jeudi 22 novembre 2012

La discrimination de l'anglais

Être anglophone est très mal vu de ces jours au Québec. Depuis l'élection du Parti québécois au pouvoir, plusieurs lois ont été envisagées pour renforcer la loi 101 au Québec. Il est important de se rappeler que ce n'est pas que le français qui est la langue officielle du pays, mais que l'anglais l'est aussi. Comme il est important que les anglophones respectent la langue française, il est important que les francophones respectent la langue anglaise. Afin d'avoir une meilleure relation avec les autres habitants de notre pays.

Cependant, les modifications à la loi 101 sont peut-être exagérées envers les francophones. Je comprends que les allophones doivent apprendre la langue majoritaire de la province dans laquelle ils ont choisi de s'établir. Mais je trouve inutile d'empêcher l'accès au Cégep anglophone aux francophones qui comprennent bien le français déjà. Ce n'est pas en fréquentant une école anglophone qu'un francophone va perdre son identité. Au contraire, il va s'ouvrir à des possibilités que ceux qui ne parlent que le français n'auront pas : il va apprendre une nouvelle culture canadienne qui renforcera son identité canadienne.

Les anglophones se sentent sous-représentés au Québec. Ils croient que tous les francophones sont contre eux. Il serait important de faire une distinction claire entre francophone, anglophone et allophones dans la loi 101.

Qu'en pensez-vous?

2 commentaires:

Antoine Lavoie a dit…

Vivre en ouverture, bien sûr. Je suis pour les mesures du Parti Québécois et pour le respect des anglophones.

Cependant, malgré ce que les Libéraux diront, le français présente des reculs énormes au Québec depuis le 30 dernières années. Il faut protéger notre langue et tous les moyens pour ce faire sont bons.

Allez faire un tour à Montréal, un grand nombre de commerces sont incapables d'offrir un service en français. Est-ce acceptable? Pas du tout.

Vivre en communauté oui, mais sauvons notre culture. Renforcer la loi 101 ne signifie pas de ne pas être capable de parler anglais. Regardez la piètre qualité du français dans les écoles secondaires et venez me dire qu'il ne faut pas préconiser un plus long apprentissage du français?

On vit dans une province conquise par la force et annexée bien malgré nous à un pays qu'est le Canada. De prétendre le contraire serait tout à fait ignorant.

La protection de la langue est synonyme de la protection de la culture et du patrimoine. Notre langue est "sous respiration subventionnée" et la survie de notre culture qui s'américanise en dépend.

Anne-Sophie Gobeil a dit…

Je suis d'accord avec Antoine qui dit qu'il faut protéger la langue française et la valoriser, mais je ne crois pas qu'un renforcement de la loi 101 aussi sévère que ce que propose le PQ soit une solution très efficace.

Tu l'as dit, Antoine, on parle mal le français. Pourquoi? À cause du système d'éducation, de la manière dont on enseigne le français, dès le début, au primaire. Ce n'est pas une fois rendu au cégep qu'il faut se mettre à revoir les bases: il faut les avoir acquises correctement dès le primaire, et les renforcer au cégep, approfondir la connaissance. Le cégep en français obligatoire pour les francophones ne me semble pas régler le problème du mauvais français. C'est la manière d'enseigner le français qu'il faut revoir, de la 1ère année à la cinquième secondaire.

C'est vrai, par contre, qu'on a parfois du mal à être servi en français à Montréal. Pour cela, certaines mesures sont de mise, comme par exemple l'application de la loi 101 aux plus petites entreprises, qui me semble une bonne idée. Mais c'est tout un changement de culture qu'il faut opérer, par des manières plus douces et plus durables que de simples sanctions. Il faut promouvoir le français dans les écoles, les familles, dans la vie publique, pour faire comprendre que le français est une richesse, un héritage que l'on doit conserver, qui fait notre fierté et notre identité.

Évidemment, il n'existe pas de solution toute faite à ce problème de dévalorisation du français, et je ne prétends pas en apporter une ici. Mais il serait bien sot de croire que le simple renforcement d'une loi permettra des changements durables. Cela peut aider, mais il faut que les mentalités évoluent aussi.

Et, bien sûr, il ne faut pas négliger non plus le respect que l'on doit aux anglophones, qui font partie du Québec et l'ont enrichi depuis qu'ils sont arrivés. Bien sûr, il y a cette histoire d'assimilation qui ne fait pas l'affaire des Québécois francophones, mais je pense qu'il est temps de passer à une autre étape et de laisser derrière nous ces vieilles querelles patriotiques. Oui, le français est encore menacé, et il faut le protéger, mais il ne faut pas se mettre les anglophones à dos en les ignorant aux élections comme l'a fait Mme Marois ou en les contraignant à parler le français et à parler de souveraineté aux dix minutes. Il faut les convaincre de l'importance du français dans notre culture et leur donner envie de la partager. Comment? Ça, c'est une autre question.