Une intervention policière sur la rue Berri à Montréal s'est soldée par la mort d'Alain Magloire, ce lundi 3 février 2014. Selon les sources de La Presse, l'un des policiers impliqués heurté Alain
Magloire avec sa voiture, à basse vitesse, pour le déstabiliser et
tenter de faire tomber le marteau qu'il brandissait ». Or, selon un témoin, le suspect serait retrouvé sur le capot de la voiture avant d'être jeté en bas
par un autre policier, il aurait alors perdu pied pour perdre la vie quelques instants
plus tard. C'est en croyant que le suspect armé d'un marteau se dirigeait vers sa collègue que l'un des policiers a tiré sur ce dernier.
Selon La Presse, le père et le frère de la victime refusent de mettre tout le blâme sur les policiers et souhaitent une prise de conscience de la société et des gouvernements, afin qu'une telle situation ne se reproduise pas. « J'espère qu'on fera la lumière sur ce qui s'est passé, dit René
Magloire. C'est toujours le même problème lorsqu'il y a des cas de ce
genre-là: la limite entre la légitime défense et l'agression. Il y a
plusieurs choses à voir et à vérifier ».
Cet événement et les propos dits par le frère de la victime, René Magloire, m'ont amené à une réflexion, notamment en ce qui a trait au pouvoir des autorités policières. Effectivement, il y a lieu de se demander quelle est la limite entre la légitime défense et l'agression. Bien que l'usage de la force soit courramment utilisé par la police afin de se défendre ou de protéger les citoyens, il arrive quelquefois des abus de pouvoir des autorités policières, notamment quand l'on pense au cas de l'agente au matricule 728, où celle-ci a été poursuivie pour 400 000 $ auprès des quatre citoyens sur lesquels elle aurait utilisé une force plus que celle nécessaire en plus de les injurier. Cet événement avait suscité une grande controverse, surtout sur les médias sociaux.
Pour revenir au cas d'Alain Magloire, il y a lieu de se questionner si sa mort auvait pu être évitée. Selon les témoins de la scène, le policier qui aurait tiré sur Alain Magloire lui aurait visé le thorax à trois ou quatre reprises. L'homme aurait succombé à ses blessures quelques instants plus tard. Comme le mentionne le journaliste, monsieur Santerre, pourquoi toujours viser le thorax? C'est une question que je me suis longtemps posée. Il y a bien d'autres mesures qui existent pour tenter de maîtriser un suspect, lesquelles devraient toujours être employées en premier lieu, comme le pistolet à décharges électriques (Taser gun), le poivre de cayenne, le bâton à poignée latérale, etc. Dans le cas où la seule option qui reste est le pistolet, alors pourquoi ne pas viser la jambe, par exemple? Plusieurs cas semblables à celui d'Alain Magloire sont survenus en moins de deux ans, et il y a lieu de se questionner sur les méthodes utilisées par les autorités policières, et de se pencher sur la limite entre la légitime défense et l'agression, voire les abus de pouvoir.
Références:
Grondin, Normand. 2013. « Poursuite de 400 000 $ contre le matricule 728 », dans Radio-Canada. En ligne. 27 septembre. http://ici.radio-canada.ca/regions/Montreal/2013/09/27/008-poursuite-civile-matricule-728.shtml. Consulté le 5 février 2014.
Santerre, David. 2014a. « Homme abattu : le policier voulait-il protéger sa partenaire? », dans La Presse. En ligne. 4 février. http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/faits-divers/201402/04/01-4735309-homme-abattu-le-policier-voulait-il-proteger-sa-partenaire.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4735687_article_POS1. Consulté le 5 février 2014.
Santerre, David. 2014b. « Mort d'Alain Magloire : les policiers impliqués en arrêt de travail », dans La Presse. En ligne. 5 février. http://www.lapresse.ca/actualites/montreal/201402/05/01-4735740-mort-dalain-magloire-les-policiers-impliques-en-arret-de-travail.php. Consulté le 5 février 2014.
2 commentaires:
Soit, je suis d'accord que les policiers ont d'autres moyens que d'utiliser leur arme dans des situations d'attaque. Par contre, il ne faut pas oublier que malgré leur solide formation, derrière le policier il y a un homme ou une femme comme vous et moi qui peut avoir peur lui aussi face au danger. Dans ces situations, il est facile de ne pas prendre la bonne décision quand nous n'avons qu'une fraction de seconde pour évaluer les options.
Je comprends ton point de vue. Or, n'est-il pas pertinent de remettre en question la «solide formation » des policiers, notamment en ce qui a trait aux situations de légitime défense? Je comprends que, sur le coup du moment, nous ne sommes pas toujours portés à faire le bon choix. Par contre, en tant qu'autorité qui prône la sécurité,il est selon moi primordial de savoir réagir de la bonne façon dans ces situations, pour justement éviter les décès involontaires de ce genre. Comme les ambulanciers et les infirmiers qui sont formés pour prodiguer les premiers soins à des blessés et qu'ils doivent vite réagir, pourquoi ne pas avoir davantage de formations préventives afin d'éviter de telles situations? Je sais tout à fait qu'il doit y en avoir, c'est certain, mais il s'agit de la sécurité d'autrui. Comment peut-on se sentir en sécurité, dans de telles situations? Il y a des professions dans des domaines comme la médecine, la justice et la sécurité publique ou l'erreur peut coûter très cher. Cet incident d'Alain Magloire aura vite fait de « réveiller » la SQ au sujet des ses méthodes d'intervention, et notamment à recourir à davantage de formations pour des situations de danger, comme celle-ci.
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