mardi 22 octobre 2013

Harper et la loi 99

Crédit : Garnotte (Le Devoir)


La nouvelle est sortie samedi dernier : Harper veut rouvrir le débat sur la clarté référendaire.

Comme l'explique Philippe Teisceira-Lessard, de La Presse : "Ottawa vient de demander à la Cour supérieure de limiter l'effet d'une loi qui affirme le droit du Québec à décider de son avenir au sein du Canada".

Pour ceux qui n'ont aucune idée de quoi je parler, voici un petit historique : Lors du référendum québécois sur la souveraineté de 1995 (où le camp du NON l'a emporté avec 50,58 % des voix), le gouvernement canadien dirigé par Jean Chrétien a eu très peur. En effet, le clan du OUI aurait bien pu remporter avec 50% +1 des votes. En 1997, Chrétien a confié à son ministre Stéphane Dion le mandat de déterminer les actions à prendre au cas où un autre éventuel référendum sortirait gagnant. La controversée "Loi sur la clarté" a finalement été adoptée en 2000. Cependant, la loi ne fait que stipuler que pour se séparer, le Québec devrait avoir un pourcentage "clair". Est-ce 60% ? Est-ce 70% ? Rien dans la loi ne le stipule.

En réaction à cette loi, le gouvernement Bouchard a adopté la loi 99 rappelant le droit fondamental du peuple québécois de disposer de son avenir par le biais de l'Assemblée nationale ainsi que la règle démocratique du 50 % + 1.

Stephen Harper avait déjà abordé le sujet de la loi 99. Cependant, probablement de peur de perdre des votes au Québec, le premier ministre n'avait pas réabordé le sujet depuis 2006. Suite à son élection majoritaire en mai 2011, Harper a prouvé qu'il n'avait pas besoin de l'appui du Québec pour entrer majoritaire alors il décide maintenant de rouvrir le débat. 

Le gouvernement Harper demande donc à la Cour supérieure du Québec d'invalider la loi provinciale 99.

 Le gouvernement du Parti québécois est sorti rapidement dans les médias, accusant le gouvernement Harper de brimer la démocratie.

Ironiquement, puisque le Parti conservateur a initié la réouverture de ce dossier sensible, le gouvernement a répondu : "Nous sommes certains que le gouvernement péquiste tentera par tous les moyens de raviver les vieilles chicanes, mais pour notre part nous n'avons aucune intention de rouvrir le débat constitutionnel".

 La position sur ce sujet relève de l'éthique, au nom de la démocratie !

Que l'on soit souverainiste ou fédéraliste, il y a impérativement des questions à se poser face à cette loi qui brime la règle universelle de la démocratie, qui stipule que la "majorité" est 50% +1.
 Les agissements du gouvernement conservateur sont également difficiles à comprendre, d'un point de vue de l'éthique. Ce sont eux qui ramènent le sujet sur la table, mais ils accusent le gouvernement du Québec de raviver de vieilles chicanes... Harper et son équipe auraient un peu plus de crédibilités s'ils assumaient leurs gestes. Que ce parti veuille remettre en question cette loi est relativement comprenable, vu leurs positions. Cependant, qu'ils fassent comme si ce n'étaient pas eux qui avaient ramené le sujet est enfantin.

Harper a donné le premier coup. Marois a répondu. Harper accuse ensuite Marois de l'avoir frappé...


Mesdames et messieurs, c'est de la belle petite politique que nous avons là...

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