C’est aujourd’hui (15 avril 2013) qu’entrent en vigueur les
nouvelles règles régissant l’utilisation des appareils de télécommunications
dans les salles de cour. La mesure a principalement pour but d’interdire les
tweets et les messages textes provenant des salles d’audience. À partir de
maintenant, il sera « interdit de diffuser ou de communiquer des textos,
des observations, de l'information, des notes, des photos ou des documents
audio ou vidéo de l'intérieur d'une salle d'audience vers l'extérieur ».
Cette mesure ne laisse personne indifférent, surtout les
membres des médias. L’un des derniers procès les plus médiatisés au Québec,
celui de l’ex-juge Jacques Delisle, avait été suivi de très près par les
internautes via Twitter. D’un point
de vue journalistique, cette mesure pose-t-elle problème? J’ai bien
l’impression que oui, autant du point de vue logistique que de la liberté de
presse. Disons qu’avec ce genre de mesure, les journalistes pourront
difficilement s’acquitter de leur rôle de chien de garde de la démocratie.
Lorsqu’un procès n’est pas en hui clos ou sous un interdit
de publication, ne serait-il pas normal de pouvoir communiquer avec l’extérieur
durant les procédures? De toute façon, la grande majorité du temps, le public
est admis à l’intérieur des salles de cour! Du côté logistique, cette mesure
semble vraisemblablement avoir été prise sans trop se soucier de son
application. Les juges ont sans l’ombre d’un doute mieux à faire que de
s’attarder à qui « pitonne » quoi sur son cellulaire.
Il sera intéressant de voir comment ce règlement sera
appliqué dans un futur proche. Il y a quand même un certain questionnement à
savoir si les gens impliqués le respecteront et si des sanctions s’appliqueront
aux contrevenants. D’une manière ou d’une autre, le juge restera toujours le
seul et unique maître à bord et j’ai plutôt l’impression que chacun procédera
comme bon lui semblera…
http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/04/14/lutilisation-de-twitter-sera-interdit-dans-les-salles-daudience_n_3081385.html
1 commentaire:
Salut Martin,
Sujet très intéressant et qui fait bien suite à ton exposé sur le journalisme public.
Je suis en accord avec l’ensemble des points que tu apportes dans ton texte. D’abord, du point de vue de la liberté de presse, interdire aux gens l’utilisation de leur téléphone cellulaire pour noter et/ou envoyer des informations sur ce qui se passe en cour est tout à fait anti-démocratique. Au-delà de ça, je crois qu’il faut apprendre « à vivre avec son époque », si je peux me permettre l’expression. D’ailleurs, on peut lire ceci dans l’article que tu as mis en référence : « un éditorialiste a contesté ces règlements en alléguant qu’ils constituaient un pas en arrière et que c’était plutôt aux salles d’audience de s’adapter ». C’est également ce que je pense.
Pour ce qui est de l’application de ce nouveau règlement, j’ai moi aussi bien hâte de voir comment elle va se dérouler! À moins de confisquer l’ensemble des téléphones cellulaires des personnes présentes en salle d’audience, difficile de contrôler ce qui entre et sort des appareils. Je pense que ce sera un sujet à suivre dans les prochaines semaines!
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