Bon. Je ne voulais
d’abord pas rédiger de billet sur ce sujet, mais c’est plus fort que moi. La
nomination de Pierre Karl Péladeau, alias PKP, comme président du conseil
d’administration d’Hydro-Québec me dérange. Non pas parce que je ne porte pas
l’homme dans mon cœur, mais plutôt pour toutes les questions d’éthique qui en
découlent.
Pour accepter ce
nouveau défi, M. Péladeau a délaissé la gestion quotidienne de Québecor. Il reste
toutefois l'actionnaire de contrôle de l’entreprise. En mai, il sera aussi
nommé vice-président du conseil d'administration de Québecor et président des
conseils d'administration de Québecor Média et du Groupe TVA.
Conflit d’intérêt ou
non ? Je vous laisse choisir. Force est d’admettre cependant qu’il
continuera d’avoir une grande influence dans « son entreprise ».
Quelques jour avant
sa nomination chez Hydro-Québec, la journaliste de La Presse, Hélène Baril, posait une question intéressante: Comment
va-t-il répartir le plantureux budget publicitaire de la société d’État ?
« C’est une des
premières questions qu’on a examinées. M. Péladeau s’engage à éviter toute
controverse », a indiqué le porte-parole de Québecor à la journaliste.
Tout ça est bien beau
en conférence de presse, mais je suis curieux de voir comment PKP va
« dealer » avec tout ça. Chose certaine, il sera épié de près.
Fait
intéressant : C’est une filiale de Québécor, Nurun, qui s’occupe de la
présence d’Hydro-Québec sur Internet.
Pierre-Karl Péladeau
est un homme d’affaire remarquable. Il
possède sans doute les compétences requises pour ce poste. Là n’est pas la
question. Mais comme le mentionnait le président de la FPJQ, Brian Myles, cette
nomination «entretient une désagréable impression de proximité entre les
pouvoirs politique et médiatique».
Certes, il est fort
possible que les journalistes de Québecor n’aient aucun problème à remettre en
doute certaines décisions d’Hydro ou même du gouvernement Marois (c’est elle
qui a nommé PKP). Du moins, c’est ce qu’ils plaideront.
Personnellement,
j’éprouve un certain malaise. C’est bien connu, il arrivait parfois à M.
Péladeau d’avoir son mot à dire dans le contenu de ses journaux.
Le doute a sa place
et des questions se posent, je crois.
Qu’en pensez-vous ?
Sources :
Brousseau-Pouliot,
Vincent. 2013. «Péladeau: le moment est venu de prendre du recul ». La
Presse. 14 mars 2013. En ligne. http://affaires.lapresse.ca/economie/medias-et-telecoms/201303/14/01-4630899-peladeau-le-moment-est-venu-de-prendre-du-recul.php.
Page consultée le 19 avril 2013.
Journet, Paul. 2013.
« Pierre Karl Péladeau présidera le conseil d'Hydro ». La Presse. 17
avril 2013. En ligne. http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201304/17/01-4641752-pierre-karl-peladeau-presidera-le-conseil-dhydro.php.
Page consultée le 19 avril 2013.
Baril, Hélène. 2013.
« Hydro: le futur président veut éviter la controverse ». La Presse.
En ligne. http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201304/18/01-4642165-hydro-le-futur-president-veut-eviter-la-controverse.php.
Page consultée le 19 avril 2013.
1 commentaire:
Ah, ce cher Pierre-Karl... Personnage aussi controversé qu'omniprésent dans le monde québécois des affaires.
Évidemment que la décision de Mme Marois m'a fait sourcillé également. Comme tu le dis, l'ancien grand manitou de Québécor conserve tout de même un certain regard sur l'entreprise qu'a fondé son père. En ce sens, il aura à la fois la main dans un portefeuille public et privé. Il a beau se dire bien intentionné, reste que l'idée du conflit d'intérêt nous traverse la tête.
Personnellement, un autre point qui m'agace c'est l'affaiblissement potentiel ici du «quatrième pouvoir». On ne peut à la fois détenir le pouvoir et être le chien de garde de la population. Avec TVA, le Journal de Québec/Montréal et QMI, ça commence à faire beaucoup d'opinions potentiellement orientées.
Je suis peut-être de mauvaise fois, mais je crois que PKP devrait se retirer du service public. Oui, c'est un bon gestionnaire, on ne peut pas le nier, mais il est encore trop impliqué chez Québécor.
Pour le reste, l'avenir nous dira bien si nous avions raison de voir d'un mauvais oeil cette nomination.
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