Voyager
m’a permis de m’ouvrir les yeux et de remettre en question les concepts établis
dans la société. Par exemple, le concept de la performance. Au Québec, on
favorise le travail dès l’âge de 16 ans. À l’école, il faut avoir de bonnes
notes pour aller loin dans la vie. Au travail, il faut faire tout ce que notre
employeur nous demande, sans rechigner, car après tout, on est payé pour
effectuer notre travail. Les pauses et les heures de dîner sont réglementées,
pas une minute de plus ! Il faut être performant. On se fait réprimander parce
qu’on jase avec les autres employés, car supposément, cela diminue notre
performance. De plus, le client a toujours raison. En plus de se soumettre aux
demandes du patron, l’employé doit se soumettre aux clients. Ce dernier doit
être servi rapido presto !
En
Europe par contre, la performance est vue bien différemment. Je n’ai pas vécu
d’expérience de travail, mais selon mes expériences de consommatrice et de
voyageuse, je peux dire qu’il existe d’énormes différences. Dans tous les pays
européens que j’ai visités, le client est loin d’être roi. À peine un bonjour,
les employés n’arrêtent pas leur discussion lorsqu’un client arrive à la
caisse. Par contre, cela ne veut pas dire que c’est mieux qu’ici. Les Européens
sont aussi moins stressés que nous. Ceci peut se constater par le fait qu’ils
ne sont absolument pas ponctuels. Ce n’est vraiment pas grave d’être en retard,
parlez-en aux Espagnols ! En revenant au travail, la plupart des étudiants que
j’ai rencontrés n’avaient pas de travail étudiant ou travaillaient seulement
l’été. De plus, en Belgique, les étudiants reçoivent une allocation familiale
tant qu’ils ne dépassent pas un certain nombre de jours de travail par année.
Par ailleurs, en Allemagne, certains étudiants doivent voyager pendant trois
ans avant de poursuivre leurs études supérieures !
On
voit ici plusieurs différences quant au concept de travail et de performance.
Je ne dis pas qu’un pays est meilleur qu’un autre, mais cela permet de remettre
en question le concept du travail et de la performance au Québec. Par exemple,
je peux vous dire que j’apprécie davantage le service à la clientèle québécois.
Cependant, tout cela m’a permis de relativiser nos façons de faire, nos façons
de vivre. Est-ce que vous avez vécu des expériences qui vous ont fait réfléchir
sur nos façons de faire québécoises ?
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