lundi 28 octobre 2013

Je suis perdue!

 
Hier soir. 23 h je-ne-sais-pas-quoi. Je tends le bras vers le plus fidèle, celui qui est toujours là pour moi, ponctuel, efficace, beau, attentif, robuste, etc. Je ne parle pas de mon copain. Non, lui il on ne l’aime plus et c’est justement pour voir s’il n’aurait pas eu la brillante idée de revenir sur sa décision et de m’écrire qu’il est désolé et qu’il me couvrira d’or pour se faire pardonner que je tends le bras vers mon téléphone intelligent. J’appuie sur le bouton du milieu. Pas de réponse. D’un naturel détendu, bien que la dernière semaine m’ait vidé d’énergie, je ne panique pas et branche l’appareil dans le mur, me disant qu’il s’agit surement de ma batterie qui est vide. Rien. Rien? Pardon? Et si quelque chose m’arrive? Et si quelqu’un veut me rejoindre? (Je suis TELLEMENT populaire) Et si quelqu’un m’identifie sur une photo Facebook? Et comment je fais pour me réveiller sans cadran demain matin? Je n’ai pas de montre. Je n’ai rien. Je suis perdue.

Commençant à sentir la panique grimper dans mes cuisses, serrer mon ventre, écrabouiller mon cœur et embrouiller mes pensées, je saute sur mon ordinateur portable. D’abord et avant tout, je vais vérifier mon Facebook. J’en profite pour aviser tout le monde, visant uniquement, principalement, évidemment Vincent (le méchant), que mon Iphone est mort et de me contacter par messagerie SÉRIEUX! Ensuite, je prends un rendez-vous en catastrophe au Genius Bar dès le lendemain pour qu’on répare ce minuscule prisme plat qui, sincèrement, est toute ma vie. Cela étant fait, je décide de retourner au lit. Pour le problème du cadran, ce n’est pas grave. De toute façon, je  ne dors plus vraiment. Alors je me lèverai de temps en temps pour aller voir l’heure sur le micro-onde de la cuisine et si une panne d’électricité survient, je fais une crise monumentale. À côté de moi, Katrina aura l’air d’une minable piscine à vague. Je suis perdue.

Alors pendant cette nuit d’insomnie, pendant les quelques minutes que je n’ai pas passées à me lamenter sur mon sort et à me dire que je n’aurai jamais de famille, etc. J’ai pensé au ridicule de ma situation. Je panique pour un téléphone intelligent. Il y a un an de ça je n’en avais pas et tout allait bien. Peut-être que ma vie entière aurait été différente si je n’avais pas eu d’Iphone. Vu la profonde dépression que je me tape présentement, je ne peux pas m’empêcher de me dire que, peut-être, je serais plus heureuse. Je suis perdue.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Laure,

Je dois t'avouer que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire ton article. Le style d'écriture est très amusant et le rythme nous pousse à poursuivre la lecture.

Pour ce qui est du sujet, cela m'a fait penser à nous. Lorsque je dis nous, je me réfère à notre génération qui a constamment le cellulaire à porté de main. On ne peut plus se passer de ce petit gadget. Le cellulaire fait maintenant tout : téléphone, messagerie, agenda, réveil-matin, divertissement, télévision, etc.

Pour poursuivre, ton article m'a poussée à faire une petite recherche. Sais-tu ce qu'est la nomophobie? Il s'agit d'une nouvelle maladie où un individu souffre de ne pas avoir son cellulaire! Tu n'es donc pas la seule à paniquer lorsque ton téléphone portable n'est plus fonctionnel. :)

Unknown a dit…

J'adore le sujet! En ce moment même, dans un café à travailler sur mes devoirs avec des amies je constate l’importance de nos appareils intelligents. Pour cinq minutes de travail et cinq minutes de placotage, nous sommes dix minutes sur nos cellulaires, un beau rapport de productivité!

Mais peut-on se passer de cet appareil? Il est certain que nous l’avons fait quand le téléphone intelligent n’existait pas. Aussi, ceux qui ne l’utilisent pas ne voient pas l’intérêt de s’en procurer un tandis qu’au contraire les titulaires ne voient pas comment il pourrait s’en passer. En fait, je crois qu’on se crée un besoin d’avoir accès à l’information partout et en tout temps. Par contre, une fois qu’on y goûte, on ne peut plus s’en passer, c’est comme une drogue!

Unknown a dit…

J'ai trouvé ce billet fort divertissant, intéressant et pertinent.

Comme mentionnée par Marie-Ève, la nomophobie est un phénomène de plus en plus répandu. Rappelons-nous la pyramide de Maslow : le cellulaire comble un besoin quasi primaire, la sécurité. Ces fonctions étant de nos jours multiples, nous sommes de plus en plus dépendants à ce petit objet puisqu'il comble de nombreux besoins.

Cela me fait penser que moi aussi, je pourrais difficilement me séparer de mon super téléphone mobile. C'est comme la 2e partie de mon cerveau : ce que je ne sais pas, il le sait, et ce que je ne peux pas retenir, il le retient pour moi.

Nous sommes une génération incapable de ne pas communiquer et de ne pas être en contact avec le reste du monde en tout temps. Notre téléphone, c'est un outil-boulet.

Unknown a dit…

Le sujet de ton article est très intéressant. J'ai moi-même été prise d'une crise de panique il y a quelques jours. En allant à l'école, je me suis aperçu que j'avais oublié mon cellulaire à la maison ce qui voulait dire que je ne pouvais pas recevoir ou bien envoyer des messages à personnes. J'avais alors demandé à une de mes amie si je pouvais envoyer un message à quelqu'un histoire de l'informer que je n'avais pas mon téléphone avec moi. Comme toi, je m'étais ensuite précipitée sur Facebook.

Cependant, je crois que la situation est ridicule. Quelques années auparavant, je n'aurais pas levé le doigt si une situation semblable saurait présenté. Aujourd'hui, nous sommes habitués à utiliser ces appareils. Nous avons juste à regarder autour de nous pour vite s'apercevoir que la majorité des gens possèdent un téléphone cellulaire.

Ludivine Caron a dit…

Je me sens triste pour vous de lire cet article. Car derrière l’importance de votre iPhone dans votre vie je constate une douleur qui est bien présente. Je trouve cela triste que vous vous sentiez ainsi et je pense qu’il est tout à fait normal de se sentir perdue à certains moments de nos vies et il me semble clair à la lecture de cet article que votre bonheur ne repose pas seulement sur ce mini-ordinateur. Même si vous semblez perdue je suis certaine que vous avez des amies formidables qui seront prêtes à vous aider. Sortez prendre un verre laisser vos cellulaires de coté et pour une soirée au moins tentez d’oublier tous ses tracas. Vous verrez vous ne serez plus aussi perdue.