mardi 4 décembre 2012

La une controversée du New-York Post

Qu'est-ce qui cloche dans cette une du New-York Post selon vous?

Photo : Radio-Canada 

« Poussé sur les rails du métro, cet homme va mourir. CONDAMNÉ » 


C'est simple, on voit un homme qui va mourir avec l'arrivée du métro. Cela veut donc dire que le photographe a préféré capter l'événement sur sa caméra plutôt que de venir en aide à cette personne. Pour ajouter au cynisme de cette situation, le journal américain a décidé d'utiliser cette photo pour sa couverture. Je crois qu'il s'agit ici d'une très mauvaise décision de la part de l'équipe de rédaction du New-York Post

Sur son blogue, Radio-Canada relate les événements : « L’accident s’est déroulé à la station de la 49e rue, lundi, à New York. Un homme de 58 ans, Ki Suk Han, a été poussé sur les rails par un inconnu “dérangé”, selon les termes utilisés par le tabloïd. Il n’est pas parvenu à remonter sur le quai à temps et a été écrasé par le métro qui arrivait. »

La photo a été largement véhiculée sur les médias sociaux et a grandement fait réagir les internautes. Pourquoi ne pas avoir aidé cet homme? Pourquoi avoir publié cette photo? Cet homme est mort. Il y a ici un manque flagrant de jugement! Selon les informations, le photographe aurait donné comme raison qu'il voulait utiliser son flash pour alerter le conducteur du métro. Il a aussi affirmé avoir couru et fait des signes en direction du wagon. Personnellement, je ne suis pas convaincue par ces explications. 

Est-ce que le New-York Post a créé cette une pour attirer des lecteurs? Qu'est-ce que vous en pensez? Est-ce que l'on dépasse le cadre informatif du journalisme en publiant ceci? Est-ce un manquement au rôle d'un média? 

Selon moi, ce n'est que véhiculer une horreur, une horreur qu'on ne pourra pas changer au final, car personne ne lui est venu en aide. Ce n'est qu'une triste histoire qui ne mérite rien d'autre qu'être déploré et non pas de faire la page couverture d'un média. Pensez à la famille et aux amis de cet homme! 

2 commentaires:

Stéphanie Villeneuve a dit…

Depuis que j’ai vu cette photo, je cherche, je cherche et je cherche encore une raison qui pourrait expliquer la situation. Je pose le problème sous divers angles pour essayer de trouver une excuse, car ceci n’a aucun sens. Le photographe était trop loin et à la vitesse qu’arrive un métro, il n’avait pas le temps de sauver le pauvre homme? Non. Parce que le premier réflexe n’est pas de sauter sur son appareil, mais bien d’aider. Tout comme nous avons un instinct de survie, je crois que nous avons aussi cet instinct de porter secours automatiquement à quelqu’un en danger. Peu importe la forme du danger : étouffement, évanouissement, etc. Bon, certains sont moins bons pour gérer leur stress dans pareille situation, mais le fait est que je crois que nous avons tous cet automatisme si une telle situation se produit. En fait, c’est ce que je croyais jusqu’à maintenant.

Je sais que la situation est inacceptable. Jamais il y aurait dû avoir de photos, mais aucune d’elles n’aurait dû être diffusées. Par contre, on blâme beaucoup le photographe, et avec raison, mais l’accident se produit dans un métro de NY. Il est assez difficile de croire qu’il y avait seulement le photographe sur place. Alors, où sont les autres personnes? Pourquoi, sur la photo, aucun de ceux qui attendaient le métro n’est dans l’objectif de l’appareil pour tenter de sauver l’homme? Ils sont tous figés sur place? Ils avaient peur d’aller proche des rails parce qu’une minute avant un dérangé avait poussé un individu? Peut-être. Cependant, je me rends compte que finalement, ce petit instinct qu’avait, à mon avis, chaque citoyen semble être en voie de disparition. Bref, je pense que je vais arrêter de chercher, car j’en aurais pour l’éternité.

Unknown a dit…

Je suis totalement d’accord avec votre interprétation de la situation pour ce qui est arrivé ce jour-là dans le métro de New York. Pour ma part, je crois que le photographe n’a même pas bougé d’un centimètre lorsque la situation s’est produite. J’aimerais bien avoir tort en disant cela, mais la seule préoccupation du journaliste était, à cet instant précis, de capturer la photo de sa vie qui ferait le tour du monde. Le but du photographe était probablement de capturer ce moment inédit et qui permettra d’augmenter sa notoriété dans ce milieu. Cela me rappelle un film « Le Bang Bang club» qui relate le passage de photographes envoyés par divers journaux en Afrique du Sud lors de l’Apartheid. Le film montre avec brio à quel point les photographes se détachent de leur sujet à force d’être confrontés à la violence jour après jour. Ils banalisent le fait de laisser une personne mourir pour récolter une photo. Le but ultime de leur vie : récolter un Pulitzer pour une photo prise sur le terrain. Je crois que c’est un peu ce qui s’est produit ici. Je ne sais pas qui est le photographe qui a pris l’image, mais c’est clair que son but était purement égoïste et consistait à prendre une photo qui allait le rendre célèbre, peu importe le sort de la personne en détresse. Je sais que cette analyse de la situation peut paraître dure, mais je crois qu’il est important de soulever ce point.