jeudi 24 octobre 2013

L’éthique de la mode

En cette semaine de la mode à Toronto, la première depuis le drame de Rana Plaza factory au Bangladesh, parlons d’ « éthique de la mode ». Bien que ce soit un sujet qui touche à peu près chacun de nos achats, on en entend, étonnamment, presque jamais parler.

Dans les coulisses du Toronto Fashion Week, dit-on, ont met le feu sur l’éthique et sur les principes que doivent suivre ceux et celles oeuvrant dans l’industrie de la mode. On a tous vu ces images sur l’industrie du textile au Bangladesh, où plus de 1000 travailleurs sont morts dans un effondrement d’usine. Choquant. Depuis, lisez-vous davantage les étiquettes ?

Lors de cette semaine de la mode, un designer torontois, David Dixon,  a déclaré s’engager à produire ses créations uniquement au Canada. Le problème, c’est que ses créations se vendent entre 600 et 1800$. Joe Mimran & Associates (magasin Joe Fresh) créent leurs vêtements à Toronto, mais les manufacturent en grand nombre dans des usines du Bangladesh et autre pays en voie de développement, pour les vendre  autour de 49$.

Même si je crois que les acheteurs sont de plus en plus sensibilisés, ils ne sont pas millionnaires non plus. Les vêtements écologiques, biologiques ou équitables sont souvent beaucoup plus chers. Est-ce donc éthique d’acheter à bas prix, alors qu’on sait  que les travailleurs, la plupart étant des femmes et des enfants, sont sous-payés, mal traités ? Est-ce éthique d’encourager de gros noms comme Wal Mart qui s’approvisionnent chez des partenaires qui ne respectent pas l’environnement ni la dignité humaine ?

Je ne suis pas parfaite, mais j’aime savoir où sont confectionnés les produits que j’achète. Quels sont les moyens de protestation des consommateurs ? Il y en a peu, mais le meilleur et de ne pas acheter ces produits non équitables. Je préfère payer un peu plus cher, même si mes moyens sont limités. Ce sont les acheteurs qui ont le dernier mot. L’industrie de la mode, surtout les grands noms, les designers devraient donner l’exemple.


Cependant, je me demande à quel point ces étiquettes de « vêtements équitables » sont fiables… Est-ce un cul-de-sac ?

1 commentaire:

Anne-Frédérique Grenier a dit…

Il est vrai qu’en tant que consommateur, nous avons le dernier mot. Nous ne sommes pas assez sensibilisés sur la provenance des produits que nous achetons, surtout dans les vêtements. Ce qui me désole particulièrement dans cette histoire c’est que même plusieurs jours après le grave accident au Bangladesh, aucun des pays qui y faisait affaire n’a levé le petit doigt pour aider les gens là-bas (et le Canada en fait partie).
Je suis entièrement d’accord avec les achats équitables. Cependant, il ne faut pas faire fie des différences culturelles au niveau du travail des enfants. J’avoue que ça me brise le cœur de savoir que de jeunes enfants travaillent, mais mon point de vue a changé lors de ma lecture d’un commentaire de Luc Chartrand sur le site Zone libre de Radio-Canada. Voici ce qu’il en dit : « Ces enfants contribuent au revenu de leur famille et le sort qui les attend s’ils perdent leur emploi est souvent bien pire que celui qu’ils vivent en usine ». Peut-être les efforts devraient plutôt être mis sur les conditions de travail?

Source: Chartrand Luc, 2005. La face cachée de l'empire Walmart. http://www.radio-canada.ca/actualite/v2/zonelibre/documentaires/Walmart/commentaire.shtml