dimanche 21 avril 2013

L’éthique et les relations publiques


Le mois dernier, la firme de génie-conseil québécoise Génivar a admis « que certains de ses employés ont effectué des contributions financières irrégulières à des partis politiques par le biais de 17 factures [dites] douteuses ». Les événements se seraient passés entre 2005 et 2009 et les sommes versées totaliseraient un peu plus de 500 000$.

La Commission Charbonneau a mis en lumière, depuis sa création, plusieurs événements de ce genre. Rien de nouveau ici.

Toutefois, après l’aveu de ses démarches illégales, Génivar a pris la balle au bond et a créé, au sein de son entreprise, un poste de « chef de l’éthique ».

Génivar a ainsi décidé d’instaurer un « programme de conformité aux règles de la concurrence », en resserrant ses contrôles et en révisant son code de conduite, annonçait alors Radio-Canada. L’entreprise a aussi mis en œuvre une « politique mondiale » en matière de pratiques anticorruption.

SNC – Lavalin

Mais ce cas n’est pas unique. L’entreprise SNC – Lavalin a elle aussi été écorchée par la Commission Charbonneau en février. La firme d’ingénierie montréalaise, accusée d’avoir octroyé des pots de vin pour l’obtention de contrats au Canada et à l’étranger,  n’avait pas perdu de temps à créer un poste de  « directeur de l’éthique ».

Personne ne peut reprocher à ces entreprises de vouloir corriger leurs erreurs passées et de s’assurer que de tels actes ne se répètent plus.

Cependant, j’ai tout de même l’impression d’être devant une belle campagne de relations publiques. Vous savez, le mot « éthique » interpelle les gens, et ce même s’ils ne comprennent pas tout ce qu’il signifie. Ça sonne honnête et intègre.

Je ne remets pas en doute les bonnes volontés des entreprises, mais je trouve que dans le contexte actuel, tout ça ressemble davantage à un exercice de maquillage, ou du moins,  à une forme de « baume » pour les citoyens.

D’un autre côté, c’était possiblement une des bonnes choses à faire pour rassurer les investisseurs et s’assurer de ne pas trop chuter dans l’opinion publique.

Reste que je m’interroge :

L’éthique, comme concept, deviendrait-elle un outil de relation publique ?

Une entreprise qui possède un « chef d’éthique » devient-elle étiquetée comme modèle ? Comme étant une entreprise intègre ?

Qu’en pensez-vous ?

Source :

Radio-Canada. 2013. « Genivar change de nom pour devenir WSP ». En ligne. http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2013/04/17/005-genivar-changement-nom-wsp.shtml. Page consultée le 20 avril 2013. 

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