Le 7 octobre dernier, nous apprenions qu’un enquêteur
du Service de police de la Ville de Montréal aurait vendu des informations au
groupe de motards Hells Angels. Nous allons nous questionner dans les
prochaines lignes sur les conséquences de cette nouvelle.
D’abord, rappelons-nous les faits. Lors d’une
conférence de presse à Montréal, les policiers nous apprenaient que Benoît
Roberge, un enquêteur totalisant plus de 15 années d’expériences dans la lutte antimotards,
aurait vendu des informations aux groupes Hells Angels. Ce dernier a d’ailleurs
participé à de nombreuses opérations comme l’opération Amigo. Retraité depuis
le mois d’août dernier, il fait maintenant face à des accusations de
gangstérisme, d’entrave, d’abus de confiance et de tentative d’entrave à la
justice au cours de janvier 2010 et d’octobre 2013.
Poser la question, c’est y répondre. Les
évènements présumés sont-ils d’ordre éthique? Évidemment oui. Les évènements
soulevés sont-ils contraires à l’éthique? Sans l’ombre d’un doute, oui. Sachant
qu’au Canada, l’accusé est innocent jusqu’à la preuve du contraire, Benoît
Roberge a donc droit à un procès juste et équitable. Si les événements sont
fondés, nous pouvons affirmer qu’il s’agit là d’une faute grave. Qu’est-ce qui
incite un policier, c’est-à-dire un homme qui en toute connaissance de cause,
sait pertinemment qu’à commettre de tels actes auront des conséquences graves?
La principale raison qui me vient à l’esprit
est l’appât du gain. Je ne vois pas autre chose. Comment un homme ayant une
aussi belle carrière au sein du corps policier peut-il en arriver là? Le combat
de l’illégalité, de la justice, est un métier qui suscite le respect des petits
et des grands. Au contraire, cet événement vient ébranler notre confiance.
Comment être sûr que ce qu’a fait Benoît Roberge est un acte isolé? Bien sûr,
nous ne devons pas tomber dans la paranoïa et croire qu’il existe en ce bas
monde que de la corruption et de l’antipathie.
Ce qui est tout aussi troublant dans l’affaire
Roberge est que la conjointe de celui-ci travaillait comme procureur de la
Couronne au Bureau de lutte contre le crime organisé, ce qui est le comble de
l’ironie!
Faisant face à un manque flagrant de jugement
moral, Benoît Roberge a été relevé de ces fonctions. Ce qui est le plus triste
dans toute cette histoire c’est le manque total de professionnalisme civique. Benoît
Roberge a malheureusement perdu de vue la protection du bien commun de toute la
communauté. Qui plus est, ces actes auraient même eu des conséquences sur des procès sur lesquels monsieur
Roberge aurait témoigné. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette affaire
est déplorable à la fois pour la communauté et pour le Service de police de la
Ville de Montréal.
Source:http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/affaires-criminelles/201310/07/01-4697292-un-enqueteur-chevronne-arrete-pour-avoir-vendu-des-informations-aux-hells-angels.php
1 commentaire:
Je trouve intéressant de soulever le fait que sa femme travaillait comme procureur de la Couronne au Bureau de lutte contre le crime organisé. Certains crieront tout de suite qu’elle est coupable, mais je crois que nous devons en tant que société pousser notre réflexion plus loin que les apparences douteuses.
Je crois qu’un homme qui a réussi à berner plusieurs personnes pendant des années est assurément un bon manipulateur et un bon menteur. Pour cette raison, je crois que nous devons laisser le bénéfice du doute à cette femme. Malheureusement, elle est peut-être tombée amoureuse du mauvais gars. Elle s’est peut-être laissée embobiner par les belles paroles de son mari. Peut-être, faisait-il preuve d’une grande écoute. Et, si cette hypothèse selon laquelle elle ne savait rien se révèle vraie. Une bonne partie de la population l’a déjà accusée, sans fondement parce qu’elle a été manipulée. Si c’est le cas, qui peut lui en vouloir de se confier à son mari? Qui peut lui en vouloir de lui dire des mots anodins sur sa journée de travail ? Personnes, car le but d’un couple est de partager ce que l’on vit. Sauf si tant d’années on m’a menti à moi aussi! Mais, je ne crois pas. Combien de fois entendons-nous que la communication est le fondement même d’une relation saine ?
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