l’émission Face-à-face, j’ai appris que les policiers ont maintenant le droit de décider s’ils amènent ou non la personne violente au poste de police : ils doivent prendre leur décision en jugeant la gravité de la situation. Les policiers doivent définitivement prendre le sujet plus au sérieux si nous ne voulons pas que des cas comme Mme Dorval se répètent.

Sur le site du Service public d’éducation et d’information juridiques du Nouveau-Brunswick (SPEIJ-NB), de précieux conseils sont énoncés et tous les policiers devraient lire ce document.

« Lorsqu’une victime de violence conjugale appelle la police pour avoir de l’aide, elle a besoin de sentir que sa situation sera prise au sérieux et que la police interviendra rapidement. Beaucoup de victimes ont peur de téléphoner à la police. Elles craignent que la police se range du côté de l’agresseur, se moque d’elles ou leur enlève leurs enfants. »

« Une victime a besoin d’être prise au sérieux. De nombreuses femmes maltraitées se blâment et ont besoin de se faire dire qu’elles ne sont pas responsables de ce qui leur arrive. Écoutez bien la victime. Elle n’admettra probablement PAS qu’elle est une femme maltraitée ou victime de violence familiale. »

Le manque de sérieux des policiers doit définitivement cesser!

Extrait de l’émission Face-à-face. En ligne. URL [http://vtele.ca/videos/face-a-face/lundi-12-decembre-2011-la-violence-conjugale-est-elle-prise-suffisamment-au-serieux-par-la-police-partie-2_38272_38271.php]. Consulté le 22 janvier 2013.

Service public d’éducation et d’information juridiques du Nouveau-Brunswick (SPEIJ-NB). Publications – Violence et mauvais traitements. En ligne. URL : [http://www.legal-info-legale.nb.ca/fr/spousal_assault]. Consulté le 22 janvier 2013.