mardi 6 novembre 2012

La démission d'un maire



Après plusieurs semaines mouvementées par des insinuations, des accusations, des attaques personnelles, le maire de Montréal, Gérald Tremblay a décidé de quitter son emploi.

Celui-ci soutient que ce geste est son « dernier acte d'amour pour Montréal ».
Après avoir écouté la conférence de presse ou M. Tremblay joue la carte du bon père de famille, qui a toujours voulu le mieux pour sa ville, en défendant des valeurs d'ouverture, de justice sociale et de paix, le citoyen de la métropole et plus globalement du Québec reconsidérera-t-il le lègue et la carrière de cet homme?

Pris au piège depuis plusieurs semaines, acculé au mur, pourchassé par des journalistes, M. Tremblay ne cessait de réfuter toutes les allégations de corruption de son partie et défendait avec ferveur l'Hôtel de Ville dont il était le premier magistrat. Cependant, lorsque la commission Charbonneau a commencé à faire défiler les témoins qui ont révélé à tour de rôle un système bien huilé de pourcentage et de pot-de-vin, le maire a encore une fois joué la carte de l'indigné, qui n'était pas au courant de ces stratagèmes.


Il est dur de croire, après avoir entendu ces témoignages déclarant que le système était pourri à tous les niveaux hiérarchiques, du fonctionnaire moyen jusqu'au responsable du financement, en passant par les ingénieurs et les professionnels responsables de l'adjudication des contrats, que le plus haut responsable de l'organisation n'eut été au courant de ces pratiques. En y réfléchissant, peut-être est-il vrai, que de façon volontaire, ces proches collaborateurs le protégeaient de se « salir les mains », en le maintenant en dehors des transactions interdites et de conversations incriminantes.

Voilà pourquoi il est possible de parler d'aveuglement volontaire, donc de culpabilité. Ne pas vouloir être mis au courant d'une situation néfaste et coûteuse pour la ville est un acte répréhensible, qui était probablement guidé par des intérêts personnels ou par les intérêts de son partie, car sinon, pourquoi vouloir gardé sa tête sous l'eau? Pourquoi faire semblant que tout va bien à la ville, quand tous ces journalistes font état de corruptions et de tricheries? Pourquoi ne pas vouloir prendre en main une ville qui a temps besoin d'un leader?

Et maintenant, pourquoi se retirer en disant avoir fait passer les intérêts des citoyens en premier et d'avoir été guidé par des principes de justices et d'égalité? Y a-t-il quelque chose d'autre à comprendre de cette situation lorsqu'un homme tire sa révérence en pleine tourmente?

1 commentaire:

Unknown a dit…

Les citoyens et les citoyennes de Montréal n'avaient plus confiance en l'administration du maire Tremblay. La cause est simple, comme rapportée dans le billet, le parti de Gérald Tremblay croulait sous les accusations de corruption. C'est ici la parole d'un homme contre celle d'un autre. Qui dit vrai? Pourquoi croire Gérald Tremblay plutôt qu'un autre? Le maire de Montréal a affirmé n'avoir jamais été témoin de corruption ou de procédures illégales autour de lui. Néanmoins, beaucoup de personnes rapportent des irrégularités dans la gestion de la ville de Montréal et ça ne s'arrête pas là. Aujourd'hui, on parle également beaucoup de Laval et du maire Vaillancourt qui depuis quelques semaines a disparu de la vie publique. Pourquoi se cacher s'il n'a rien à se reprocher?

« En politique, ce qui semble compter le plus est la perception et non la vérité », peut-on entendre clamer le maire Gérald Tremblay dans son discours de démission. Vrai, la politique est en grande partie une question de perception, car nous ne sommes pas là pour assister à tout ce qui se déroule derrière les murs clos de la mairie. Nous devons croire une « vérité » que l’on nous partage. Avec tout ce qui se dit ces derniers mois, comment blâmer les citoyens de ne se fier qu’à leur perception? La vérité a tellement été salie!

« Je traverse actuellement une période d'une injustice insupportable », a-t-il poursuivi. Peut-être bien que le maire Tremblay n’avait pas connaissance de ces irrégularités autour de lui et qu’il en paye aujourd’hui les frais. Selon moi, et ceci n’est que mon humble avis de citoyenne qui regarde le tout d’un œil extérieur, un maire devrait tout savoir et avoir un œil sur tout ce qui se déroule autour de lui. « On a trahi ma confiance, j’en assume l’entière responsabilité ». Il ne pouvait pas faire autrement. Sa « job » était de s’entourer de personnes honnêtes avec la même vision que la sienne. S’il a échoué, il doit en payer les frais. On ne connaît jamais parfaitement ceux qui nous entourent.

Je suis d’accord, il est très dur de croire, après tout ce qu’on a entendu, qu’un élu était tenu dans le secret. Encore, ici, il ne s’agit que d’une perception et c’est cette perception qui sera venue à bout de la carrière du maire Tremblay. La confiance est rompue et cette confiance était un gage de survie pour le maire d’une métropole.