mercredi 2 octobre 2013

Propagande ou enseignement?



Propagande… Quel mot à connotations négatives! Souvent utilisé pour parler de manipulation, d’enrégimentement, d’endoctrinement et de fanatisme, ce mot a également été utilisé à maintes reprises pour qualifier le cours d’éthique et cultures religieuses (ÉCR).

Pour vous rafraichir la mémoire, le cours d’ÉCR a été imposé en 2008 aux élèves du primaire et du secondaire (MELS, 2013 : en ligne). Sa fonction était de remplacer les cours de religion qui étaient encore obligatoires à l’époque. Ainsi, la possibilité de choisir entre les cours d’enseignement moral, catholique ou protestant a été supprimée et échangée par l’obligation de suivre un cours portant sur les différentes religions et cultures présentes dans le monde (MELS, 2013 : en ligne).

Le « hic » est que le cours d’ÉCR est l’objet de nombreuses controverses depuis maintenant cinq ans. Pourquoi? Parce que la population crie à la propagande. En effet, selon plusieurs, les cours d’ÉCR sont
un outil de propagande cherchant non pas à éduquer nos enfants afin qu’ils adoptent des comportements issus de la réflexion [comportements éthiques], mais plutôt à imposer les comportements qu’on considère comme socialement acceptables, avec les accommodements raisonnables en première ligne (Préfontaine, 2009 : en ligne).
Cette pensée, poussée par une étude publiée par la sociologue Joëlle Quérin, fut adoptée par de nombreux Québécois qui, peu à peu, se sont mis à retirer leurs enfants de ce cours (Préfontaine, 2009 : en ligne). Aujourd’hui, la proportion de gens qui ont pris cette initiative est d’une telle envergure que la Cour supérieure du Québec doit intervenir dans le dossier.

Poussant la théorie du complot à son apogée, les plaignants invoquent que ce cours est utilisé pour ramener la religion dans l’ensemble des institutions publiques. Leur théorie est que ce cours est un détournement planifié du processus de laïcisation du système scolaire québécois. Selon eux, le cours d’ÉCR fait la promotion de la laïcité ouverte, « concept à la charge idéologique dont l’objectif avoué est de favoriser le retour du religieux dans l’ensemble des institutions publiques » (Poisson, 2009 : en ligne). Un peu poussé comme théorie non?

Mes questionnements
Mon article devait au départ parler de propagande politique. Mon intérêt à cependant dévié lorsque j’ai lu sur les cours d’éthique et culture religieuse. Tous ces articles ne sont pas sans me rappeler la Charte des valeurs québécoises qui était, soit dit en passant, le sujet de mon précédant billet. Encore une fois, le débat est poussé par une peur d’un abus de pouvoir par le gouvernement en ce qui concerne la religion.  

Je dois avouer que tout ce qui concerne les religions me laisse réticente et me passionne en même temps. Je me demande souvent pourquoi nous avons arrêté d’apprendre notre propre religion pour apprendre celles des autres. Je me rappelle m’être demandé, lors d’un cours d’ÉCR au secondaire, pourquoi ma professeure adulait les autres religions alors qu’elle dénigrait la nôtre. Pour moi, l’objectif du cours était d’apprendre à accepter les différences et non d’apprendre à aimer les autres religions…

Malgré mon étrange expérience du cours d’éthique et cultures, je ne peux adhérer à l’idée que tout ce qui entoure les religions est une affaire de propagande. Pensez-vous réellement que le gouvernement utilise le système d’enseignement afin de manipuler nos enfants? Je ne peux m’imaginer que les personnes qui choisissent ce métier pourraient être aussi mesquines. Il me semble humainement impossible de vouloir endoctriner des enfants à un aussi bas âge. À quoi leur servirait cette technique de toute façon? À ramener la religion? Le gouvernement y serait probablement perdant…

J’aimerais donc savoir votre opinion. Sans tomber dans une théorie du complot, pensez-vous réellement que le gouvernement tente de contrôler les croyances personnelles? Si oui, croyez-vous que cette propagande démontre le manque d’éthique des autorités du pouvoir ou plutôt un contrôle sain pour le maintien de notre sociétéPour ma part, je crois que certains gouvernements abusent en effet de leur pouvoir afin d’imposer des croyances (pensez à la Russie et à leur loi anti-gay). Cependant, j’ose croire que l’éducation reste un domaine sacré qu’aucun Québécois n’oserait corrompre. Ainsi, toute cette histoire de « propagande » à propos du cours d’étique et cultures religieuses me semble superflue.



Bibliographie :
Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. Historique du programme d'éthique et culture religieuse. En ligne. URL : http://www.mels.gouv.qc.ca/programme-ethique-et-culture-religieuse/historique-du-programme-dethique-et-culture-religieuse/.  Consulté le 24 septembre 2013.

Préfontaine, Louis. 2009. Éthique et culture religieuse : la grande propagande. En ligne. URL : http://www.vigile.net/Ethique-et-culture-religieuse-la,24338. Consulté le 24 septembre 2013

Poisson, Marie-Michelle. 2009. Arguments contre une propagande. En ligne. URL : http://www.ababord.org/spip.php?article963. Consulté le 24 septembre 2013. 


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