Depuis la venue de la Charte des valeurs
québécoises, le port de signes religieux dans les établissements publics
(étatiques ou non) est de plus en plus critiqué par les tenants de cette
charte. Nous avons affaire à un réel débat de société au cœur de l’actualité.
Je suis tombée aujourd’hui sur un article
de La Presse, aujourd’hui, lequel
portait sur une décision de la Commission des droits de la personne et des
droits de la jeunesse poussant une école secondaire privée à changer un
règlement interne. Pour quelle raison? Afin de permettre à une élève de porter
son voile en classe.
Voici le contexte. En septembre 2010, le
collège Letendre de Laval accueille pour la première fois de son histoire une
jeune musulmane voilée. Le collège Letendre est une école secondaire privée
entièrement laïque, et ce, depuis sa création. Ne sachant pas quoi faire avec
ce cas étant donné la réglementation laïque de l’établissement, la direction a
décidé de rencontrer l’élève dont il est question. Après discussion, la
direction a pris la décision d’accommoder la jeune fille en lui laissant porter
son voile.
Toutefois, même si elle s’est bien
intégrée, qu’elle a de bons résultats scolaires et qu’elle a même fait du
bénévolat à son école, son hijab dérange la direction. N’ayant pas de
réglementation claire permettant le port du voile ou autre signe religieux, la
direction a préféré s’opposer à son propre accommodement pour éviter que
celui-ci face place à d’autres demandes. « On
est une école laïque. Il n'y a aucun symbole religieux entre nos murs » a
déclaré le directeur, selon les sources de La Presse. La direction du collège a donc décidé d’adopter un
nouveau règlement stipulant l’interdiction de porter des signes religieux ostentatoires à
l’intérieur de l’établissement. Or, la mère de l’élève en question a été
contactée par le collège afin d’être informée de cette décision. Outrée par
ladite décision, la mère de l’élève s’est adressée à la Commission des droits
de la personne et de la jeunesse afin de rectifier la situation. Dérogeant la
loi, le règlement a été finalement été retiré par la direction.
Selon vous, la direction a-t-elle bien
fait d’envisager un nouveau règlement concernant l’interdiction du port de
signes ostentatoires dans l’établissement, et ce, après avoir d’abord permis à
l’élève musulmane de l’accommoder? Et comment auriez-vous agit dans le cas du directeur si vous étiez dans sa situation?
Source :
Duchaine, Gabrielle. 2014. La Presse. En ligne. 10 février. http://www.lapresse.ca/actualites/education/201402/09/01-4737163-une-ecole-privee-laique-doit-revoir-son-reglement.php.
Consulté le 19 février 2014.
1 commentaire:
Bonjour Valérie,
Si j'avais été à la place de ce directeur, je n'aurais jamais empêché cette étudiante de conserver son voile. Après avoir reçu l'avis de la commission des droits de la personne, celui-ci s'est cependant rétracté sans complications. Je respecte le choix que cette école se dise une école laïque, mais je crois que cela n'enseigne pas aux étudiants de cettedite école à apprendre à vivre en société. De nos jours, le multiculturalisme est à nos portes. Promenez-vous dans les grands centres et vous verrez tout de suite plein de gens différents les uns des autres. Des gens n'ayant pas la même orientation sexuelle que vous, pas la même religion, la même couleur de peau, etc. De continuer à avancer avec des oeillères en se disant laïque et conservateur ne fera que retarder l'arrivée des étudiants dans le "vrai" monde. Une école se devrait d'être une microsociété, un endroit où l'on apprend à vivre avec les différences des autres. Si on empêche ces différences, cela ne brimera pas seulement la personne qui l'est, mais cela brimera aussi indirectement tous ceux autour.
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