lundi 28 octobre 2013

L’intersexualité, une question de choix

L’intersexualité. Autrefois appelé hermaphrodisme, ce phénomène selon lequel il est impossible pour les médecins de déterminer si le bébé est une fille ou un garçon. L’intersexualité est pratiquement invisible, du fait qu’elle ne représente que 1 à 4 % des naissances. Ma question est la suivante : faut-il choisir, au moment de la naissance, le sexe de l’enfant même si celui-ci est flou?

Dès le premier novembre, « l’Allemagne deviendra le premier pays européen à reconnaître officiellement l'existence d'un troisième genre en donnant la possibilité d’inscrire "sexe indéterminé" sur les certificats de naissance des nouveau-nés » (Boitiaux, 2013 : En ligne). Certains militants de l’intersexualité déplorent le nouveau règlement allemand en stipulant que l’Allemagne est passée à côté de la plaque. « Ce qui doit être protégé, c’est la liberté d’une personne de choisir ce qu’elle veut faire de son corps », affirme Janik Bastien-Charlebois (Daoust-Boivert, 2013 : En ligne). Elle pense aussi que cette nouvelle politique pourrait fragiliser les enfants intersexués et les rendre anxieux par rapport à leur propre corps.

Pour y voir plus clair, j’ai décidé de regarder quelques statistiques. En fait, « une des rares études sur le sujet, publiée en 2004, conclut que la majorité est satisfaite du sexe assigné dans l’enfance et du traitement médical et désapprouve l’idée de reporter les interventions à l’âge adulte » (Daoust-Boivert, 2013 : En ligne). Par contre, 15 % estiment qu’ils n’ont pas « reçu » le bon sexe.

Pour ma part, je suis plutôt d’accord avec madame Bastien-Charlebois. Je ne crois pas que d’identifier un enfant comme étant de sexe indéterminé aidera vraiment la cause. Ce qu’il faut faire, c’est de sensibiliser les gens aux chirurgies prématurées. Encore trop de parents décident d’effectuer une chirurgie sur leur nouveau-né et ne pensent pas aux conséquences. Si l’on décide que l’enfant sera un garçon et qu’il grandit en voulant être une fille, ne pensez-vous pas qu’il sera difficile, autant physiquement que psychologiquement, pour l’enfant de s’accepter? Même si la majorité des enfants se disent satisfaits de leur attribution, encore 15 % des gens ayant subi une chirurgie ne sont pas en accord avec la pratique. Ce pourcentage est beaucoup trop élevé pour une question de ce genre. Il est certain que de reporter la chirurgie à plus tard peut entraîner des questionnements chez l’enfant. Par contre, cette méthode respecterait davantage les droits de l’individu à faire ses propres choix et à vivre comme il l’entend. Que ce soit pour devenir un garçon, une fille ou encore rester « neutre », chaque personne devrait pouvoir décider quoi faire avec son corps.

Comme madame Bastien-Charlebois le dit si bien : « En quoi ça posait problème que mon corps soit différent? Le seul problème était social. On grandit avec un certain confort avec notre corps. C’est le regard médical qui amène une autre lecture »


Daoust-Boivert, Amélie. 2013. Intersexualité - Fille, garçon ou «sexe indéterminé»?. Le Devoir. En ligne.http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/387499/fille-garcon-ou-sexe-indetermine. Consulté le 28 octobre 2013.

Boitiaux, Charlotte. 2013. Intersexualité : le droit de n’être (naître) ni homme ni femme en AllemagneFrance 24. En ligne. http://www.france24.com/fr/20130819-allemagne-sexualite-genre-intersexualite-biologie-societe-troisieme-genre. Consulté le 28 octobre 2013.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Personnellement, je ne crois pas qu'on devrait dire qu'une personne de sexe masculin a automatiquement le genre masculin et donc, que celle-ci doit entrer dans un moule préfabriqué par la société. Notre société indique quoi porter et comment agir de façon « convenable » par rapport à notre sexe par des normes non écrites et arbitraires.

Des parents seraient prêts à employer la chirurgie plastique pour « mettre au clair » le sexe de leur enfant. Je crois qu'on devrait laisser l'entière liberté à l'individu de choisir comment il veut se définir (s’il ressent le besoin de se définir, pour commencer).

Pourquoi choisir le sexe d'un enfant si ce n'est que pour choisir entre le bleu et le rose, le camion ou la poupée? Est-ce que nous aidons réellement l'enfant à être bien dans sa peau? Selon les statistiques non, car 15% des personnes se disent mal à l'aise avec le sexe attribué par les médecins.

Il est difficile de contrer les stéréotypes que la société impose, particulièrement en ce qui a trait au sexe d'une personne. En tant que parent, on peut laisser la plus grande liberté possible à son enfant afin que celui-ci s'épanouisse dans sa vie.

Je pense par contre qu’il peut être très difficile pour le parent d’être vraiment neutre. Par exemple, comment devra-t-il s’adresser à l’enfant ? Comment les autres devraient-ils lui parler ? Par l’emploi du « il » ou du « elle » ? Comment le nommer ? D’un nom neutre comme Frédéric ou Sam ? Là encore, c’est la société qui nous dicte le genre des noms…

On oublie aussi les transgenres avec ce besoin de catégoriser fille et garçon.

En fin de compte, on comprend que la question est extrêmement complexe.

Anonyme a dit…

Un texte très intéressant faisant ressortir toute les questions éthiques derrière l'intersexualité. À lire!

http://www.gazettedesfemmes.ca/7764/corrections-medicales-des-personnes-intersexuees-le-bras-arme-de-lheterosexisme/

Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Unknown a dit…

La question de l’intersexualité est un sujet tellement sensible et je trouve qu’il est très difficile de se prononcer quant à « LA » bonne façon d’agir. Hier, au téléjournal de Radio-Canada, une dame expliquait que depuis le tout début de sa vie, son fils, croyait au plus profond de lui-même être une fille emprisonnée dans le corps d’un garçon. Il n’avait que 8 ans.

Je crois, que, malgré le fait que le jugement des parents ait souvent autorité, sur une telle question il est impossible d’imposer un verdict final. Je crois que lorsque son enfant nait androgyne, il serait bon de l’éduquer sans lui imposer un genre précis. Son genre et son identité se révèleront au fil du temps. Et s'il s'avère que son genre est neutre ou mixte, comme cela qu'il sera. Je crois qu’il est possible, non sans embuches et difficultés, d’élever un enfant sans lui imposer un sexe masculin ou féminin. Lui acheter des jouets « neutres » ou des camions et des poupées, de l’inscrire à toutes sortes d’activités, de l’aimer sans ce soucier de son genre.

J’ai récemment écouté un film très intéressant et émouvant sur l’histoire d’un adolescent hermaphrodite et sur les difficultés de sa puberté. C’est un film que je recommande à tous ceux qui s’intéressent à ce sujet. XXY : http://www.imdb.com/title/tt0995829/