Propagande… Quel mot à
connotations négatives! Souvent utilisé pour parler de manipulation, d’enrégimentement,
d’endoctrinement et de fanatisme, ce mot a également été utilisé à maintes
reprises pour qualifier le cours d’éthique et cultures religieuses (ÉCR).
Pour vous rafraichir la
mémoire, le cours d’ÉCR a été imposé en 2008 aux élèves du primaire et du
secondaire (MELS, 2013 : en ligne). Sa fonction était de remplacer les
cours de religion qui étaient encore obligatoires à l’époque. Ainsi, la
possibilité de choisir entre les cours d’enseignement moral, catholique ou
protestant a été supprimée et échangée par l’obligation de suivre un cours
portant sur les différentes religions et cultures présentes dans le monde
(MELS, 2013 : en ligne).
Le « hic » est
que le cours d’ÉCR est l’objet de nombreuses controverses depuis maintenant
cinq ans. Pourquoi? Parce que la population crie à la propagande. En effet, selon
plusieurs, les cours d’ÉCR sont
un outil de propagande cherchant non pas à
éduquer nos enfants afin qu’ils adoptent des comportements issus de la
réflexion [comportements éthiques], mais plutôt à imposer les comportements
qu’on considère comme socialement acceptables, avec les accommodements raisonnables
en première ligne (Préfontaine, 2009 : en ligne).
Cette pensée, poussée par une
étude publiée par la sociologue Joëlle Quérin, fut adoptée par de nombreux Québécois
qui, peu à peu, se sont mis à retirer leurs enfants de ce cours (Préfontaine,
2009 : en ligne). Aujourd’hui, la proportion de gens qui ont pris cette
initiative est d’une telle envergure que la Cour supérieure du Québec doit
intervenir dans le dossier.
Poussant la théorie du complot
à son apogée, les plaignants invoquent que ce cours est utilisé pour ramener la
religion dans l’ensemble des institutions publiques. Leur théorie est que ce
cours est un détournement planifié du processus de laïcisation du système scolaire
québécois. Selon eux, le cours d’ÉCR fait la promotion de la laïcité ouverte, « concept
à la charge idéologique dont l’objectif avoué est de favoriser le retour du
religieux dans l’ensemble des institutions publiques » (Poisson, 2009 : en ligne). Un peu poussé
comme théorie non?
Mes questionnements
Mon article devait au départ
parler de propagande politique. Mon intérêt à cependant dévié lorsque j’ai lu
sur les cours d’éthique et culture religieuse. Tous ces articles ne sont pas
sans me rappeler la Charte des valeurs québécoises qui était, soit dit en
passant, le sujet de mon précédant billet. Encore une fois, le débat est poussé
par une peur d’un abus de pouvoir par le gouvernement en ce qui concerne la
religion.
Je dois avouer que tout ce qui
concerne les religions me laisse réticente et me passionne en même temps. Je me
demande souvent pourquoi nous avons arrêté d’apprendre notre propre religion
pour apprendre celles des autres. Je me rappelle m’être demandé, lors d’un
cours d’ÉCR au secondaire, pourquoi ma professeure adulait les autres religions
alors qu’elle dénigrait la nôtre. Pour moi, l’objectif du cours était d’apprendre
à accepter les différences et non d’apprendre à aimer les autres religions…
Malgré mon étrange expérience
du cours d’éthique et cultures, je ne peux adhérer à l’idée que tout ce qui
entoure les religions est une affaire de propagande. Pensez-vous réellement que
le gouvernement utilise le système d’enseignement afin de manipuler nos
enfants? Je ne peux m’imaginer que les personnes qui choisissent ce métier pourraient
être aussi mesquines. Il me semble humainement impossible de vouloir endoctriner
des enfants à un aussi bas âge. À quoi leur servirait cette technique de toute
façon? À ramener la religion? Le gouvernement y serait probablement perdant…
J’aimerais donc savoir votre
opinion. Sans tomber dans une théorie du complot, pensez-vous réellement que le
gouvernement tente de contrôler les croyances personnelles? Si oui, croyez-vous
que cette propagande démontre le manque d’éthique des autorités du pouvoir ou plutôt un
contrôle sain pour le maintien de notre société? Pour ma part, je crois que
certains gouvernements abusent en effet de leur pouvoir afin d’imposer des
croyances (pensez à la Russie et à leur loi anti-gay). Cependant, j’ose croire que
l’éducation reste un domaine sacré qu’aucun Québécois n’oserait corrompre.
Ainsi, toute cette histoire de « propagande » à propos du cours
d’étique et cultures religieuses me semble superflue.
Bibliographie :
Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. Historique du programme d'éthique et culture religieuse. En ligne. URL : http://www.mels.gouv.qc.ca/programme-ethique-et-culture-religieuse/historique-du-programme-dethique-et-culture-religieuse/. Consulté le 24 septembre 2013.
Préfontaine, Louis. 2009. Éthique et culture religieuse : la grande propagande. En ligne. URL : http://www.vigile.net/Ethique-et-culture-religieuse-la,24338.
Consulté le 24 septembre 2013
Poisson, Marie-Michelle. 2009. Arguments contre une propagande. En ligne. URL : http://www.ababord.org/spip.php?article963. Consulté le 24 septembre 2013.
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